Festical’B : GK veut célébrer et valoriser la calebasse

Elle a longtemps bercé les rituels, nourri les foyers, accompagné les fêtes et les naissances. Aujourd’hui, la calebasse quitte les cuisines et les cases pour devenir vedette. À travers le Festical’B, ou Festival de la Calebasse du Burkina, Georgette Konseiga, affectueusement appelée GK, milite pour la redécouverte, la valorisation et la transmission du savoir-faire ancestral, porteur d’identité et de sens.

Le Festica’B, qui sera bientôt lancé, est né d’un constat simple et presque intime de Georgette Konseiga. « J’ai toujours eu une affection particulière pour la calebasse. Dans nos foyers, elle servait à tout : boire, manger, conserver, bénir. Mais aujourd’hui, elle disparaît peu à peu de nos usages », raconte GK.
Le festival se veut être un espace d’expression multiple, à travers des expositions, des ateliers, des panels, des ventes, des défilés, des prestations artistiques et des concours de créativité. « Nous voulons que chaque Burkinabè voie la calebasse autrement, qu’il découvre qu’elle peut être transformée, modernisée et intégrée dans la vie contemporaine », explique la promotrice.

À entendre GK, le Festical’B s’adresse à tous afin de créer une chaîne de valeur autour de la calebasse. Pour elle, valoriser la calebasse, c’est défendre la culture burkinabè face à l’uniformisation du monde moderne. « Nos ancêtres ont su vivre dans l’équilibre, sans plastique, sans déchets. La calebasse, c’est l’objet écologique par excellence. Elle relie la nature, la tradition et l’innovation. La calebasse, c’est notre miroir ; elle nous relie au passé tout en projetant vers l’avenir. La célébrer, c’est célébrer nous-mêmes », rappelle-t-elle.
Au-delà de la célébration, le festival veut inspirer un retour aux sources et encourager la création d’emplois locaux par la production et la vente de produits issus de la calebasse. L’ambition à long terme : faire du Burkina une référence régionale dans la valorisation de cet objet et même plus.

Promotrice de Festical’B, mais pas que…
Georgette est également active dans le monde du cinéma et de l’art. Après la classe de la Terminale, la jeune femme a poursuivi son cursus dans une école de théâtre.
Aujourd’hui, elle consacre sa vie à l’art, à la mode…Son pseudonyme GK vient de ce milieu. Elle est actrice, costumière, maquilleuse professionnelle, et cinéma, formatrice en accessoires de mode. Elle a été conseillère vestimentaire et maquilleuse de l’artiste Malicka La Slamazone de 2016 à 2023 et a collaboré avec d’autres artistes tels que Alpha Blondy, Pamika, Dicko, Fleur, Wedra, Kandy Guira, Smokey, ainsi que plusieurs structures qui ont bénéficié de ses talents.
Elle a remporté le Prix du jeune styliste féminin en 2021 au BIFA et a été l’égérie du Festival international Ciné Droit Libre en 2019. Toutes ces expériences en costumière lui ont permis de lancer sa marque vestimentaire GK, valorisant la beauté féminine et la créativité.

L’association FAME : pour l’autonomisation des femmes
Au-delà du festival et de ses prestations artistiques, Georgette mène une vie associative dynamique. Elle est présidente de l’association pour la Femme, la Mode, l’Art et l’Eco-citoyenneté (FAME) qui œuvre pour l’autonomisation des femmes à travers diverses formations : recyclage, savonnerie, teinture, maquillage. « C’est surtout pour les femmes qui n’ont pas les moyens de se payer une formation », précise-t-elle.
Fin octobre, début novembre, GK prévoit une formation ainsi qu’une activité en lien avec Noël au profit des enfants. « Ce n’est pas tous les enfants qui ont l’occasion d’avoir des jouets pour Noël. Moi, je n’en ai pas eu quand j’étais enfant », affirme-t-elle.

Sous l’égide de son association FAME, GK prévoie également un atelier intitulé “Atelier des Elles, car toutes nos elles méritent des ailes”. L’objectif est d’encourager les femmes à devenir autonomes et à savoir quoi faire de leurs 10 doigts. Ces ateliers de formation toucheront environ 40 à 50 participantes.
Annick HIEN/MoussoNews



