Cuisine : du mysticisme autour de la préparation de certains mets burkinabè

L’art culinaire africain est beaucoup accompagné de faits incompréhensibles voire mystiques. Certaines femmes estiment que les émotions ont un grand rôle à jouer pour une bonne cuisine pleine de saveurs. MoussoNews a donc recueilli l’avis de quelques personnes de la ville de Ouagadougou sur le sujet.

Alyhah Koudougou, mère de famille

« J’ai eu à entendre que lorsqu’on est en ovulation ou en période on ne doit pas faire du jus de souchets ou encore ochata. Lorsqu’on est dans cette situation, et qu’on le fait, le jus devient gluant. J’ai personnellement vécu l’expérience et je peux dire que l’Afrique renferme trop de mystères ».

Mounira Compaoré, restauratrice

« Je fais dans la restauration depuis 20ans maintenant. Depuis toute petite, ma mère m’a toujours dit que pour préparer du riz pour plusieurs personnes, il faut demander la permission au riz pour ne pas qu’il colle et que la cuisson soit à point. Pour cela je touche le sac et je dis simplement que cette préparation se passe bien ».

Vivianne Bakiono, commerçante

« Les émotions sont très importantes quand tu fais la cuisine. Il faut surtout éviter de faire du gonré étant en colère. La semaine dernière, j’étais fâchée contre mon mari, et ce jour-là j’ai fait du gonré. J’ai mis le gonré dans le couscoussier vers 15h et jusqu’à 17h ce n’était pas cuit. Alors j’ai demandé à ma voisine qui m’a dit que j’étais surement en colère contre quelqu’un ».

Eliane Zoungrana, enseignante

« Quand je fais la cuisine étant de mauvaise humeur, cela se ressent dans mes plats. Ils sont souvent très salés, trop épicés ou même calcinés. Mais quand je déborde de joie et que je suis de bonne humeur, mes plats sont très appréciés et sont trop bien faits ».

Bintou Barry, vendeuse de galettes

« J’ai appris la vente des galettes avec ma mère depuis Dori. Avant chaque vente, on faisait semblant de se moucher et on fait un signe sur la casserole qui doit contenir la pâte des galettes en disant que la vente sera bien et que les galettes seront bien cuites ».

Mireille Sandrine Bado/MoussoNews