Burkina : L’ONG INSO suspendue pour espionnage au profit de puissances étrangères

L’ONG internationale International NGO Safety Organisation (INSO) a été suspendue après s’être livrée à des activités d’espionnage sur le territoire burkinabè. Elle est accusée de collecte illégale d’informations sensibles sur les opérations militaires et la sécurité nationale, l’organisation, dirigée par des ressortissants étrangers. Plusieurs de ses responsables, dont une Franco-sénégalaise et un Tchèque, ont été interpellés et seront déférés devant la justice.

L’INSO, est une ONG dont le siège est à la Haye au Pays-Bas. Elle intervient dans la formation des ONG Humanitaire en matière de sécurité. Ce mardi 7 octobre 2025, le Ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, a révélé, qu’ un vaste réseau d’espionnage opéré par cette même ONG a été découvert.

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le Ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana

Selon les autorités, INSO procédait à une collecte systématique d’informations sensibles : itinéraires et compositions des convois militaires, positions des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), coordonnées GPS des lieux d’affrontements ou d’explosions d’engins explosifs improvisés (EEI), ainsi que le dénombrement des victimes des attaques.

Les investigations ont révélé que l’ONG s’intéressait aux mouvements des terroristes, aux décisions administratives locales et même à des faits divers tels que les accidents de la circulation. Des données collectées au Burkina Faso auraient aussi été utilisées pour obtenir des renseignements sur le Mali voisin.

D’après le ministère, ces informations étaient centralisées dans une base de données à l’étranger, sans qu’INSO ne puisse justifier clairement leur usage. Le directeur pays, le Français Jean Christophe Émile Pégon, a reconnu avoir donné instruction à ses employés de recueillir ces données à caractère sensible, en violation de la législation nationale.

Pour mener à bien ces activités, l’ONG aurait recruté des agents locaux, dont d’anciens FDS, ainsi que des relais communautaires dans les zones à forts défis sécuritaires notamment le Soum, le Liptako, la Tapoa, le Goulmou ou le Sourou. Ces derniers, rémunérés par INSO, facilitaient l’accès à l’information sur le terrain.

Face à la gravité des faits, le gouvernement a décidé, par arrêté n°2025-EE0241/MATM/SG/DGAT/DSOAP du 31 juillet 2025, de suspendre toutes les activités de l’ONG sur le territoire national. Toutefois, certains responsables auraient continué à opérer clandestinement.

7 employés supplémentaires ont depuis été interpellés, parmi lesquels Aminata Marianne Guisse, Directrice adjointe de nationalité franco-sénégalaise, et Thomas Muzik, Directeur des programmes basé à La Haye. Ces derniers auraient poursuivi la collecte d’informations malgré la suspension officielle.

Le ministre de la Sécurité a informé que toutes les personnes impliquées seront déférées devant le Procureur du Faso pour espionnage et trahison, conformément à l’article 311-4 du Code pénal burkinabè.

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Il a salué la vigilance des citoyens ayant contribué à démasquer le réseau, et appelle l’ensemble des ONG et associations à un respect strict des lois nationales. Il invite par ailleurs la population à demeurer vigilante et à dénoncer toute activité suspecte visant à compromettre la sécurité et la stabilité du Burkina Faso.

Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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