« Les mystères de l’univers m’ont toujours fascinée » Nonlo Kadidia Drabo, Dr en Sciences de l’espace

Première femme, docteure en physique de l’Université Norbert ZONGO, Nonlo Kadidia Drabo est spécialiste en Sciences de l’espace. Elle s’est lancée dans ce domaine par profond désir de comprendre l’inconnu. Pour elle, explorer l’univers, c’est aussi déconstruire les mystères qui l’encourent, repousser les limites du savoir humain et offrir à chacun une nouvelle manière de regarder le ciel.

Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis Dr Nonlo Kadidia DRABO, une jeune femme passionnée de sciences depuis mon plus jeune âge, qui évolue aujourd’hui dans les domaines des sciences, de la technologie et de l’innovation. Je suis titulaire d’un doctorat en sciences de l’espace ainsi que d’un diplôme d’ingénieure en énergétique.

Actuellement, je m’investis dans la recherche scientifique au sein du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), tout en contribuant activement à l’enseignement supérieur.

Pourquoi le choix des sciences de l’espace ?

Les mystères de l’univers m’ont toujours fascinée. Comprendre les phénomènes cosmiques, les interactions entre la Terre et son environnement spatial, et contribuer à une meilleure connaissance du monde dans lequel nous vivons ont été des moteurs puissants dans mon choix.

Quelle est votre histoire avec les sciences de l’espace ?

Mon parcours a été jalonné de découvertes, de défis et de beaucoup de passion. J’ai commencé par des études en physique appliquée, énergies renouvelables avant de me spécialiser dans les sciences de l’espace. Chaque étape a renforcé mon intérêt et mon engagement dans ce domaine.

Qu’est-ce que les sciences de l’espace ?

Elles étudient l’univers, les phénomènes célestes (les aurores boréals), les interactions Terre-Espace, avec pour des applications concrètes : météorologie de l’espace, télécommunication, les satellites, l’impact de l’environnement spatial sur la terre, sécurité etc.

Qu’apportent-elles à la société ?

Elles permettent de mieux comprendre notre planète, d’améliorer la prévision météorologique, la gestion des ressources naturelles, les télécommunications, et de renforcer la sécurité. Elles ouvrent aussi la voie à l’innovation technologique.

Pourquoi avez-vous tenu ces propos lors de votre soutenance en 2022 ?

Parce qu’il est essentiel de déconstruire les stéréotypes de genre dans les sciences. Les femmes ont les mêmes capacités intellectuelles que les hommes. Ce n’est pas le genre qui détermine la compétence ou la réussite dans les sciences de l’espace, il faut simplement oser, se faire confiance et persévérer.

Quelles sont les difficultés pour les femmes à évoluer dans ce domaine ?

Les femmes font face à des stéréotypes, à un manque de représentativité, et parfois à un manque de soutien. Il y a aussi des défis liés à la conciliation vie professionnelle et vie personnelle, souvent plus pesants pour les femmes.

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Que devenez-vous après la soutenance ?

Après ma soutenance, j’ai poursuivi mes recherches aussi bien au Burkina Faso, puis en Europe et j’enseigne également à l’université. Je participe à plusieurs projets scientifiques (projets de recherche développement , articles scientifiques, fiches techniques et je m’engage dans des activités de vulgarisation scientifique.

Quelle est la plus belle histoire de votre carrière ?

C’est sans doute la reconnaissance de mes pairs lors de ma soutenance de thèse en 2022. Voir le fruit de tant d’années de travail être salué avec respect et admiration a été un moment inoubliable et rempli d’émotion.

Y a-t-il environ combien de femmes qui évoluent dans le domaine ?

Elles sont encore peu nombreuses, au Burkina dans le domaine des sciences spatiales très très peu de femmes y évoluent , à titre d’exemple à l’Université Norbert ZONGO de Koudougou, je suis la première et la seule ayant soutenu une thèse de doctorat Unique et cela depuis 2022 pour le moment. Mais les choses évoluent doucement, grâce aux efforts de sensibilisation et à la visibilité des femmes scientifiques.

Est-ce un domaine accessible et porteur pour les femmes ?

Oui, totalement. Ce domaine est vaste, dynamique, et les femmes y ont toute leur place. Il faut simplement oser, persévérer, et croire en ses capacités.

Quelles sont aujourd’hui vos perspectives en termes de projet ?

Je travaille actuellement sur un projet de modélisation de l’environnement spatial terrestre, de traitement des données spatiales. Je souhaite aussi développer un programme de mentorat pour les jeunes filles intéressées par les sciences spatiales, ainsi que la sortie très bientôt de mon premier livre d’autobiographie sur mon parcours si inspirant.

Quels sont vos conseils pour les jeunes filles intéressées par ce domaine ?

Croyez en vous, soyez curieuses, ambitieuses, ne doutez jamais de votre potentiel osez poser des questions, et entourez-vous de personnes positives. La science n’a pas de genre, et votre passion est votre plus grande force.

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