Vente de tisanes : des ‘’ pharmaciennes ambulantes’’ qui soignent des femmes

Contre les démangeaisons, les douleurs menstruelles, les maux de ventre, la mauvaise haleine, des femmes n’hésitent pas à se tourner vers les vendeuses ambulantes de tisanes. Elles proposent également des tisanes pour resserrer le « vagin » et pour avoir une bonne intimité avec son partenaire. Dans les rues ou encore dans les domiciles, des consultations et des prescriptions se font pour un retour effectif à la santé.

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Feuille de djeka, feuilles de séné, 4cotés, vétuver encore appelé « gongoli », feuilles de goyave nep nep sont les principales tisanes proposées par ces vendeuses ambulantes à leurs clientes.

Pourquoi vendre des tisanes ?

Dans un grand plat en plastique, feuilles mise en sachet et bien disposées, Kadi Compaoré, vendeuse ambulante s’apprête à affronter sa journée. Depuis 2ans, la jeune fille parcourt la ville de Ouagadougou à la recherche de clientes. A l’entendre, la vente de ces tisanes est née d’une période sombre de sa vie. En effet, elle a appris à identifier les plantes médicinales et à les vendre au Mali auprès de sa génitrice. De retour au Burkina, elle a été confrontée à des difficultés financières. Elle décide donc de vendre des tisanes pour subvenir à ses besoins.

Comme Kadi, Zénabou Kouraogo, vendeuse de tisane, aide sa patronne à vendre ses produits. Chaque matin, elle se rends à la boutique de sa patronne au quartier Tampouy pour prendre son stock de la journée. Décompte rapide du nombre de sachets, remplissage de son panier de vente, la jeune fille est prête à parcourir les artères de la ville à la recherche de clientes.

« Je vends mes tisanes partout même dans les domiciles. Je peux aller jusqu’à Boulmiougou ou à Bonheur-Ville à pied pour vendre mes tisanes. Souvent mon stock fini et il arrive des jours que ça ne finisse pas et je ramène le reste à la boutique », raconte la jeune vendeuse.

Les maux traités

Plusieurs maux sont traités avec ces « remèdes dit de grand-mère ». Chaque tisane conseillée à son utilisation spécifique. Selon Kadi, les tisanes sont efficaces quand les utilisatrices respectent leurs prescriptions. Dans la pratique de cette médecine traditionnelle, rien n’est à négliger et les dosages sont à respecter. Un mélange de feuilles est proposé à la cliente en fonction de son mal.

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« Les feuilles de djéka, de séné, le 4cotés et le gongoli sont très efficaces pour soigner les douleurs menstruelles et aussi pour garder la femme bien douce et propre », explique Kadi Compaoré. La vendeuse indique également proposer des tisanes qui luttent contre la mauvaise haleine très appréciée par beaucoup de clientes.

Les cibles et leurs besoins

Les tisanes sont beaucoup appréciées par des femmes qui n’hésitent pas à faire appellent aux vendeuses pour avoir gain de cause. Rauchelle Tapsoba, grande utilisatrice de ses tisanes affirme avoir trouver la solution pour soulager ses douleurs menstruelles.  « Je fais beaucoup confiance à ces tisanes. Elles sont naturelles et me soulage énormément des douleurs menstruelles. J’ai utilisé beaucoup de produits pharmaceutiques sans résultats mais avec ses tisanes, grande est ma satisfaction », dit-elle. Carine Koudougou, amatrice de ces tisanes à la même conviction de l’efficacité des produits.  « Avec le mélange de tisanes que ces vendeuses proposent, j’ai pu retrouver l’harmonie dans mon foyer. J’ai pendant longtemps souffert de pertes blanches et de démangeaisons et cela impactait mon couple mais avec l’utilisation de ses tisanes, tout est redevenu normal et j’apprécie », témoigne-t-elle.

Rentable mais épuisant

Ce type de commerce n’est pas sans difficultés. En effet Zénabou parcours plusieurs kilomètres à pied sous le soleil. « Je marche beaucoup et le soir je suis obligé de me masser les pieds à cause de la douleur mais j’arrive à épuiser mon stock. Souvent je peux vendre jusqu’à 30.000FCFA de tisanes. J’arrive à subvenir à mes besoins et j’espère un jour acheter un vélo pour me déplacer », dit-elle

Quant à Kadi, elle affirme avoir des maux de tête chaque soir à cause du poids qu’elle porte au cours de la journée et aussi à cause du soleil. « Je prends des médicaments les soirs contre les maux de tête et souvent les douleurs sont insupportables. Je peux faire une vente de 20.000f à 25.000f par jour et tout cela m’encourage à continuer malgré les difficultés », fait-elle savoir.

Bien que la vente des tisanes soit rentable, ces vendeuses sont néanmoins confrontées à plusieurs difficultés et espèrent trouver de meilleures portes de sorties.

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

 

 

 

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