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Alimatou Soura: La maraîchère spécialisée dans la production de feuilles d’oseille
Dans la commune rurale de Malon, de nombreuses femmes s’adonnent à la maraîcher-culture afin de se faire un peu argent. À travers cette activité, elles participent activement aux dépenses de leurs différentes familles. C’est le cas de Alimatou Soura, qui est dans cette pratique depuis 20 ans. Rencontre.
Malon est un village de la commune rurale de Bérégadougou, dans la région des Cascades. Dans ce petit village d’environ 500 personnes, l’activité de base est l’agriculture. Après la saison hivernale, les femmes louent des rizières afin d’y faire de la maraîcher-culture. Depuis plus de 50 ans, cette pratique perdure. Elle permet aux femmes d’être autonomes et de soutenir leurs époux dans les prises en charges familiales.
Plus de 20 années d’expériences dans le domaine
Il est 18h30 ce lundi de Pâques 01 avril 2024. Une forte humidité accueille le premier venu. À part le cris des criquets et de quelques rares oiseaux, aucun bruit ne se fait entendre. À l’horizon, Alimatou Soura, une femme d’une quarantaine d’années. Pieds nus, mains nues, deux arrosoirs en fer remplis d’eau occupent les bras, la sueur traverse le visage à volonté, les marches sont précises et très calculées. C’est l’apparence que dégage cette femme dans son jardin chaque soir, depuis que la saison sèche a fait son apparition. « Après la saison pluvieuse, les femmes d’ici n’ont plus rien comme activité. Donc nous profitons pour louer les rizières afin de pratiquer le maraîchage. Je cultive principalement des feuilles d’oseille pour la vente au marché de Bérégadougou et de Banfora. Je pratique ce métier depuis plus de 20 ans », raconte Alimatou Soura.
Une activité rentable malgré tout
Selon elle, les feuilles d’oseille sont beaucoup plus prisées. La production se fait entre 30 à 45 jours, dit-elle. Alimatou Soura ajoute qu’elle peut faire entre 3 à 4 récoltes avant de rétrocéder les terres aux propriétaires en début saison hivernale. Avec les 20 années d’expériences, dame Soura estime que ce travail est bénéfique. « A la récolte, je transporte mes feuilles d’oseille sur mon vélo et je me rends au marché de Bérégadougou qui est à 7 Km d’ici. J’étale en tas de 25 FCFA. Par récolte, je peux vendre 30 000 et 40 000 FCFA. La sauce que je prépare provient majoritairement de ce champ. Aussi, avec l’argent que je gagne dans ce travail, j’épaule financièrement mon mari en saison sèche», confie Alimata.
Un métier épuisant
Malgré le fait que cette activité nourrit plusieurs “bouches”, cette jardinière ne cache pas les difficultés qu’il y a dans ce travail. « Il faut avoir de la force pour faire ce travail. C’est incalculable les va-et-vient que je fais pour arroser manuellement les planches chaque soir. Cela m’épuise énormément, si bien que les soirs, je ressens des courbatures et des douleurs musculaires et lombaires. Mais malgré tout, je suis là chaque jour après les travaux domestiques“, lâche-t-elle avec un sourire au coin des lèvres.
Outre cela, Alimata regrette le fait qu’il y a souvent des méventes. En pareilles circonstances, elle vend sa marchandise en deçà de sa valeur réelle ce qui lui occasionne souvent des pertes.
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Le vœu de cette dame est d’acquérir un terrain propre à elle, avoir une motopompe pour arroser facilement ses planches, se doter d’un moyen de déplacement pour convoyer facilement ses récoltes et avoir un financement pour accroître sa superficie.
Léandre Sosthène SOMBIE/ Mousso News Bobo-Dioulasso
