Culture : Quand la nature livre des signes à travers des oiseaux
Dans de nombreuses communautés africaines, les oiseaux ne sont pas seulement des créatures du ciel. Ils sont aussi des messagers, des gardiens spirituels ou des indicateurs d’événements à venir. Bien que ces croyances varient d’une région à une autre, certains oiseaux reviennent souvent dans les récits populaires pour leur capacité à communiquer à ceux qui savent écouter.
Selon les témoignages recueillis auprès des personnes âgées 5 types d’oiseaux dont les comportements ou les apparitions sont perçus comme des signes, parfois de bonheur et de malheur.
L’aigle : Le signe de puissance ou de changement majeur dans plusieurs cultures d’Afrique de l’Ouest, l’aigle est vu comme un oiseau royal chez les mossis. Lorsqu’il plane haut dans le ciel ou tournoie au-dessus d’un village, cela peut être interprété comme l’annonce d’un événement important ou d’un changement à grande échelle, qu’il soit politique, spirituel ou social « Chez nous, quand un aigle survole un territoire, les anciens disent que le ciel annonce une transformation », souligne-le vieux Ouédraogo
L’aigle est également vu comme un lien entre le ciel et la terre, son vol très haut est symbole de communication avec les ancêtres. Il est perçu comme porteur de message
L’Hirondelle: Annonciatrice de la pluie et de la bénédiction l’hirondelle dans plusieurs régions est souvent perçue comme porteuse d’espoir. Son retour est un signe de la saison des pluies, moment crucial pour les agriculteurs. Elle incarne aussi la paix et sa présence autour d’une maison est vue comme une bénédiction « Là où l’hirondelle fait son nid, le bonheur n’est jamais loin », dit un proverbe populaire au Burkina Faso.
Le hibou : Oiseau de mystère et de présage malgré sa beauté, le hibou est souvent entouré de mystère et parfois de crainte. Dans plusieurs cultures africaines, son cri nocturne est considéré comme un mauvais présage, annonciateur de malheur ou de décès. Cependant, certaines traditions le voient aussi comme un gardien des secrets et un protecteur spirituel, surtout dans les cercles initiatiques.
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Certains oiseaux comme le corbeau est signe de vigilance ou d’avertissement bien que redouté, le corbeau est perçu comme intelligent et prévoyant. Son cri répétitif ou sa visite inhabituelle dans un espace familial peut être interprété comme un appel à la prudence, voire un avertissement spirituel. Il invite souvent à observer ce qui se passe autour, à ne pas ignorer les signes.
Chez les Dogons, l’épervier à la poitrine blanche, appelé « Arakadja », est porteur de mauvais présages. Lorsqu’il se pose sur le toit d’une maison en battant des ailes, en poussant des cris et en redressant les pattes, cela est interprété comme un signe de malheur, souvent associé à un décès ou à un avertissement grave. « Chez nous, au village, lorsque nous voyons ces signes, que nous soyons aux champs ou ailleurs, nous rentrons immédiatement à la maison », témoigne Bouba, un vieux dogon.
Maïmouna Nadia Djibo (Stagiaire)/MoussoNews
