Hausse des condiments : les hommes priés d’augmenter l’argent de la popote

Face à l’augmentation des prix des condiments, les vendeuses du marché de Tols Yaar peinent à attirer des clients. Entre insuffisance de l’argent de la popote, routes impraticables et insécurité, les commerçantes appellent au retour de la paix et à l’amélioration des infrastructures pour retrouver une activité normale.

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Awa Zongo, vendeuse de condiments à Tols Yaa

Depuis quelque temps, les marchés et yaars sont moins fréquentés et les étalages de condiments moins reluisants. En conséquence, les prix des condiments ont augmenté. Au marché de Tols Yaar, les femmes sont assises devant leurs étalages, discutant pour passer le temps, faute de clients.

Awa Zongo, vendeuse de condiments à Tols Yaar explique qu’auparavant, elle ne vendait que des légumes frais. Mais avec la hausse des prix, elle s’est tournée vers la commercialisation de légumes secs  qui sont conservables. « Actuellement, il est impossible de s’approvisionner suffisamment avec la somme de 100 000 FCFA, car certains produits qui coûtaient par exemple 5000 FCFA sont passés à 6 000 FCFA », a-t-elle déclaré.

Awa Zongo dit ignorer les raisons de cette hausse des prix. Selon elle, les fournisseurs indiquent que l’augmentation est due au mauvais état des routes. « Réparez les routes et ramenez la paix dans le pays et sûrement que les prix vont baisser », a-t-elle exhorté.

Par ailleurs, elle a invité les hommes à augmenter l’argent de la popote afin de permettre aux femmes de mieux garnir leur panier pour la cuisine.

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Du côté de Mamounata Kaboré, le même refrain se fait entendre. « Vu la situation sécuritaire, il n’est plus possible de cultiver et les gens ont fui les villages», a t’elle déclaré.

Cette dernière remercie cependant Dieu d’avoir le minimum pour vendre. Pour elle, les ménagères n’ont pas le choix et font avec ce qu’elles trouvent sur le marché avec les moyens qu’elles ont.

« Notre prière, c’est que la paix revienne au pays et que les gens rejoignent leur localité afin de reprendre la culture des produits maraîchers », a souhaité Mamounata Kaboré.

Bonkoungou Zarata, vendeuse de feuilles, confirme que les condiments sont devenus chers et qu’il n’y a plus de clientèle. Elle explique que les feuilles coûtent cher, rendant difficile la réalisation de bénéfices, et que certaines femmes n’achètent même plus de feuilles.

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Bonkoungou Zarata vendeuse de feuilles

Yasmina Nanema, vendeuse d’avocats, de mangues et d’oranges, ne cesse de répéter que le marché n’est pas bon. « Cette année est pire que celle précédente. On a l’impression de travailler en vain », s’est-elle plainte.

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Yasmina Nanéma

Elle a ajouté qu’il n’y avait aucun bénéfice, mais qu’ils n’ont pas le choix que de continuer pour espérer avoir de quoi manger.

 « Il paraît que cela est dû à la hausse du prix du carburant, donc du transport », a confié Yasmina Nanema.

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Marguerite Kima, vendeuse de céréales

Marguerite Kima, vendeuse de céréales, constate également la flambée des prix. Le kilo de maïs est passé à 900 FCFA et le haricot à 1 700 FCFA, au lieu de respectivement 500 et 1 000 FCFA. Elle a aussi expliqué que cette cherté est liée à la situation sécuritaire du pays et a souhaité le retour de la paix.

Pour toutes ces commerçantes, la situation actuelle est difficile à supporter. Elles appellent les hommes à augmenter l’argent de la popote et à des mesures urgentes pour améliorer les conditions de vie et de travail. En attendant des jours meilleurs, elles continuent de se battre chaque jour pour maintenir leurs activités et subvenir à leurs besoins.

Asmine ZERBO (Stagiaire)/MoussoNews

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