#InstantDiasporaBurkinabè : « Mon rêve: une fondation pour accompagner les filles aux métiers du digital », Aude Leatitia Agnimel,

Aude Leatitia Agnimel est une jeune ivoiro-burkinabè volontaire de solidarité internationale auprès de la Délégation Catholique pour la Coopération. Résidente à Dakar au Sénégal, elle est titulaire d’une double Licence. Très engagée dans le milieu associatif burkinabè Aude est par ailleurs l’initiatrice du projet LinkedIn Tour qui accompagne la jeunesse dans la quête de stages ou d’emplois.

#InstantDiasporaBurkinabè : « Mon rêve: une fondation pour accompagner les filles aux métiers du digital », Aude Leatitia Agnimel, 2
  • Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis Aude Leatitia Agnimel, ivoiro-burkinabè âgée de 22 ans et volontaire de solidarité internationale auprès de la Délégation Catholique pour la Coopération. Je suis par ailleurs fondatrice d’une plateforme digitale dénommé conseil RH qui est une initiative que nous avons mis en place pour booster l’employabilité des jeunes étudiants à travers des astuces pratiques sur la rédaction de CV et Lettre de Motivation, des coachings en création et optimisation de profils LinkedIn et des formations. Je suis également responsable adjointe du département de l’information et de la communication digitale de l’Alliance des Jeunes Pour la paix et le Développement. Enfin, j’occupe le poste de Direction de Commission de la vice-présidence Affaires et Marketing de la Jeune Chambre Internationale Ouaga Golden.

  • Quel est votre parcours scolaire ?

N’ayant pas l’âge requis et vite impressionnée par les tenues scolaires, les beaux sacs des écoliers, j’ai commencé par la classe de bénévole où j’y ai fait deux ans. Après l’étape du bénévolat, j’ai continué en classe de CP1 jusqu’au CM2 au l’école Privé Publique Anoumabo BAD à Marcory en Côte d’Ivoire. Après l’obtention de mon certificat d’étude primaire élémentaire à l’EPP Anoumabo BAD avec une moyenne 16/20 et un rang de 3eme au niveau communal, j’ai été orienté au lycée municipal de Marcory où j’ai obtenu mon BEPC. J’ai donc décidé de venir au Burkina Faso pour des vacances. Passionnée de la langue de Goethe(l’allemand) je me suis inscrite en seconde A au Lycée Privé Benaja où j’ai obtenu mon Bac avec la Moyenne de 12,74. J’ai fait 3 mois à l’université de Ouagadougou en étude germanique et avec les réalités de l’université et je me suis vite inscrite à l’ISPP en communication d’entreprise et marketing et à l’IFAG en BBA (Bachelor in Business Administration). Pendant mes trois à l’université, j’ai occupé plusieurs postes au sein du bureau général des étudiants et des clubs de filière. J’ai été également du bureau où j’ai occupé le poste de trésorière et de chargé au relation extérieur. J’ai également été présidente des étudiants de l’IFAG au Burkina Faso, présidente du club de débat et art oratoire de l’ISPP et chargée aux relations extérieures du club d’anglais.

  • Vous avez obtenu deux Licences en même temps, comment cela est-il arrivé ?

Pour ce qui est de ma double Licence, il faut noter que l’ISPP a signé un partenariat avec une école de Commerce Française du nom de IFAG. Ce partenariat permettait à l’étudiant de suivre deux parcours de manière simultanée. Un parcours ISPP et un parcours IFAG. Je prenais les cours de l’IFAG deux fois dans la semaine (les mercredis et les samedis) et souvent les jours fériés.  Les autres jours était consacrée au cours de l’ISPP.

  • Vous avez travaillé dans des universités, des organismes internationaux et des ONG, comment avez-vos bénéficier de ces postes ?

