Bobo-Dioulasso : le chitoumou, une importante source financière pour des femmes

La période de chenilles bat son fort dans la région des Hauts-Bassins, plus précisément à Bobo-Dioulasso.  Cette denrée communément appelée ‘’chitoumou’’, est la larve des papillons à corps allongé, formé d’anneaux et généralement velu, qui se développe en saison pluvieuse. D’années en années, nombreuses sont ces femmes qui attendent avec impatience cette période afin de pouvoir s’y lancer dans la commercialisation, et de créer une source de revenu. Le samedi 6 août 2022, Mousso News était aux côtés de l’une d’entre elle afin de comprendre ce commerce.

Chaque année, entre le mois de juin, juillet et jusqu’en août, la période des chenilles bat son fort dans la région des Hauts-Bassins. Au sein de la population Bololaise, cet aliment est particulièrement prisé et on en consomme avec pratiquement tous les repas, que ce soit du tô, du pain, du riz.  Plusieurs femmes de la ville de Bobo-Dioulasso s’adonnent à ce commerce pour se faire de l’argent. Installées aux abords des voies, elles sont nombreuses celles qui proposent quotidiennement des chenilles.

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Parmi elle, Hanane Ouattara, une jeune fille qui est dans le domaine de la vente de chitoumou depuis plusieurs années.  « Je vends des chenilles depuis que j’ai l’âge de 9 ans. Aujourd’hui, je peux dire que suis dans ce commerce il y a de cela plus de 10 ans » , fait-elle savoir. Selon elle, l’acquisition de la marchandise n’est pas aussi facile que les gens le pensent. «  Nous faisons le déplacement jusqu’à Niangoloko, à la frontière de la Côte d’Ivoire pour acheter les chenilles et venir les commercialiser ici à Bobo-Dioulasso, car dans les villages environnants on en trouve pas », explique la jeune commerçante. Chez nous, confie-t-elle, il y a deux types de chenilles que nous vendons, à savoir les secs et les frais.

Les chenilles sec coutent plus chers que les chenilles fraiches

Cela fait que les prix varient. « Pour les frais, nous vendons présentement la boîte de tomate à 1000 F CFA. Le sec quant à lui, n’est pas aussi accessible présentement, donc nous le donnons à 2000 F CFA la boite », indique-t-elle. Cependant, la commerçante insiste sur l’instabilité des prix. « Le prix du chitoumou n’est pas stable. Il est comme le Dollar. On peut vendre une boite à 1000 F le matin, et vendre la même boite à 1500 F le soir », ajoute Mlle Ouattara. Pour elle, la vente de chenilles est très rentable, et les clients ne manquent pas.  « Ma famille et moi vendons les chenilles à plein temps. Toute l’année on en dispose.  Cette denrée constitue notre plus grande source de revenus. C’est avec cette activité que ma scolarité et celle de mes frères sont payées.  Ma maman m’a même payé une moto grâce à l’argent des chenilles que nous vendons », confie-t-elle.

Des bénéficies de 10 000F à 30 000F

Par jour, Hanane Ouattara dit pouvoir se faire un bénéfice allant 10 000 F CFA, et même jusqu’à 30 000 F CFA souvent. Même si le commerce de chitoumou nourri bien son homme, des difficultés n’en manquent pas. La jeune entreprenante pointe du doigt le problème de sécurité. « Nous sommes assis quotidiennement aux abords de la route. Cette voie est très fréquentée par le camions gros porteurs et les motocyclettes. si l’un d’entre eux rate sa trajectoire,  nos vies seront en danger. Même jusqu’à présent on n’a pas eu de drame », dit-elle.

En plus du problème de sécurité, Hanane fait aussi savoir que la conservation de la marchandise est également un véritable casse-tête. A cela s’ajoute la concurrence. Selon elle, la question sécuritaire constitue aussi un grand obstacle du fait que la marchandise se trouve généralement dans les villages.  Son vœu est que la paix revienne au Burkina Faso et que les activités puissent reprendre pleinement.

Léandre Sosthène SOMBIE

leandresosthene61@gmail.com

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