Chloène Christy : Du Cameroun au Burkina, elle n’a jamais lâché le micro

Camerounaise installée au Burkina depuis 2023, Chloène Christy Clélia Ngijoi est une grande passionnée du micro, et ce, dans tous ses domaines. Journaliste de formation, animatrice et Event host, elle s’impose progressivement comme une figure prometteuse du journalisme et celle de la maitrise de cérémonie partout en Afrique, comme l’inspire Sophy Aiida, son mentor dans l’événementiel.

Chloène Christy est diplômée d’une Licence Professionnelle en Communication, option Journalisme. Elle a fait ses premiers pas dans le journalisme au Cameroun, son pays d’origine, à travers un stage à DBS TV. Mais pour elle, « le journalisme n’était pas son rêve d’enfant », elle rêvait soit d’être douanière ou transitaire.

C’est avec humour, et nostalgie, qu’elle se rappelle de son premier reportage terrain. « C’était lors de l’Eid El Kébir. Je devrais interviewer les commerçants sur les préparatifs de la fête. Mais arrivée sur le terrain, j’ai eu le trac, ma voix a tremblé et c’est le cadreur qui a assuré à ma place », raconte-t-elle. Elle avoue avoir été déçue par les faits et aussi remettre en cause sa vocation de devenir journaliste et en a pleuré.

Découragée mais déterminée, elle arrive au Burkina et rebondit dans le journalisme en rejoignant la RTB/Télé, où, selon elle, a vécu une immersion enrichissante, avant qu’elle collabore avec les télévisions 3TV et BF1.

L’admiration qu’elle portait aux femmes des journaux télévisés et son attrait pour la narration l’ont poussée à embrasser ce domaine. L’animation, quant à elle, est née de jeux d’imitation, encouragée par ses proches qui voyaient en elle un potentiel indéniable.

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 La scène comme son terrain d’expression

C’est en 2020 que Chloène Christy se lance dans l’Event hosting. « Je ne l’avais jamais fait auparavant. Je m’entraînais à parler devant mon miroir mais la réalité est tout autre face à un public », explique-t-elle.

Pour aiguiser ses compétences dans la maitrise de cérémonie, Chloène Christy s’est d’abord produite devant des publics qu’elle connaissait, comme dans les mariages, les anniversaires, les baptêmes… Mais tout changea lorsqu’elle a été sollicitée pour le Festival Dam Kania 2025 organisé par le CENASA, dédié aux talents scolaires de Ouagadougou et ponctué par un concours artistique, qui d’ailleurs, a-t-elle révélé, fut sa scène la plus remarquable.

 « Pour moi, le public jeune, c’est l’un des plus exigeants. Il ne pardonne pas l’ennui. Je savais que ce serait un défi », dit-elle.

Devant un public jeune et exigeant, elle a su capter l’attention et recevoir une reconnaissance spontanée, tant chez ses auditeurs qu’également de ses collaborateurs.

Abraham Ouesséna Abassagué, Directeur général du CENASA, ne tarit pas d’éloges à l’endroit de sa collaboratrice. Il l’a décrit comme étant « professionnelle, compétente et rigoureuse ».

« Chloène Christy : c’est une collaboratrice professionnelle, compétente et très rigoureuse dans son travail. Elle met un point d’honneur à satisfaire aux exigences du client. Nous apprécions surtout sa capacité à s’adapter à des publics divers (hautes autorités, public jeune, public intellectuel, etc.) », décrit-il.

Il souligne également sa capacité d’adaptation à tous les publics et son aisance dans la langue française.

Comme conseil à l’endroit de sa collaboratrice, il l’encourage à persévérer et à exceller dans ce domaine, qui est dominé par des hommes. À se battre pour se faire une place comme certaines dames qui l’ont devancée.

Pour Sékou Zongo, journaliste à la RTB/Télé, avec qui elle a également travaillé lors de son passage à la télévision nationale, qui l’a décrit comme « une pierre précieuse en plein polissage », audacieuse, méthodique et altruiste.

« Moi je l’appelle affectueusement la Représentante Résidente du Continengue au Burkina Faso en référence à ses origines. Chloène est une belle âme qui n’a de don de soi qu’à son travail. Lors de son passage à la télévision du Burkina en tant que stagiaire, Chloène a surtout fait preuve de classe professionnelle », laisse-t-il entendre.

Une vision pour l’avenir

Au-delà de sa carrière journalistique et événementielle, Chloène Christy nourrit une ambition de contribuer à ce que la fonction de maître de cérémonie soit reconnue comme une carrière à part entière. Elle rêve d’ouvrir des espaces de formation et de mentorat pour la jeune génération et souhaite également voir les MC africains porter les événements avec autant de rigueur que leurs homologues internationaux.

Passionnée également de chant et de danse, elle cultive une sensibilité artistique qui nourrit son travail de communicatrice. Inspirée par la Camerounaise Sophy Aiida, référence de l’événementiel en Afrique et en Europe, elle veut tracer son chemin avec la même détermination.

À celles qui désirent se lancer dans la maitrise de cérémonie, Chloène Christy conseille de toujours oser et de ne pas se fixer de limites.

« Sophy Aiida me l’a dit et je le redis à une jeune fille qui voudrait se lancer : il faut aimer les gens, donner plus que ton talent à ton public et tes collaborateurs, avoir une vision très claire sur le type de carrière que tu veux avoir dans cette industrie, te former et te perfectionner NON-STOP », lance-t-elle.

Diane SAWADOGO/ MoussoNews