Vente de ”fruits sauvages” : un commerce rentable pour des femmes à Ouagadougou

« Saabga» en mooré, «Mpeku» en dioula, les raisins sauvages, les lianes goines et les amandes de karité sont très prisés en début de saisons pluvieuses au Burkina Faso. Vendus en majorité par des femmes aux abords des voies et le long des goudrons ces fruits sont convoités et aimés par beaucoup.

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Nafi, vendeuse de fruits sauvage

Présent en zone sahélienne les fruits sauvages commencent à mûrir dès le mois d’avril. Fruits de contre saison, ils sont cueillis et vendus en début de saison pluvieuse à Ouagadougou et dans d’autres villes. La vente de ces fruits constitue une activité génératrice de revenue pour bon nombre de femmes. Installées aux abords des voix et le long des goudrons, elles proposent quotidiennement des raisins frais, des lianes goines et des amandes de karité aux passants.

Chaque matin Nafi Tiendrebeogo, vendeuse de ces fruits sauvages enfourche son sac sa moto. Direction : Ballolé dans la commune rurale de Tanghin-Dassouri à 20-30 km de Ouaga ou encore Kombissiri situé à 43km de la ville à la recherche de ces fruits. Elle achète généralement ses fruits avec les enfants. « Quand j’arrive dans les villages, j’achète les raisins et les lianes avec les enfants qui les cueillent, les amandes de karité je les prends avec des femmes qui se débrouillent. Pour remplir mon petit sac, il me faut dépenser environs 5000f ou 5500 FCFA », dit-elle.

Rita Congo, vendeuse de raisins, s’approvisionne, elle aussi, dans les villages périphériques de Ouagadougou. « Je vais prendre les raisins dans les petits villages non loin de Ouaga. Là-bas j’arrive en avoir en quantité et à bon prix », fait-elle savoir.

Un activité rentable

A entendre ces vendeuses, la vente de raisins sauvages est rentable mais demande beaucoup efforts. « Pour avoir du raisin bien mûrs, nous nous rendons hors de la ville et ce n’est pas toujours simple. Il y a beaucoup de fatigue mais on arrive à faire des bénéfices. J’arrive à faire des économies pour acheter mes fournitures à la rentrée prochaine », explique Nafi.

Pour Rita, ce commerce est florissant et leurs permettent de subvenir à leurs propres besoins. « Avec un sac de raisin acheté à 2500, je peux faire un bénéfice d’environ 6000f. Avec ce que je gagne, j’arrive à prendre soins de ma famille et à effectuer mes dépenses », confie la jeune vendeuse.

La chasse aux clients

Raisins par ci, lianes et amandes de karité par-là, Nafi et d’autres femmes côtoient la même avenue pour écouler leurs produits. La majorité des clients de Nafi sont des femmes et des enfants. Les hommes se font rares.  « Je veux karité pour 500 F, liane 500F et raisins 1000F. Il faut bien arranger, tu sais que j’aime acheter avec toi », lance Aminata une cliente fidèle de Nafi.

Pendant qu’elle est en pleine discussion avec sa cliente, un groupe d’élèves l’envahit pour se faire plaisir. On peut entendre : « Je veux wèda» (NDLR: liane en mooré); «Je veux karité» ou encore «Nafi je veux raisins» crient ces élèves en se servant dans les tas pris d’impatience.

Convoités par tous

Convoités par nombre de consommateurs les fruits sauvages sont d’excellents “amuse-bouche” et sont très appréciés comme dessert. Stéphanie Doulkom, mère de deux enfants en achète fréquemment pour sa famille. Elle a trouvé le moyen de consommer le raisin sauvage sous plusieurs formes. « J’en consomme beaucoup. Je profite de la période, pour les sécher et en faire usage plus tard. Je fais de la bouillie, du jus et même des gâteaux avec les raisins et toute ma famille apprécie bien », fait savoir la mère de famille.

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En plus des raisins, Stéphanie fait sécher les lianes pour en faire de la bouillie et l’utilise par moment comme substitutif du tamarin pour préparer du tô. « Pendant cette période où il y a beaucoup de raisins sauvages et de karité, je ne mange plus à midi au service. Ils remplacent mon déjeuner. Tellement j’aime ça, je ne me lasse pas d’en consommer quand l’occasion se présente », raconte Anisette Zoungrana, cadre de banque.

Ce commerce même si il est saisonnier, demeure une source de revenus non négligeable pour ces femmes malgré les difficultés auxquelles elles sont confrontées.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

 

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