🔴[ L’Edito du mois de Novembre 2023 ] |La femme, ‘’cauchemar’’, de la femme

Un peu partout dans le monde, les violences basées sur le genre prennent des formes très diverses : violences domestiques, harcèlement ou agressions sexuelles, mariage précoce et forcé, exploitation sexuelle, crimes dits “d’honneur” et mutilations génitales féminines, notamment. De tous les temps et pour le commun des mortels, ces violences sont vues sous un seul prisme : celui des violences faites aux femmes et aux filles par les hommes. Pourtant, le phénomène a de nombreuses tentacules avec des proportions non négligeables. En effet, ces violences basées sur le genre, généralement considérées comme faites aux femmes par les hommes sont aussi et souvent faites aux hommes par les femmes, mais aussi et surtout faites aux femmes par les femmes.

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Au Burkina Faso, le cas connu le plus récent est celui d’une vidéo difficilement supportable, filmée dans les encablures de Ouagadougou, la capitale. Sans autre forme de procès, une guérisseuse et ses gardes, sous prétexte du vol de la somme d’un million F CFA, torture au point d’étouffer une jeune dame, au pied d’un arbre sous le regard complice, sinon admiratif de plusieurs autres femmes. L’image est tellement violente qu’on se demande comment une femme, mère de l’humanité, puisse être capable d’une telle insensibilité.

Cet exemple de la guérisseuse n’est malheureusement que la partie visible de l’iceberg parce qu’à longueur de journée, des femmes violentent et torturent leurs aide-ménagères, les enfants de leur coépouse, les orphelines sous leur garde, leurs employés et/ou subordonnées hiérarchiques de services … Ainsi, en exécutant des travaux dépassant de loin leurs capacités physiques sans heure de réveil et parfois jusqu’à des heures tardives, des filles sont parfois privées de leurs droits les plus élémentaires, notamment la nourriture, les soins de santé et la scolarisation. De même, parce que l’ambiance est invivable et cauchemardesque au service, certaines femmes s’y rendent chaque jour et malgré elles, la peur dans l’âme.

Censées être douces, humanistes et connaissant la douleur de la maternité, plusieurs marâtres, mères, épouses, coépouses et patronnes se sont donc muées en bourreaux, violentant sans sentiment d’autres femmes et filles, au nom de l’ascendance sociale ou professionnelle qu’elles ont.

En tous les cas, ces violences faites aux femmes par les femmes doivent être prises en compte dans le combat que mènent les gouvernements, les féministes et autres associations et ONG de défense des droits de la femme. La lutte gagnerait à embrasser tous ces volets pour être plus efficace. Dans le voisinage et les services, dénoncer de telles femmes « sans cÅ“ur Â» doit devenir un réflexe en saisissant les services de l’action sociale, la police ou la gendarmerie.

Le phénomène a certes la peau dure, mais c’est en cela que le monde plus juste et plus humain qu’on défend pourra être une réalité.

La Rédaction

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