#InstantDiasporaBurkinabè: Les statistiques, un outil de développement du Burkina selon Judicaël

Élève ingénieur statisticien économiste à l’ENSAE de Dakar et président de l’Amicale des étudiants burkinabè de l’école, Judicaël Oscar Kafando rêve d’un Burkina où la statistique et le numérique orientent les décisions pour un développement durable. Entre rigueur académique, engagement associatif et ambitions patriotiques, il partage son parcours et sa vision d’un pays souverain et prospère.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je réponds au nom de Judicaël Oscar KAFANDO. Je suis élève ingénieur statisticien économiste en deuxième année de formation à l’école Nationale de l’Analyse et de la Statistique Pierre Ndiaye de Dakar.

Quel est votre parcours académique ?

Mon parcours académique est assez monotone. Après l’obtention d’un bac scientifique en 2021, en ayant fréquenté au Collège Notre Dame de l’Espérance, j’ai intégré la première promotion d’analyste statisticien au sein de l’Institut Supérieur des Sciences de la Population. Mes trois ans de formation ont été sanctionnés par un diplôme de licence professionnelle en analyse statistique. Désireux de poursuivre dans la même lancée, j’ai passé le concours du Capesa pour les écoles de statistique et Dieu faisant grâce, j’ai été admis.

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Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir l’ingénierie statistique et économique comme domaine d’études ?

Il faut dire que la motivation majeure était l’amour de la discipline. Depuis ma terminale j’avais deux passions à savoir l’architecture et la statistique et à défaut de l’architecture j’ai opté pour la statistique en commençant par la formation d’analyse statistique. Ainsi à la fin du cycle de licence, pour continuer sur la même lancée, le choix le plus adapté pour moi était donc l’ingénierie statistique et économique.

Pourquoi avoir opté pour l’ENSAE de Dakar pour votre formation ?

L’ENSAE de Dakar n’a pas été un choix. En effet il y’a maintenant quatre grandes écoles de statistique qui font partie du RESA (Réseau des Écoles de Statistique Africaines). Une fois admis au concours du Capesa, une répartition de tous les admis des différents pays est faite et moi j’ai été affecté à l’ENSAE de Dakar.

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Comment s’est déroulée votre intégration à l’école et dans la vie au Sénégal ?

Il faut dire que l’intégration n’a pas été facile mais ça pu se faire assez vite.

Déja au sein de l’école il y a l’amicale des étudiants Burkinabé qui nous a bien reçu et préparé le terrain pour nous. Ils nous ont aidé à bien nous intégrer non seulement dans la vie scolaire mais aussi dans la vie quotidienne. Après eux il y’avait le soutien de la famille et des amis qui ne cessaient d’apporter le peu qu’ils pouvaient pour faciliter cette intégration. Certes elle n’a pas été simple mais rapide quand même. Et comme on aime le dire, peu importe la situation il faut s’adapter. Dieu faisant grâce, nous y avons pu.

Quelles sont, selon vous, les particularités du système éducatif sénégalais par rapport à celui du Burkina Faso ?

Certes je suis dans une école nationale Sénégalaise, mais il faut noter que les programmes de formation sont pensés et établis par l’ensemble du réseau des écoles de statistique Africaines. Ce qui fait que le contenu est le même dans les quatre écoles.

Cependant, je dirai que de façon générale, le système éducatif en soit n’est pas si différent entre les deux pays.

Parlant du Burkina, la formation est de qualité et assez variée. Les professeurs donnent de leur mieux pour transmettre le savoir à la jeune génération que nous sommes et nous inculquer les bonnes valeurs.

En ce qui concerne le Sénégal, il en est de même. Ils essaient tous de donner de leur mieux et sont toujours disponibles à nous accompagner.

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En dehors des cours, vous militez dans des associations. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos engagements ?

Je pense que les études sont très importantes mais à côté, il y’a des facteurs comme la vie sociale, le vivre ensemble à ne pas négliger surtout quand nous sommes à l’extérieur. Car dans ces conditions tes compatriotes et tes différentes communautés deviennent ta famille et ton soutient en cas de soucis.

Moi pour ma part je suis membre des différentes communautés et associations Burkinabè ici à Dakar dans lesquelles j’essaye de participer aux différentes activités, de vivre une bonne fraternité et d’apporter ma pierre à l’édification. Il arrive donc que je me permette de postuler à des postes de responsabilités dans ces associations. Actuellement je suis le président de l’Amicale des Etudiants Burkinabé de l’ENSAE.

