Bintou Porgo : Une vie de bataille contre le diabète

À seulement 28 ans, Palingwendé Bintou Porgo a vu sa vie basculer lorsqu’elle a dû subir une amputation du pied à la suite de complications liées au diabète. Après un long parcours marqué par la douleur et l’espoir, elle rêve aujourd’hui de stabiliser sa santé et de se lancer dans la coiffure, son domaine de formation.

« Moi, c’est Palingwendé Bintou Porgo, j’ai 28 ans. J’ai fréquenté, je n’ai pas eu le bac mais j’ai le niveau terminal », confie la jeune femme d’une voix posée mais empreinte d’émotion.

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Palingwendé Bintou Porgo, 28 ans passionnée de coiffure

C’est en préparant son baccalauréat en 2024, que sa vie a pris un tournant dramatique.

« Je devais faire le bac en 2024, je l’avais déja passé auparavant, mais ça n’a pas marché. Puis la maladie est arrivée et on a amputé mon pied », raconte-t-elle avec amertume.

Tout a commencé lors de vacances à Bobo Dioulasso. « C’est quand je devrais rentrer à Ouaga, j’ai marché sur un morceau de carreau. Ça ne m’a pas fait mal sur le coup », se souvient-elle.

De retour dans la capitale, elle s’inscrit dans un centre de formation en coiffure et entame ses cours. Mais rapidement, son pied commence à enfler.

« J’avais déjà fait quatre séances de formation quand le pied a commencé à gonfler. On est parti faire une consultation. Peu à peu, il y avait de l’eau qui sortait », décrit-elle.

Une série de complications médicales

Face à l’aggravation de son état, Bintou est évacuée d’urgence vers un hôpital. « On est allé à l’hôpital, mais il n’y avait pas de place. On nous a transférés à Bogodogo », explique-t-elle.

C’est là que le verdict tombe : en plus de l’infection au pied, les médecins découvrent une embolie pulmonaire et une anémie sévère.

« Je n’avais pratiquement plus de sang. Pendant qu’ils couraient de gauche à droite pour trouver du sang, le pied, lui, était oublié », dit-elle avec amertume.

Les complications s’accumulent et la décision devient inévitable : l’amputation. « Ils ont été obligés de couper le pied », lâche-t-elle, la voix brisée.

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A 28 ans, Bintou s’est vue son pied amputé suite à des complications

Depuis, la jeune femme doit faire face à une nouvelle réalité, marquée par la douleur et les contraintes liées à sa maladie. « J’ai fait une échographie et on m’a dit que ce sont des œdèmes. On m’a expliqué que ça allait passer. Pour l’instant, je prends seulement mes produits pour le diabète », précise-t-elle.

Une vie chamboulée par le diabète

Pour gérer son diabète, Bintou doit suivre un régime strict. « Je ne dois pas consommer le sucre, le riz. Je dois manger la moitié, voire le quart, de ce que j’avais l’habitude de manger et privilégier les fruits et légumes », détaille-t-elle.

Mais pour elle, ce nouveau régime est une épreuve. « C’est un cauchemar pour moi. Je n’étais pas habituée à ça. Chaque jour, c’est la bagarre avec maman pour que je m’habitue. Ce n’est pas facile », confie-t-elle.

Malgré tout, elle a terminé sa formation en coiffure et décroché son diplôme. Mais faute de moyens, elle n’a pas encore pu commencer à exercer. « Pour l’instant, je ne fais rien », dit-elle tout en touchant son pied amputé.

Orpheline de père, Bintou est célibataire et vit principalement grâce au soutien de sa mère qui peine elle aussi à joindre les deux bouts. « Ma maman est celle qui me soutient le plus. Le peu qu’elle gagne, elle les débourse dans l’achat des médicaments », explique-t-elle. Concernant l’achat des produits qu’elle se doit de prendre au quotidien, elle avoue devoir débourser près de 21 000 FCFA par semaine.

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Les produits lui coutent environ 21 000 FCFA par semaine

Le poids du regard des autres

Si elle ne se sent pas directement rejetée, le regard des autres reste difficile à supporter. « Les gens ne parlent pas mal de moi, mais je ne supporte pas leur regard », avoue-t-elle. Pour cela, Bintou a opté pour l’isolement.

Un rêve de salon de coiffure

Malgré les épreuves, Bintou Porgo garde espoir. Son rêve est de pouvoir ouvrir son propre salon de coiffure.

« J’aimerais que ma vie redevienne comme avant. Je sais que c’est impossible, mais si ma glycémie se stabilise et que mes pieds arrêtent de gonfler, je pense que je vais m’adapter et me lancer dans la coiffure », dit-elle avec une lueur d’espoir.

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Un appel à la solidarité

Pour atteindre cet objectif, elle a besoin d’aide. « Le message que j’ai à lancer, c’est de demander aux bonnes volontés de m’aider avec mes médicaments pour que je puisse suivre mon traitement. Afin de devenir autonome et d’ouvrir mon salon », implore-t-elle. Elle précise également avoir besoin d’une prothèse adaptée à sa morphologie.

Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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