Billet d’humeur : Une fille samo Miss Université !

Ce billet du journaliste et consultant André Marie Pouya, célèbre avec humour la parenté à plaisanterie entre Samos et Mossi.

Dès la proclamation des résultats de l’élection de Miss Université, les Samo ont commencé à manifester, de façon bruyante, dans mon quartier : « Les Mossi doivent payer ! » Certains d’entre eux, ressuscitant l’air du chanteur Grand Seydou, sifflotaient : « Il va payer, le gros Mossi va payer ! » Les Samo vont donc saler la note des Mossi qui convoitent leurs filles. « Nous avons les plus belles filles du pays.

La preuve en est faite par la nouvelle Miss estudiantine. » Au prétexte que deux de mes neveux ont jeté leur dévolu sur des filles samo, mon voisin éponyme se permet tout, chez moi. C’est ainsi que, lisant mon article, ma dénonciation en somme de la forfanterie, par-dessus mon épaule, il a éclaté de rire : « Pingres, les Mossi ! »

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La menace est déjà en exécution. Des jeunes, qui se sont mariés à leurs filles, entre janvier et mai de cette année, ont reçu, à domicile, des Ordres de recettes dotales (ORD). En un mot, ils doivent, au plus tôt, se mettre à jour de leur dot, majorée de 40%. « Pour vice de forme », ils ont l’obligation de compléter une vieille dot, jugée sous-évaluée, au regard de la nouvelle conjoncture esthétique du Faso ! Un percepteur matrimonial a été nommé à cet effet.

Ce nouvel agent administratif, au service exclusif des provinces du Nayala et du Sourou, écume mon quartier, carnet en main, escorté par deux policiers, afin de verbaliser des Mossi, gendres de Samo devant régulariser leur situation dotale. Mes deux neveux sont déjà passés à la caisse. Triomphant, pas modeste pour un sou, mon voisin a chanté à tue-tête : « Deux cent cinquante mille FCFA dans les caisses provinciales ! »

La prochaine étape, dans l’agenda de redressement fiscal dotal, va concerner les Mossi ayant épousé des femmes samo, courant 2021. Naturellement, ceux qui programment de se marier à des filles samo revoient leur budget à la hausse.

La saignée financière va se poursuivre, car les Samo prétendent que cette inflation hors normes ne décourage pas les soupirants : « Toujours aussi nombreux, les Mossi qui lorgnent nos filles ». Ils pensent même que « C’est la mode, chez les Mossi, d’épouser une fille samo ». Explication complémentaire, en guise de verdict du Grand tribunal samo : « Dans la mesure où épouser une fille samo devient un mariage de première nécessité, il était normal que cet acte épousât la courbe d’inflation des produits de la même catégorie ».

André Marie POUYA
Journaliste & Consultant

Source : lefaso.net

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