#AuNomDesFemmes |Comprendre les inégalités de genre dans le domaine de la technologie et du numérique

Depuis l’amorce de la transition digitale, il était attendu que l’accès universel à Internet s’accompagne d’une utilisation plus large des outils et des services numériques. En 2022, à l’échelle mondiale, 63 % des femmes contre 69 % des hommes utilisaient Internet. Les femmes ont une probabilité moindre de 12 % que les hommes de posséder un téléphone portable (résultat quasi stable depuis 2019).[1]

Par Pélagie NABOLE

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Depuis l’amorce de la transition digitale, il était attendu que l’accès universel à Internet s’accompagne d’une utilisation plus large des outils et des services numériques. En 2022, à l’échelle mondiale, 63 % des femmes contre 69 % des hommes utilisaient Internet. Les femmes ont une probabilité moindre de 12 % que les hommes de posséder un téléphone portable (résultat quasi stable depuis 2019).[1]

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Au Burkina Faso, en 2022, le pays comptabilisait 4,69 millions d’utilisateurs d’internet actifs par mois, soit 21,6% de la population. 2,05 millions d’utilisateurs sont actifs dans les médias sociaux, dont en moyenne 76,4% sont des hommes et 23,6 % des femmes[2]. Ce faible accès effectif des femmes au numérique s’explique par des facteurs structurels tels que le coût de la connectivité et l’accès à la technologie, le manque de compétence numérique, le respect de la vie privée, la sécurité et la pertinence des contenus, l’appropriation, la prise de conscience, la capacité d’action, les stéréotypes de genre véhiculés à travers les médias et les codes de la publicité, etc.

Une fracture numérique liée au processus de socialisation dès le jeune âge

Les normes sociales liées au genre (restrictions relatives à l’éducation des filles, image négative des femmes qui utilisent Internet, contrôle patriarcal de leurs communications et décisions économiques, etc.) déterminent dans quelle mesure les femmes et les filles peuvent utiliser les outils et les services numériques. Cette construction sociale entretient également l’idée que les outils numériques sont des symboles et des instruments de pouvoir, provoquant chez les filles une sous-estimation de leurs capacités. Par exemple, les jeux ou tout autre gadgets relatifs à la technologie, tels que les jeux vidéo, les robots ou voitures télécommandés, seront systématiquement offerts aux jeunes garçons. Ce processus de catégorisation, mise en place dès la naissance avec ces jeux offerts aux garçons et non aux filles, contribue à la construction des rôles sociaux des femmes et des hommes ; limitant ainsi donc les filles à la simple idée de s’intéresser à la technologie, en s’infligeant elle-même une autocensure.

Trois (03) défis à relever

A ce jour, les femmes et les filles ont 25 % de chances en moins que les hommes de posséder les connaissances et les compétences numériques et technologiques requises pour évoluer dans le domaine du High-Tech et sont confrontées constamment à une violence en ligne des plus malsaines.

Le manque d’accès et de compétences : Les femmes et les filles en situation de vulnérabilité n’ont pas un accès équitable Internet et manquent souvent de compétences pour utiliser les outils numériques. Cet état de fait consolide des disparités en termes d’employabilité et d’entreprenariat. Dans ce domaine, les femmes sont rarement considérées comme en mesure d’assumer des rôles liés à la création, à la promotion du changement ou à la prise de décision. On ne les y encourage d’ailleurs pas, ce qui limite leur capacité d’innover et d’imaginer des technologies qui répondent à leurs besoins et à leurs priorités dans toute leur diversité. Jusqu’à l’apparition récente de la « femtech » en 2017, très peu d’outils numériques avaient été conçus dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive.

Le harcèlement en ligne : Plusieurs femmes, davantage que les hommes, sont victimes de violences psychologiques en ligne, appelées « trolls », qui portent atteintes à leur dignité physique et morale. Pour cette raison, même si les femmes réussissent à surmonter les obstacles liés à l’accès limité à Internet et au manque de compétences et se retrouvent à être actives en ligne, elles sont souvent victimes de graves formes de harcèlement une fois qu’elles interagissent dans le cyberespace.

La sous-représentation des femmes dans les domaines de la technologie et du génie informatique : Les préjugés propres au secteur numérique sont aussi aggravés par l’absence de femmes dans les domaines qui façonnent et orientent la conception des technologies. Alors que, dans la plupart des pays, les filles ont d’aussi bons résultats que les garçons en sciences, seules 28 % des personnes diplômées en ingénierie et 22 % de celles travaillant dans le secteur de l’intelligence artificielle sont des femmes ; ce qui limite leur participation directe au développement de la technologie, à la prise de décision en matière d’investissement, de recherche, d’élaboration de politiques publiques et d’activités commerciales. La sous-représentation des femmes dans les sciences et la technologie est influencée par les stéréotypes sociétaux et par divers facteurs relevant de l’histoire personnelle, du contexte ou de l’expérience scolaire.

Faut-il le noter, au Burkina Faso, comme partout ailleurs en Afrique, l’accès à la technologie, au numérique et au développement des compétences en la matière est, entre autre, entravée par le manque d’investissements dans les infrastructures et les équipements nécessaires (notamment la connectivité dans les écoles, la mise en place du matériels indispensable, adéquat et inclusif aux fins pédagogiques et de recherche), la création de contenus pédagogiques publics ciblés pour les filles et les femmes, et dans la formation des enseignantes et enseignants.

Pélagie NABOLE

Ecrivaine, et Artiste peintre autodidacte.

Spécialiste en communication d’influence, je me passionne des sujets relatifs au développement du leadership et de l’autonomisation des jeunes et des femmes

Twitter : https://twitter.com/donareine

LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/p%C3%A9lagie-nabole/

[1] Union internationale des télécommunications, « Measuring digital development: Facts and Figures 2022 »

https://www.itu.int/hub/publication/d-ind-ict_mdd-2022/

[2] “DIGITAL IN BURKINA FASO” https://datareportal.com/digital-in-burkina-faso

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