Les vacances scolaires sont lĂ ou presque. ExceptĂ©s les Ă©lĂšves en classe dâexamen, les cours sont achevĂ©s pour ceux des classes intermĂ©diaires au point que les enfants nâont la tĂȘte quâaux vacances. Normal ! PuisquâaprĂšs 9 mois de dur labeur, câest leur de la moisson, le temps du repos.
Pour les enfants dont les parents sont nantis, il sâagira, qui, de voyager Ă travers le pays ou en dehors, qui, de suivre des cours de vacances, qui, de se reposer Ă fond. Pour les autres, il sâagira dâentamer les travaux champĂȘtres, de faire lâapprenti menuisier, soudeur ou Ă©lectricien, le marchand ambulant ou de mener des activitĂ©s diverses, pour glaner quelques sous en vue de prĂ©parer la prochaine rentrĂ©e scolaire. De ceux-lĂ , sont ces filles qui quittent les villages pour rallier les grandes villes, Ă la recherche de jobs de vacances. Certaines se retrouvent comme employĂ©es de commerce dans des boutiques et kiosques et dâautres, comme aide-mĂ©nagĂšres. Une derniĂšre catĂ©gorie fait gĂ©nĂ©ralement lâoption de serveuse dans les dĂ©bits de boisson.
Si dans le principe, lâobjectif de se faire de lâargent pour aider les parents avec la scolaritĂ©, les fournitures scolaires et autres argent de poche est noble, il faut avouer quâil y a un bĂ©mol dans le choix de lâactivitĂ©. En effet, pour qui connait le milieu, servir dans un dĂ©bit de boisson, ouvre facilement la porte Ă une dĂ©perdition, sinon Ă la dĂ©bauche. Lâalcool, les pourboires, le sexe, la drogue, la prostitution ⊠sont autant de tentations qui, Ă force de les cĂŽtoyer, finissent par entrer et surtout sâinstaller durablement dans nos habitudes de vie. ConsĂ©quences, certaines Ă©lĂšves, gĂ©nĂ©ralement mineures, sont entrĂ©es dans le milieu pour juste un job de vacances, mais nâen sont plus jamais ressorties. Parce que, gagnĂ©es par les plaisirs mondains du milieu et les facilitĂ©s dâentrĂ©e dâargent qui vont avec. Au lieu donc de deux Ă trois mois dâactivitĂ©s pour retourner au village Ă la rentrĂ©e des classes, de nombreuses filles ont pris goĂ»t Ă la chose et ont fait lâoption dây rester, abandonnant ainsi les bancs.
Il importe alors pour les parents, aussi « nĂ©cessiteux » soient-ils, dâĂȘtre regardants sur les jobs de vacances que vont mener leurs progĂ©nitures en ville, non seulement parce que ces travaux peuvent porter atteinte Ă leur intĂ©gritĂ© physique et morale, mais aussi et surtout, compromettre leur avenir. Les filles elles-mĂȘmes doivent comprendre que lâĂ©cole prĂ©pare leur avenir, mais aussi que les dĂ©bits de boisson entrainent leur dĂ©perdition. De mĂȘme, les responsables des dĂ©bits de boisson gagneraient Ă sâimposer de refuser une mineure comme employĂ©e dans leur entreprise et surtout de mettre fin au contrat des Ă©lĂšves qui arrivent chez eux pour les jobs de vacances. Enfin, le ministĂšre en charge de la famille et de lâaction sociale doit accentuer ses contrĂŽles nocturnes dans les maquis et autres bars, extirper ces mineures des grilles de ce monde et par la mĂȘme occasion, sensibiliser et au besoin, sanctionner les dĂ©bits de boisson qui les accueillent.
Câest Ă ce prix que le phĂ©nomĂšne peut ĂȘtre maitrisĂ©e pour que, in fine, certains jobs de vacances ne soient pas de potentielles causes de dĂ©scolarisation.
La Rédaction