« Et que mon règne arrive » : pour que la femme ne soit pas dans des luttes vaines

« Et que mon règne arrive ». Le règne des femmes. Pas le règne de la féminité, mais celui de l’ENERGIE FEMININE. Le règne du pouvoir et de la dénomination des femmes sur les hommes. Odile SANKARA, dans le regard et entre les écrits de l’autrice camerounaise Léonora MIANO, pose la grande problématique de la lutte féministe sur le continent africain. « L’égalité entre la femme et l’homme n’est pas possible. Les luttes féministes doivent reconvoquer les valeurs humaines africaines et le rôle fondamental de la femme dans l’éducation des enfants », insiste Odile SANKARA, comédienne, metteur en scène et présidente des RECREATRALES.

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Deux compréhensions différentes du rôle et de la place de la femme dans la société africaine. Sur la scène, deux tableaux. Le premier composé d’un homme dans l’appartement modeste d’une femme “autonome” et le second d’une femme intellectuelle avec le combiné d’un téléphone fixe accroché aux oreilles dans le décor d’une maison décente. Une musique apaisante apporte de la lumière sur scène. C’est le début d’un spectacle inédit qui interroge les luttes féministes.

Les paroles et les mots sur la femme, sur la vie sont profondes. « Les femmes ignorent leur capacité à jouir », ou encore, « jamais le destin des femmes ne fut séparé de celui des hommes », « la fraternité issue de la sororité planétaire n’est pas à l’ordre du jour », « la féminité tapageuse est parfois un appel au secours ». Les combats féministes tels qu’ils se mènent sont matière à réflexion dans ce spectacle – Et que mon règne arrive-.

Pendant 1h40mn les compréhensions de la libération de la femme s’entrechoquent. « Les femmes prendront le pouvoir et les hommes suivront sans discuter comme il a été dans le passé avec les Kandaces, les amazones. L’heure de la libération de la femme a sonné », c’est ce que l’on peut entendre ou comprendre de la nouvelle lutte féminine. Mais, que nenni selon Léonora Miano qui estime que cette féminité tapageuse renie la femme elle-même.

La lutte féminine, le pour et le contre

Le principal sujet de cette pièce de théâtre est le pour et le contre que pose l’autrice dans les luttes féminines. « Quand l’ancêtre arrive et dit à la jeune fille qu’elle se trompe parce qu’elle ne peut pas être en conflit avec les hommes, je trouve cela juste. Léonora est par ailleurs contre le féminisme international, elle s’oppose à la façon dont les luttes féminines se sont passées », commente Odile Sankara, la metteure en scène. La femme africaine devrait selon l’autrice apporter un regard et une parole autre, qui n’est pas la féminité ni le sexe féminin, mais une énergie que porte la femme au sein de la société, dans la famille et sur la terre. « Les femmes sont la royauté, le royaume et les ornements. Ce sont elles qui font les Rois et les manants », dira l’autrice dans son œuvre.

Les femmes, les forces

« Et que mon règne arrive », c’est aussi des propos d’homme teinté d’humour et de questionnements sur l’incompréhension de la lutte féminine qui s’oppose au masculin alors que la femme a besoin d’amour pour son équilibre. « Les femmes elles-mêmes se renient à l’endroit de leur force qu’elles portent. Elles ne doivent pas oublier cela. Elles sont dans des conflits qu’elles regardent dans les champs masculins, elles sont toujours en conflit avec le masculin alors qu’elles portent toutes les forces », soutient Odile Sankara. Ce sont elles, poursuit-elle, qui éduquent les enfants, s’occupent de l’homme et conseille la société. Elles doivent prendre conscience pour ne pas être dans des luttes vaines

Le spectacle « Et que mon règne arrive » va reproduire à l’espace des RECREATRALES jusqu’au 15 janvier 2023, tous les soir à 20 heures. L’espace des RECREATRALES est situé au quartier Gounghin à Ouagadougou.

Bassératou KINDO

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