Femmes et tontine : un couteau à double tranchant

Depuis des années, la tontine est rentrée dans le quotidien des populations, dont en grande partie les femmes. Cette activité, même si elle renferme des avantages pour les participantes, il faut cependant noter qu’elle a une face cachée, du fait de son aspect anarchique et incontrôlé. Le jeudi 26 mai 2022, Mosso News est partie à la rencontre de l’une des femmes organisatrices de cette activité afin de mieux comprendre le fonctionnement de cet épargne. 

La tontine est une association de personnes, cotisant une somme donnée, de façon périodique, et le total de la cotisation est remis à tour de rôle aux participantes jusqu’à ce que la chaine soit bouclée. Du moins, c’est la définition que donne  Bénédicte Sawadogo, une des organisatrices de tontine à Bobo-Dioulasso.

Installée au quartier Belle-ville de la ville de Bobo-Dioulasso, Bénédicte Sawadogo travail dans la tontine avec non seulement les femmes, mais aussi les hommes, même si elle reconnait que les femmes sont les plus adhérentes. Selon elle, le fonctionnement de la tontine est tout simple. « Actuellement, je fais une tontine d’épargne, ou je ne prends que sept personnes. La tontine va sur deux mois deux semaines. On cotise 5000 F CFA chaque 10 jours, et nous remettons le total de l’intégralité des cotisations à une personne. Les cotisations se poursuivent ainsi de suite jusqu’à ce que tous les participants puissent rentrer en possession de leurs sous », a fait savoir Mme Sawadogo.

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Bénédicte Sawadogo « Il est important de rentrer dans la tontine, mais il reste ultime de connaitre la personne à laquelle on confie son argent »

A l’écouter, il existe plusieurs types de tontines, dont la tontine d’épargne, de pagnes, de chaussures, et même de moto. Cependant, dans tous les cas, le principe de fonctionnement demeure le même. « Par exemple, pour la tontine de moto également, le principe reste le même. Ensemble entre participants, vous choisissez le type de moto, et vous définissez la somme que chaque personne devra verser périodiquement. Si toutefois, le montant équivalent au prix d’une moto est atteint, on achète la moto et on l’offre à une personne ; et c’est ainsi de suite jusqu’à ce que chacune ait la sienne », a expliqué Bénédicte Sawadogo.

La tontine pour Bénédicte Sawadogo à un grand avantage pour les participantes. « Il existe certaines personnes qui ont des projets, mais n’arrivent pas à épargner eux-mêmes. Donc si la personne rentre dans un groupe de tontine, elle se responsabilise, et quand elle va rassembler sa part, la personne pourra investir dans le domaine de son choix, ou faire quelque chose d’important avec cet argent », indique-t-elle.

Même si le monde de la tontine à bien d’avantages, des difficultés existe sur tous les points. « Les difficultés du côté des participants demeures le fait que certaines personnes après avoir ramasser, refusent de poursuivre les cotisations, du coup cela bouleverse tout le processus. En plus de cela, certaines organisatrices ne sont pas assez sérieuses et crédibles. Ce qui fait qu’on entend souvent dire qu’une organisatrice a pris la fuite avec les cotisations. Alors que la tontine est généralement informelle, et les autorités ne s’en mêlent pas trop  », s’est indignée Mme Sawadogo.

Elle reconnait toutefois l’importance de la tontine, et la recommande à tout le monde. Cependant, selon elle, les participants doivent au préalable se rassurer que la personne à laquelle ils confient leur argent est digne de confiance.

Léandre Sosthène SOMBIE

leandresosthene61@gmail.com

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