Entreprenariat laitier : Mariam Koita/ Dicko se fait un bénéfice de 130 millions de FCFA par an

Mariame Koita / Dicko a quitté ses fonctions d’animatrice communautaire, pour se lancer dans la transformation et la vente du lait de vache. Mère de 4 enfants, Mariam a commencé avec 5 litres de lait acheté au prix de 200 FCFA. Elle s’est orientée dans ce domaine avec l’aide de deux de ses collègues. Aujourd’hui, Mariam est la fondatrice et la présidente de la laiterie, « Kossam Saye Seno ». Son entreprise emploie 48 personnes.

 

Mariam Koita/ Dicko a été animatrice communautaire dans les petites localités de Dori en 2006. En ce temps, son job a consisté à se rendre dans les villages de Dori pour sensibiliser les femmes sur la mortalité maternelle et infantile. Au cours de ses missions, Mariam a constaté que le lait de vache était abondant et qu’il était mal conservé dans ces villages. Alors, l’animatrice a eu l’idée de se procurer le lait au Sahel pour ensuite le traiter à Dori et le revendre. Elle a fait la proposition à deux de ses collègues qui ne l’ont pas rejeté.

La vente de lait de vache, un projet prometteur

Mariam Koita / Dicko et lesdites collègues ont quitté leur fonction d’animatrice pour vendre du lait de vache.

Au début, elles n’opéraient qu’avec les moyens de bord. Elles n’avaient qu’un congélateur local. Les 3 entrepreneures conditionnaient leur lait dans des sachets et les vendaient à 50 FCFA l’unité.

Des glacières sur la tête, les 3 dames sillonnaient la ville de Dori pour vendre leur lait. De 2500 FCFA, elles se sont faites un bénéfice de 75000 FCFA dès le premier mois de leur vente.

Plutard, en 2013, Mariam et ses 2 associées ont décidé d’avoir leur propre locale. Elles ont fait leur demande d’acquisition de la laiterie communale de Dori et la Mairie les leur a accordés. Avec cette laiterie, elles ont augmenté la quantité de lait. Par jour, elles traitaient et conditionnaient 30 à 40 litres de lait de vache.

Une année après, Mariam et ses collaboratrices ont abandonné le local de la mairie pour des circonstances malencontreuses. Elle se sont trouvé un autre endroit pour mener leur activité. Elles ont employé 20 autres femmes pour prêter main forte à leur production et à leur vente de lait de vache. Désormais, leur nouvel emplacement était dénommé « Kossam Saye Seno », qui veut dire en langue fulfuldé, ’’le lait de la vache blanche du Seno’’.

De bénéfice en bénéfice, Mariame et ses alliées ont augmenté leurs prestations de vente. Etaient disponible, le lait pasteurisé, le gapal liquide et solide, le dèguè, et le fromage de lait.

Aux vues de toute leurs prestations, « Kossam Saye Seno », a signé un partenariat avec le Programme alimentaire mondial (PAM)de Dori.

Elles avaient pour missions de fournir des pots de yaourt à des écoles primaire. Plus de 3500 élèves issus d’une vingtaine de village de Dori consommaient le lait de « Kossam Saye Seno ». Avec l’accord conclu entre leur entreprise et le PAM, l’entreprise produisait 1000 à 1200 litre par jour.

Ainsi, les 3 entrepreneures ont bénéficié pendant 1 an, d’un nouveau local offert par le PAM. Ce nouvel emplacement était équipé d’un groupe électrogène, 3 congélateurs, 10 foyers à gaz, 12 bouteilles de gaz de 12 Kg, des réfrigérateurs, des matériels de contrôle de qualité du lait, deux tricycles améliorés. Les demandes augmentaient alors, l’entreprise « Kossam Saye Seno », s’est procurée une chambre froide à la hauteur de 7,5 millions de FCFA pour pouvoir conserver toutes les commandes. Elle a également acheté 2 véhicules pour livrer leurs produits.

Difficulté au sein de l’entreprise « Kossam Saye Seno »

La production de lait, « Kossam Saye Seno », a commencé à avoir des difficultés lorsque leur contrat avec le PAM a été suspendu.

Ensuite, il avait d’énorme obstacles dans l’approvisionner des matières premières. Les fournisseurs n’arrivaient plus à livrer la quantité dont avait besoin l’entreprise. Outre, le contexte sécuritaire du pays ne leur permettait plus d’élargir leur zone de livraison. Les clients de la ville de Ouagadougou n’étaient plus ravitaillés en lait.

Pour palier toutes ses difficultés, l’entreprise, « Kossam Saye Seno » a mise en place en 2020, un groupement d’intérêt économique (GIE).  Cette association rassemble des producteurs, des propriétaires, des collecteurs de lait, des marchands d’aliments à bétail et des producteurs de fourrages.

Avec GIE, l’entreprise avait désormais une technique de vente et d’approvisionnement bien structurée. Elle achète à crédit du lait avec les membres du groupement et lorsqu’elle livre ses produits, elle récupère l’argent, et elle paie les personnes avec qui elle a pris le crédit. En plus de ces différentes prestations, l’entreprise « Kossam Saye Seno » est en partenariat avec la société minière IAM GOLD/ Essakane S.A. Cette collaboration lui rapporte environ 130 millions de FCFA par an.

En rappel, l’entreprise « Kossam Saye Seno » a été primé maintes fois pour la qualité de leur production. En 2019, elle a remporté un prix lors des 72 heures du lait local. A travers cette entreprise de laiterie, Mariam Koita / Dicko a bénéficié de nombreuses formations dans divers pays comme l’Angleterre, la Belgique, l’Allemagne…

Quant aux 2 autres associées de Mariam, l’une est la trésorière de leur entreprise tandis que l’autre a intégré la fonction publique en tant que sage-femme.

Résumé de Annick HIEN/ Mousso News

Source : Sidwaya

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