Les vacances scolaires devraient être une parenthèse de détente. Pourtant, pour de nombreuses familles, elles deviennent une période de forte pression sur le budget. Les enfants restent à la maison, les repas se multiplient, les dépenses s’accumulent. Pour les mères, principales gestionnaires du quotidien, la charge s’intensifie.
« C’est épuisant. Ils mangent trop. Dès qu’ils sentent une petite faim, hop, direction la cuisine. Ils ne font rien de bon à part jouer, regarder la télé et manger. Ils ne dorment même pas beaucoup », se plaint ironiquement Stéphanie (nom d’emprunt), mère de 3 enfants.
Mai-juin. Ce sont les vacances. Ce moment censé être un temps de repos pour les parents tourne souvent au casse-tête. Finis les réveils matinaux, la course pour déposer et récupérer les enfants. Mais à la place, les repas se succèdent et les achats explosent. « Maman, on mange quoi aujourd’hui ? Je veux manger ci, je veux boire ça… Maman, j’ai faim ! », répètent sans cesse les enfants.
Stéphanie n’a pas les moyens d’inscrire ses enfants à des activités de vacances comme certains parents le font. En conséquence, ils passent tout leur temps à la maison et elle se retrouve embarquée dans une course sans fin pour les nourrir.
Madeleine, enseignante dans une localité de Ouagadougou, est dans une situation similaire. En vacances tout comme ses 5 enfants, elle ironise sur leur appétit vorace. « Depuis que nous sommes en vacances, la boîte de lait ne dure plus. Dès qu’ils ont une petite faim et que le repas n’est pas prêt, ils se ruent tous sur le lait. Je ne peux même plus cuisiner pour 2 jours. Je suis obligée de le faire quotidiennement parce qu’ils dévorent tout », raconte-t-elle en cajolant sa plus petite fille, âgée de 2 ans.

De son côté, Constantine Traoré a trouvé une solution pour souffler un peu : envoyer 2 de ses 3 enfants passer les vacances chez leurs grands-parents à Banfora. « Ils vont aller fatiguer leurs grands-parents au village. En plus, ce sont eux-mêmes qui réclament d’y aller tous les jours. Je vais pouvoir respirer un peu. Sinon, ce n’est pas simple avec les «mamans j’ai faim », « je ne veux pas manger ça », « je veux boire ci… » », confie-t-elle, en précisant qu’elle les déposera à la mi-juin.
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Pourtant, malgré les contraintes, avoir les enfants à la maison peut aussi présenter des avantages. Stéphanie, par exemple, se réjouit du soutien de sa fille aînée. « Elle a 8 ans, mais elle sait déjà cuisiner. Avant-hier, c’est elle qui a préparé le riz avec la sauce pâte d’arachide. Elle m’aide aussi à laver la vaisselle, faire le marché et bercer son petit frère d’un an. Elle va vraiment me soulager pendant ces vacances », dit-elle en souriant.
Madeleine aussi peut compter sur ses enfants, même si ce sont des garçons. « Depuis le début des vacances, ils lavent les plats, leurs habits et vont faire les courses au petit marché. Je l’ai toujours dit : mes garçons doivent apprendre à faire toutes sortes de tâches ménagères. Il faut qu’ils soient prêts à faire face à toutes les situations », affirme-t-elle avec fierté.
Annick HIEN/MoussoNews