Nelly Roxane Paré : Une touche d’Asie dans les casseroles de Ouagadougou

Elle a 23 ans, un diplôme en Communication pour le développement et une passion dévorante pour la cuisine asiatique. Depuis juin 2024, Bienkouma Nelly Roxane Paré revisite les saveurs du Japon, de la Corée ou encore de la Thaïlande depuis sa cuisine à Ouagadougou. Rencontre avec une jeune cheffe audacieuse qui, malgré les obstacles, veut faire aimer les baguettes aux Burkinabè.

Concentrée dans sa cuisine aux senteurs mêlées de poulet frit, de sauce soja, de riz frit ou de ramen (nouilles coréennes), Nelly Roxane Bienkouma Paré, âgée de 23 ans et avec une Licence en Communication pour le Développement en poche, offre l’opportunité aux Ouagalais de gouter à la cuisine asiatique.

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Bienkouma Nelly Roxane Paré

On n’hésite pas à se demander d’où elle a pu apprendre à cuisiner chinois. Japonais ? Coréen ? Ou encore thaï ? À cette question, elle ne répond que c’est « par passion ».

« Cette passion est née de mon amour pour la cuisine, ma curiosité culinaire, mon intérêt pour la culture otaku (culture japonaise) et surtout le désir d’innover dans mon pays », explique-t-elle.

Si certains tombent amoureux de la cuisine asiatique après un voyage au Japon ou en Corée, ce n’est pas le cas de Nelly. Elle n’a pas encore mis les pieds en Asie. Cependant, cela ne l’empêche pas d’en faire voyager les saveurs jusqu’au cœur de Ouagadougou.

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Des mets asiatiques

Une aventure culinaire née avec un corndog

L’aventure démarre en juin 2024 avec un plat coréen bien particulier : le corndog. Ce fast-food croustillant à base de saucisse ou de fromage, enrobé de pâte frite, séduit rapidement les papilles curieuses de ses premiers clients. C’est le déclic.

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Des mets asiatiques

Depuis, la jeune entrepreneure a enrichi son répertoire culinaire et propose aujourd’hui 12 spécialités asiatiques, allant des nems vietnamiens au poulet thaï, en passant par les gyoza japonais, le riz chinois ou encore les nouilles sautées.

« Je m’inspire des recettes classiques d’Asie, puis je les revisite à ma manière. Mes recettes sont le fruit de ma créativité et de mon intuition », confie Nelly, qui ne cesse d’expérimenter malgré les contraintes.

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Les défis d’une passion exigeante

La passion, elle le reconnaît, ne suffit pas toujours. À Ouagadougou, certains ingrédients essentiels sont introuvables sur le marché local. « Le chou chinois, par exemple, je dois me le procurer depuis l’Asie. Cela engendre des pertes et demande beaucoup de temps », regrette-t-elle. L’approvisionnement devient alors un véritable casse-tête.

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Des mets asiatiques

Mais le défi le plus pesant, selon elle, reste la mentalité d’une partie de la clientèle burkinabè.

 » Mon plus grand défi, c’est la mentalité de certains Burkinabé. Beaucoup jugent et critiquent, du coup c’est difficile d’avancer, mais heureusement on est motivés », dit-elle sans amertume.


Entre curiosité et préjugés

Nelly Roxane estime cependant que les Burkinabè sont de plus en plus ouverts à la découverte de ces plats venus d’ailleurs. « Sur une échelle de 10, je dirais que l’intérêt est à 7. Il y a de la curiosité, de l’enthousiasme, mais aussi encore des préjugés », nuance-t-elle.

Pour chaque plat qu’elle réalise, le temps de préparation peut varier considérablement, surtout lorsqu’elle doit adapter les recettes à la réalité locale ou remplacer certains ingrédients tout en conservant l’authenticité des saveurs.

Avec ses baguettes, ses sauces colorées et ses idées pleines de saveurs, Nelly Roxane Paré trace son chemin à la croisée des cultures, entre Ouaga et Tokyo, Séoul ou Bangkok. Si sa cuisine sent l’Asie, son ambition, elle, a toute la saveur d’un rêve burkinabè : faire accepter la différence, casser les préjugés et surtout… se régaler avec des gouts culinaires hors du commun pour les Burkinabè.

Diane SAWADOGO/MoussoNews

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