L’Association d’Appui et d’Éveil Pugsada (ADEP), à travers son sous-projet Ziilim Sayan, a organisé, le samedi 9 août 2025 à Ouagadougou, une journée d’information et de sensibilisation destinée aux femmes et aux filles. Le thème a porté sur « les articles du Code pénal relatifs aux droits des survivantes/survivants de VBG et sur le droit de la détention ». Cette initiative visait à renforcer leurs connaissances sur leurs droits à leur indiquer les voies de recours en cas de violation ainsi que le droit de la détention.

« Ziilim Sayan » est un sous projet qui entend apporter une réponse à un fléau persistant : Les VBG. Pour la cheffe du projet, Yvette Tiendrebeogo, cette rencontre répond à une urgence à savoir la persistance des violences basées sur le genre. « Nous avons jugé nécessaire de donner l’information aux femmes et aux filles afin qu’elles connaissent leurs droits et sachent où s’adresser lorsqu’ils sont bafoués. Éduquer une femme ou une fille, c’est éduquer toute la nation », souligne-t-elle.

L’Association d’Appui et d’Éveil Pugsada (ADEP), a voulu que ce message dépasse le seul cadre féminin. Musulmans, catholiques, protestants, chefs coutumiers, services d’action sociale et coordination des femmes du Burkina… toutes les composantes de la société ont été représentées. « Nous voulons nous assurer que le message touche toutes les couches sociales », insiste Yvette Tiendrebeogo.
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Huit mois pour agir
Financé dans le cadre d’un programme de promotion de la justice, le sous-projet Ziilim Sayan s’étend sur huit mois. Au programme : émissions radiophoniques, campagnes de sensibilisation sur le terrain, formations ciblées. Des officiers de police judiciaire, des gardes de sécurité pénitentiaire, des leaders communautaires et des responsables de coordination des femmes ont déjà été formés sur les questions de justice pour les filles et les femmes.
Des participants/participantes mieux armées

Pour Badini Hafissatou, élève et représentante de la communauté musulmane, cette journée a été un véritable déclic. « Cette formation m’a ouvert les yeux sur les réalités juridiques que doivent vivre les filles et les femmes. Je sais désormais qu’il faut dénoncer toute forme de violence et que je ne dois pas rester silencieuse face à l’injustice », affirme -t-elle.
Les échanges ont été nourris, chaque participant/participante posant des questions concrètes, liées à des situations vécues. Pour le chef coutumier Koang, représentant des participantes/participants, l’impact est évident. « Comprendre la loi, c’est savoir se protéger et protéger les autres. Cette sensibilisation est une arme contre l’injustice », rappelle-t-il.

Une vision durable
Depuis plus de vingt ans, l’ADEP œuvre pour la promotion et la protection des droits des filles et des femmes au Burkina Faso, à travers la sensibilisation, l’accompagnement juridique et la formation professionnelle. Avec Ziilim Sayan, l’association veut créer un réseau de relais communautaires capables de diffuser l’information et de défendre les droits au niveau local.
En rassemblant chefs coutumiers, leaders religieux, acteurs sociaux et organisations de femmes, l’ADEP entend faire de l’accès à la justice une réalité pour toutes. L’objectif à long terme : que chaque citoyen connaisse ses droits… et devienne acteur/actrice de leur protection.
Astrid BAMA / MoussoNews