La situation sĂ©curitaire burkinabĂš est si dĂ©gradĂ©e quâil nâest nullement besoin de le signifier. Ce qui est bon et mĂȘme pĂ©dagogique de rĂ©pĂ©ter, câest que ce pays si meurtri a besoin de lâensemble de ses filles et fils, non seulement pour faire face au terrorisme, mais aussi et surtout, pour envisager un avenir plus serein, plus prometteur. MĂȘme sâils nâont pas encore portĂ© fruit, les appels incessants Ă lâunion sacrĂ© commencent Ă prendre corps.
Sauf que depuis trĂšs longtemps, les femmes qui comptent pour plus de la moitiĂ© de la population semblaient ĂȘtre oubliĂ©es dans cette lutte. Mais, « si la pluie ne vient pas vers nous, nous devons aller vers la pluie », peut-on dire pour un homme politique burkinabĂš, parlant de « lâOpĂ©ration saaga » de lâĂ©poque.
En effet, lasses dâattendre leur implication effective dans la lutte contre le terrorisme, les organisations fĂ©minines ont engagĂ© des dĂ©marches en faveur de la paix. Il sâagit notamment de la rencontre quâelles ont eue, le 4 aoĂ»t 2022 Ă Ouagadougou, avec le PrĂ©sident du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. A lâoccasion, plus de 200 reprĂ©sentantes de structures de femmes venues des 13 rĂ©gions du pays ont Ă©changĂ© avec le chef de lâEtat sur leurs prĂ©occupations et des questions liĂ©es Ă la vie de la Nation. « Au nom des femmes ici prĂ©sentes et au nom de toutes les femmes du Burkina, nous prenons lâengagement de mener le combat aussi virtuel que physique. Ce nâest pas avec la force, mais dans nos communautĂ©s nous allons utiliser nos armes, le dialogue, la communication, notre action, notre volontĂ©, notre adhĂ©sion, nos expĂ©riences, notre Ă©ducation, pour servir nos familles et la paix », a soutenu la porte-parole des femmes, Martine YabrĂ©.
DĂ©jĂ , si la campagne sur les mĂ©dias sociaux contre la haine et la violence que les femmes ont promis de lancer voit le jour, elle sera une contribution inestimable Ă la dĂ©sinformation, lâintoxication informative et autres fake-news qui sapent les efforts des autoritĂ©s et des FDS contre lâhydre terroriste. Au-delĂ des mots pour contenter le chef de lâEtat, cet engagement doit ĂȘtre sincĂšre et effectif, parce que le pays a plus que besoin de cette synergie dâaction et de toute autre initiative allant dans le sens de la reconquĂȘte de la sĂ©curitĂ© et de la paix. Bien plus, lâautre moitiĂ© du ciel peut ĂȘtre dâune utilitĂ© hors-pair en mettant au service des FDS, des renseignements utiles, parce quâĂ la maison, au marchĂ©, au champ, au moulin, au puits et partout ailleurs, la femme est prĂ©sente et « voit tout ».
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Câest aussi pour susciter cet engagement Ă ĂȘtre des actrices de paix, des vecteurs de communion, de dialogue et du vivre-ensemble que les femmes catholiques du Burkina ont cĂ©lĂ©brĂ©, le 15 aoĂ»t dernier, lâAssomption sous le thĂšme : « Femmes catholiques, avec Marie notre mĂšre, enracinons-nous dans la foi, lâamour et lâunitĂ© pour une Eglise synodale ». Ce thĂšme, faut-il le dire, nâest quâune exhortation des femmes, Ă lâimage de Marie, Ă rĂ©aliser ce dĂ©fi de la foi et Ă lui ressembler en Ă©tant des artisanes de paix, d’unitĂ© et d’amour au sein de leurs familles et de la communautĂ©.
En bonnes Ă©ducatrices des enfants, les femmes sont donc ces piliers de leurs familles qui font jaillir sur leurs communautĂ©s et le pays tout entier, le rĂ©sultat de leur forge que chaque citoyen reflĂšte. Au lieu de se nĂ©gliger ou de minimiser leur apport au retour de la paix dans notre pays, les femmes doivent donc de rĂ©aliser quâelles en sont le maillon essentiel, au risque dâĂȘtre la piĂšce manquante du puzzle. Et câest fort heureux quâelles en aient pris conscience parce quâil nâest jamais tard pour bien faire.
La rĂ©dactionÂ