Fraude au Baccalauréat : à qui la faute ?
Encore des fraudes à l’examen du baccalauréat session 2023, est-on tente de le dire. Sept candidats ont terminé leurs courses pour l’obtention du diplôme qui devaient les permettre de franchir les portes des universités derrière les barreaux.
Un an à six mois de prison et une amende de 500 000F CFA le tout assorti de sursis est la peine écopée par les candidats pris en flagrant délit de fraude à l’occasion de l’examen du baccalauréat session 2023. Comme une tradition chaque année au Burkina des cas de fraudes ou de tricheries sont enregistrés au bac. Une situation qui devient de plus en plus inquiétante. Qu’est ce qui poussent ces élèves à la tricherie ? Qui doit-on pointer du doigt ? Que faire pour y mettre fin ? A ces questions, élèves, parents et personnel des établissements donnent leurs avis.
Pour Mouniratou Congo, candidate malheureuse au baccalauréat session 2023, « les élèves qui s’adonnent à la fraude ou tentative de fraude lors des examens, sont ceux-là qui ne se sont pas bien préparés durant l’année scolaire. Pour ne donc pas échouer à leurs examens, ils font recours à la tricherie afin de réussir. » Elle poursuit en disant que « le manque de confiance en soi est la principale raison qui pousse les élèves à tricher lors des examens. Donc la faute revient aux élèves eux-mêmes pas à quelqu’un d’autre. »
Quant à Célia Zoumbara, candidate heureuse au baccalauréat session 2023 soutient que « les candidats qui trichent lors de examens sont ceux-là qui n’ont pas confiance en soi, ceux-là qui n’étaient pas régulier aux cours, et ceux-là qui sont juste là pour créer des problèmes aux autres. » Elle ajoute que « pour y remédier à cela l’Etat doit revoir la surveillance lors des examens, ajouter des sanctions plus rigoureuses qui interpelleront les élèves à vraiment arrêter la tricherie ».
Elle termine ces propos en disant que « bien vrai que la principale faute c’est les élèves eux-mêmes, mais les professeurs ne sont pas exclus. Y’a des professeurs qui ne sont pas régulier aux cours, d’autres ne font pas assez d’exercices pour permettre à ceux qui ne comprennent pas de mieux comprendre, et d’autres aussi viennent mais ne font rien. Donc la faute revient non seulement aux élèves mais aussi aux professeurs ».
En plus des élèves qui remettent la faute non seulement sur eux-mêmes mais aussi sur certains professeurs qui ne font pas leurs devoirs, un parent donne son avis sur la situation.
Madina TASSEMBEDO, parent d’un candidat au baccalauréat 2023 indique, « la tricherie déjà est un acte puni par la loi. Donc tout candidat qui a joué au paresseux durant l’année scolaire et se lève à la dernière minute pour tricher est non seulement un inconscient mais un élève sans avenir. Ce qui les poussent aussi à tricher est le manque de confiance en soi et surtout ils ne sont pas prêts. Sinon tu ne peux pas étudier pendant neuf mois et te lever au neuvième mois pour tricher non ce n’est pas acceptable. Pour mettre fin à ces actes, l’Etat doit accorder aux tricheurs des peines bien lourdes afin que d’autres tirent leçon pour ne plus que ça se reproduise. Tous les acteurs sont responsables ici, professeurs, parents et surtout les élèves les premiers concernés ».
Madina TASSEMBEDO n’est pas la seule qui traite les tricheurs d’inconscients, un personnel d’école rejoint l’avis de cette mère.
Selon Philipe SAWADOGO, directeur des études au lycée Benaja, « la tricherie est tout d’abord le fruit de la paresse. En plus d’être irresponsables, les élèves qui trichent n’ont pas de conscience ils sont inconscients. C’est donc un acte qui prouve qu’ils ont raté leurs éducations. Ce qui pousse généralement les élèves à tricher c’est la peur d’échouer, après plusieurs échecs réussir coute que coute. Principalement la faute revient aux élèves et aux parents, sans doute les deux profils sont responsables. Comme solution pour qu’il n’y’ait plus de cas de tricherie l’Etat doit revoir l’éducation scolaire en générale tout en incluant les cours morals, et enseigner aux élèves les valeurs sur l’intégrité d’un burkinabè, interpeller les parents qui encouragent leurs enfants à de tels actes en payant surtout pour qu’on accorde des diplômes à leurs enfants.
A qui la faute ? une chose est sûre élèves, parents, professeurs, l’Etat tout le monde a sa part de responsabilité à jouer. En rappel, la tricherie au baccalauréat 2023 n’est pas une première, chaque année on assiste toujours à ces cas, donc si rien n’est fait cette situation nous ‘’bouffera’’ tous.
Djamilatou Koné/Stagiaire