Vous êtes désormais président des étudiants burkinabè de l’ENSAE. Quelles sont vos tâches et vos ambitions pour ce mandat ?

Il faut dire que mes tâches en tant que président de l’Amicale des étudiants Burkinabé de l’ENSAE sont diverses mais de façon résumée c’est entre autres assurer dans un premier temps avec le bureau tout entier l’arrivée, l’installation et la bonne intégration de nos nouveaux admis.

Après cela, toujours avec le soutien de tout le bureau exécutif et des membres, maintenir cette fraternité au sein de la communauté, veuillez au bien être de chaque membre et être un point focal entre les étudiants burkinabés et les différentes autorités afin de pouvoir transmettre et plaider pour les différents besoins nécessaires des membres.

Quelles compétences ou valeurs avez-vous développées depuis le début de votre parcours à Dakar ?

Parlant des compétences je dirai qu’elles sont plus intellectuelles. Grâce à la qualité de l’enseignement et aux différentes opportunités d’apprentissage qui se présentent, j’ai pu affiner mes compétences en matière de statistique, économie et aussi dans le numérique.

Pour ce qui est des valeurs, de prime abord le fait de se frotter à d’autres cultures on découvre davantage des choses et on arrive à avoir une vision un peu plus claire de certains aspects.

Comment comptez-vous mettre ces compétences au service de votre Pays le Burkina ?

Toutes les compétences que nous acquérons seront sans doute mises au service du pays afin de contribuer à notre façon à son développement. Pour ma part, je suis conscient et croit réellement au pouvoir de la statistique surtout en ce sens qu’elle éclaire et oriente les prises de décisions. Ainsi en ralliant statistique et numérique nous pourrions d’une part comprendre nos différentes sociétés et d’autre part orienter les décideurs sur les bonnes résolutions à prendre.

Quels sont les défis que vous rencontrez que ce soit dans les études ou dans la vie au Sénégal ?

Parlant des défis rencontrés, Côté étude, c’est généralement la pression subie suite à la rapidité des cours. Il faut donc être assidu et attentif.

Côté vie sociale, une fois l’intégration bien faite le reste vient naturellement. Notons cependant le changement de cadre et aussi de culture qui impacte énormément.

Gardez-vous un lien au Burkina ? Amis ? Familles ?

Oui je garde des liens et c’est très important. Avec la famille et les amis, on échange fréquemment pour avoir des nouvelles des uns et des autres.

Quelles sont vos ambitions si vous revenez au pays ? Avez-vous des projets ? Des rêves à réaliser ?

Une fois de retour aux pays, l’ambition est de servir et être exemplaire de telle sorte a donner envie aux jeunes frères de faire pareil et surtout mieux.  Des projets sont en réflexion et si tout va bien d’ici la fin des études ils seront bien préparés et l’on passera à la réalisation. Les rêves y sont mais nous sommes dans une logique de se donner les moyens en vue de leur mise en œuvre.

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Quels sont vos souhaits pour le Burkina ?

Au titre de mes souhaits pour le Burkina, d’abord je souhaite la paix. Que notre cher pays retrouve sa souveraineté et que ses habitants puissent vaquer librement à leurs occupations. Courage à nos forces de sécurité qui ne cessent de travailler pour cet objectif.

Ensuite, je mettrai le fait d’avoir aussi une école de statistique de grande renommée qui donnera une formation de qualité à tous ceux qui désirent.

Enfin, je souhaite que cette jeunesse, consciente et déterminée puisse avoir les moyens nécessaires pour mener à bout leurs différents projets qui ont pour but de rendre le Burkina meilleur, de placer le pays parmi le leader en Afrique.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes burkinabè qui souhaitent poursuivre leurs études à l’étranger ?

Comme conseil que je pourrais donner est de prime abord savoir ce que l’on va pour faire. Il ne faut pas partir juste pour partir.

Après cela une fois que l’objectif est bien clair il faut oser. On dira toujours que c’est difficile mais comme on le sait, rien n’est jamais facile. Il suffit d’aimer ce que l’on fait, oser et Dieu faisant grâce tout ira bien.

Interview réalisée en ligne par Diane SAWADOGO/ MoussoNews

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