Abus de pouvoir au Niger : « j’ai été injuriée et traitée d’étrangère » Mimine Edith Hien esthéticienne

Mimine Edith Hien, un Burkinabè résidant au Niger s’est confié au consulat du Burkina pour réclamer justice. Elle a en effet fait l’objet d’une procédure policière « traumatisante » en septembre 2022 à la suite d’un incident avec une de ses clientes.

Abus de pouvoir au Niger : « j’ai été injuriée et traitée d’étrangère » Mimine Edith Hien esthéticienne 2

L’affaire Mimine Edith Hien fait l’objet de débats sur les réseaux sociaux au Niger. Cette jeune dame est une esthéticienne burkinabè, établie au quartier D’ar Salam Union Européenne de Niamey, la capitale du Niger. Elle est la directrice générale du salon d’esthétique dénommé « Beauty Empire By Mimine ». Sa passion et le manque d’institut professionnel dans ce domaine la pousse à ouvrir sa propre entreprise. « J’aime beaucoup le domaine de la beauté, c’est cet amour qui m’a conduite à me lancer dans l’esthétique et à créer mon empire de beauté. J’ai remarqué le manque d’institut professionnel de beauté à Niamey, c’est ce qui m’a poussée à investir dans ce secteur qui était moins exploité au Niger », témoigne-t-elle. Tout allait bien pour elle jusqu’à ce qu’arrive un problème entre elle et une de ses clientes.

Ce qui lui est arrivé

Selon elle, toute cette histoire était pour lui soutirer de l’argent et pour nuire à elle et à son business. « J’ai reçu une cliente qui avait un langage autre que celui de la paix. Elle m’a fait emmener au commissariat où je me suis vue opprimée. Les agents de police m’ont montré que j’étais différente. Ensuite il y a eu extorsion de fonds, abus de pouvoir et une grande injustice à mon égard. J’ai passé deux nuits au commissariat, celles du 10 et du 11 septembre 2022. J’ai d’abord été arrêtée sans convocation et d’une manière très brutale. N’eût été l’intervention d’un vieux du quartier, la police m’aurait menottée. Ensuite, la journée du dimanche 11 septembre a été la plus horrible de toute ma vie. J’ai été détenue dans une même cellule que des hommes dans ce commissariat. J’ai subi injures, moqueries, propos discriminants à mon égard, maltraitance, humiliation. J’ai senti ma dignité de femme bafouée. De ce que j’ai appris par la suite, ce type de problème n’exigeait pas qu’on me mette en cellule. La femme s’est plainte du fait que je l’aurais agressée et endommagé son téléphone portable et sa chaîne en or. Mais j’ai été traité comme si j’avais commis un crime. Et j’ai appris également que ça ne se fait pas de mélanger les femmes aux hommes » raconte la jeune dame.

Le fait qu’elle soit étrangère a joué en sa défaveur

Le procureur n’a pas voulu entendre sa version des faits. Pour elle, elle serait traitée différemment si elle était de nationalité nigérienne. Elle se justifie par ces propos : « J’ai été interpellée sans convocation, avec une brutalité sans raison. Ensuite j’ai été injuriée et traitée d’étrangère, et je pèse bien mes mots. Je l’ai vécu depuis le commissariat jusque devant le procureur.

La force avec laquelle ils m’ont fait payer une amende de 1 400 000 FCFA, sans que la plaignante ait apporté la preuve que son téléphone et sa chaine valaient ce montant ; le fait que le procureur ne me donne pas la parole pour entendre ma version des faits ; les objets qui sont inférieurs à la très forte somme qu’ils m’ont fait payer. J’ai aussi requis les services d’un avocat à 400 000 FCFA qui au final a refusé de m’accompagner pour la finalisation de l’affaire.

Enfin, j’étais censée récupérer 200 000 FCFA auprès du procureur après que j’ai payé l’amende, mais la somme a été renvoyée à la dame sans aucune explication. Pour quelle raison ? Pourquoi ? Il n’y a pas eu de procès. La dame a été entendue par le procureur, ma cause n’a été entendue nulle part. Ni auprès du procureur, ni auprès d’un juge. Et c’est le procureur qui a décidé que je dois payer un million quatre cents mille FCFA à la dame.»

L’affaire, actuellement entre les mains du consulat burkinabè au Niger.

La plaignante voudrait se rassurer que justice soit faite. Pour ce fait, elle a saisi le consulat burkinabè au Niger qui suivent l’affaire à leur niveau. Peut-être obtiendra – t- elle gain de cause?

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