« Can 2023, c’était une expérience unique pour moi » Arlette Laëtitia Gomina photographe
Arlette Laëtitia Gomina est l’une des seules femmes photographes burkinabè accrédité qui a pris part à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en terre ivoirienne. Passionnée de photographie sportive la jeune femme n’a pas hésité à saisir l’occasion pour améliorer ses connaissances et tisser de nouvelles relations dans son domaine. Elle a dû faire face à un certain nombre de difficultés pour une expérience unique. Interview.
- Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis Arlette Laëtitia Gomina, photographe burkinabè. J’ai été aussi la seule femme photographe accréditée du pays des Hommes Intègres à prendre part à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).
- Seule femme photographe burkinabè à la CAN, qu’est-ce qui vous a motivé à y prendre part ?
Depuis un moment j’avais commencé à m’intéresser à la photographie sportive. Quand j’ai vu sur le site que les demandes d’accréditation étaient lancées, tout de suite je me suis intéressée à cela et je me suis approché de Bruno Tiemtoré, photographe sportif pour qu’il m’aide. Il m’a donc aidé et guidé pour l’obtention de l’accréditation.
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- Quelles sont les difficultés que vous avez rencontré durant cette compétition ?
En termes de difficultés, j’en ai eu pas mal. D’abord, je n’avais pas vraiment mesuré l’ampleur de la compétition. Aussi, je suis allée à mes propres frais. C’est vrai que ce n’était pas ma première fois en Côte d’Ivoire mais chaque fois que j’y allais c’était pour de courts séjours, il n’y avait pas de difficultés en tant que telle mais pour la Can c’était vraiment compliqué parce qu’il fallait se déplacer car les matchs ne se déroulaient pas dans un seul lieu. Il fallait souvent aller à Bouaké et dans bien d’autres. Aussi comme je n’étais pas spécialisée dans la photographie sportive, je n’avais pas le matériel adéquat et il fallait donc en louer très souvent.
J’ai rencontré énormément de difficultés que j’ai failli abandonner et rentrer au pays mais j’y suis restée, j’ai tenu parce que je voulais apprendre et m’améliorer davantage dans la photographie sportive.
- Comment le déplacement se faisait concrètement ?
Le déplacement était compliqué. Au début, il y avait un point de ralliement pour les journalistes, photographes qui était le palais de la culture et ce sont ces cars qui nous facilitaient le déplacement. Mais de retour de Bouaké après le match Burkina Angola, le car qui nous avait déplacé a eu un accident qui a fait des blessés mais Dieu merci je ne faisais pas partie de ceux graves. Après donc cet accident, il n’y avait plus de bus à notre disposition et pour les autres matchs il fallait donc se déplacer maintenant à ces propos frais et cela était très compliqué.
- À combien avez-vous loué le matériel pour travailler ?
Pour le matériel, cela variait entre 30.000F et 50.000F par jour. Ce qui fait que je ne couvrais pas tous les matchs, j’avais fait une sélection et je ne couvrais que ceux du Burkina. La location du matériel me coûtait tellement qu’il m’est arrivée des fois d’aller juste assister à des matchs sans faire de photos. Je profitais apprendre de mes aînés ou quelques fois certains confrères me prêtaient leurs matériels pour quelques clichés. Aussi fallait attendre que les confrères finissent de traiter leurs photos pour solliciter leurs matériels pour traiter les miennes. C’était à la fois une belle et difficile expérience.
- Combien de matchs avez-vous couverts durant la Can ?
J’ai couvert environ une quinzaine de matchs et j’ai aussi été couvrir les quarts de finale, la demi-finale et la finale.
- Combien de femmes photographes étaient aussi au RDV de la Can ?
Il y avait assez de femmes photographes venus de plusieurs pays. On n’était pas aussi nombreuses mais je dirais qu’il avait au moins une vingtaine de femmes.
- A qui étaient destinés vos clichés ?
Les clichés que j’ai faits sont là, la plupart sont postés sur mes différentes pages notamment Facebook. J’ai été à cette CAN surtout pour apprendre et m’améliorer.
- Comment ont été vos rapports avec les autres photographes burkinabè et africains ?
L’ambiance était bonne. Je me suis retrouvée là-bas avec mes frères qui n’hésitaient pas à m’épauler et à me conseiller. Il arrivait des moments où certains me prêtent leurs objectifs pour travailler.
- Quelle leçon avez-vous tiré de cette expérience ?
Je dirais que c’était une très belle expérience et c’était un plaisir d’y avoir pu prendre part même si je n’ai pas pu couvrir tous les matchs.
J’ai beaucoup appris de mes aînés et de d’autres photographes africains.
La photographie sportive est très passionnante et avec tous les conseils reçus, je vais continuer de m’améliorer pour ainsi donner le meilleur de moi-même.
Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews