

Éducation des enfants déplacés internes : un cadre de concertation pour une contribution citoyenne
Le collectif GO SUKA a organisé ce vendredi 18 Août 2023 à Ouagadougou, un panel sur l’éducation des enfants déplacés internes. L’objectif est d’identifier les actions à mener pour favoriser l’éducation des enfants déplacés internes.

Quelle peut être la contribution de la jeunesse à l’éducation des enfants déplacés internes au Burkina Faso ? C’est à cette question que le collectif GO SUKA a tenté de répondre ce vendredi 18 août. Les statistiques en 2023 au Burkina Faso indique que 52% des déplacés internes sont des enfants et 6334 établissements scolaires ont été fermés affectant près de 1 089 732 élèves.
Le collectif GO SUKA se donne donc pour mission de scolariser les enfants déplacés internes par la mise en place de centres d’éducation suivant la Stratégie de Scolarisation Accélérée/Passerelle (SSA/P) en situation d’urgence du ministère de l’éducation nationale. Cette stratégie est une formule d’éducation permettant aux enfants de 9 à 12 ans non scolarisés ou déscolarisés précoces, d’être transférés en classe de 4ème année (CE2) de l’école primaire, après une formation de neuf (09) mois, soit deux (02) mois en langue nationale et sept (07) mois en français. Elle prévoit également mettre en place des dispositifs du continuum Éducation-Formation-Insertion professionnelle au profit des enfants. «Notre objectif général est de permettre aux enfants déplacés internes de retrouver le chemin de l’école. De façon Spécifique nous voulons réussir à construire un centres éducatifs suivant une stratégie SSA/P» affirme Fatima Tapsoba, présidente de l’association Teng’f Noug, coordinatrice du programme Go suka.

Une association pour un suivi éducatif des EDI
Créé en 2020, l’association Teng’f Noug est un regroupement de jeunes Burkinabès et de jeunes vivant à l’extérieur dont l’objectif est d’unir des actions de solidarité des Burkinabès au profit des enfants déplacés internes du Burkina Faso. C’est de cette vision que découle le collectif Go SUKA, une initiative lancée en 2022 et représentée dans 5 pays à l’international dont le Canada, les États-Unis, la France, le Maroc et l’Inde.
Depuis sa création, des actions ont été menées dont celle permettant à 30 enfants de repartir à l’école avec des résultats qui viennent confirmer la pertinence et l’efficacité de la stratégie SSA/P.
Elle s’adonne également à la commercialisation des T-shirts 100% Burkinabè et à l’organisation d’activités culturelles. «Nous organisons des activités de collecte de fonds. Nous essayons aussi de voir comment nous étant jeunes pouvons être des mentors pour ces enfants et comment leur apporter un accompagnement psychologique car l’éducation a besoin d’être accompagnée par ces éléments. Ces enfants sont traumatisés et ils ont besoin de quelqu’un pour les aidez à reprendre goût à la vie » laisse entendre Fatim Tapsoba.
Cette association envisage créer un consortium d’associations pour valoriser l’aide des Burkinabè par les Burkinabè. « Pour tout ce qui est humanitaire et social, nous avons tendance à recourir aux organisations internationales, alors que nous avons les compétences au niveau national pour le faire. » déplore Fatim Tapsoba. « Notre jeunesse est dynamique, notre population est à plus de 70% jeune. C’est justement le moment de promouvoir cette force de la jeunesse si nous désirons véritablement une souveraineté, un développement durable », ajoute-t-elle.
Un appel à l’endroit de la jeunesse
Fatima Tapsoba, présidente du collectif lance un cri de cœur à l’endroit de la jeunesse du Burkina Faso et les invite à rejoindre le collectif GO SUKA afin de contribuer à résoudre le problème d’éducation de ces enfants défavorisés par la situation sécuritaire et être utile au retour à la paix et à la sécurité. « J’ai beaucoup de défis à relever actuellement. En tant que jeune femme leader, ce n’est pas facile de voir les choses se dessiner comme on le veut. Mais mon combat est aussi de montrer que les femmes ont une place importante dans le développement de ce pays. Et c’est ce qui contribue à me rendre au quotidien la femme leader que je veux devenir ».
Un plaidoyer a été lancé à l’endroit du gouvernement afin de créer un cadre d’échange plus élargi pour repenser l’éducation des enfants déplacés internes au Burkina Faso.
Emmanuella Wend-Zoodo Heureuse CONGO/Stagiaire Moussonews