Tout est parti de mon dynamisme au sein de l’université. Je me suis toujours rendu disponible pour mon université. En plus du dynamisme, il faut noter également l’impact du réseau des anciens étudiants de l’ifag en France et au Burkina et mes professeurs. Étant déléguée de classe, j’avais le contact de tous les professeurs. Chaque week-end j’envoyais des petits messages pour prendre des nouvelles. C’est ainsi qu’en deuxième année, une de nos enseignantes chargées de nous dispenser un cours sur l’entrepreneuriat sociale et le design thinking, rechercher une assistante communication pour l’appuyer à la Ruche et à l’ambassade de France. J’ai toute de suite postulée et j’ai été retenue. J’ai ainsi rejoint la Ruche où j’ai fait 6 mois. Après ces 6 mois, j’ai été contacté par le Directeur Général de Diacfa à travers la plateforme professionnelle LinkedIn pour me proposer un poste de chargée du marketing digital de Diacfa Automobiles. J’y ai également fais 6 mois avant de postuler à une offre de volontariat de réciprocité internationale qui est en France et qui s’est ensuite transformée en volontariat de solidarité internationale. À la Ruche je travaillais avec 4 structures notamment Campus France, Canal France International, l’association Mahna et France Volontaires qui est la structure dans laquelle j’ai postulé. Je suis également engagé dans le milieu associatif et je suis active sur LinkedIn. Cela m’a permis de développer mon réseau et profiter de toutes opportunités citées précédemment.

  • Quelle est l’expérience derrière tous ces postes occupés ?

En termes d’expérience je dirai l’apprentissage car je n’avais pas encore fini ma formation. En plus de l’apprentissage, j’ai appris à me surpasser, car étant la plus jeune au sein de ces structures ce n’était pas évident. J’ai aussi développé plusieurs compétences notamment en communication, gestion de projet, gestion d’équipe finance etc.  J’ai aussi pu développer mon réseau professionnel grâce à ses différentes expériences.

  • Résidente à Dakar, qu’est-ce qui vous y a conduit ?

Ce qui m’a conduit à Dakar est mon volontariat. En tant que volontaire de solidarité international, tu ne peux pas faire de mission dans ton pays de résidence. Le programme de volontariat pour lequel j’ai été retenue est le programme grande muraille verte qui couvre les zones du Sénégal, de la Mauritanie, du Djibouti et du Tchad.

  • Vous êtes volontaire à la Délégation Catholique pour la Coopération, quels sont vos challenges au quotidien ?

Mes challenges sont entre autres sortir de sa zone de confort car c’est la première fois que je vis sans mes parents chose qui n’est pas forcément aisé.  En plus de ça il faut noter que le domaine d’activité dans lequel ma mission se déroule (l’environnement) c’est également la première fois pour moi de traiter des thématiques en lien avec l’environnement, l’écosystème de la mangrove, l’agroforesterie, les aires marines protégées et les bio combustibles. C’est un challenge dans ce sens où je dois apprendre continuellement et fournir des résultats concrets.

  • Quelles sont les actions que vous avez posées dans le milieu associatif ?

J’ai mené plusieurs actions que ce soit au niveau de l’université ou dans ma communauté.

D’abord en tant que présidente des étudiantes de l’IFAG au Burkina Faso, j’ai organisé les 48h de l’étudiant ifaguien qui réunit une centaine d’étudiants. Au cours de cette activité nous avons eu des panels sur l’employabilité, l’intelligence émotionnelle et l’entrepreneuriat. En plus de ces activités j’ai initié le concours du meilleur étudiant entrepreneur au sein de l’IFAG qui a connu la participation de 10 étudiants avec des projets déjà entamé. Nous avons récompensé trois de ces projets avec des enveloppes, des formations et des attestations. Toujours lors de ces 48h j’ai mis en place un système mentorat dénommé un étudiant de l’IFAG un mentor, pour permettre à mes camarades étudiants d’avoir des repères et d’être dans un écosystème qui leur permet de grandir et de se surpasser. Cette activité avait pour but de créer un cadre d’échanges entre étudiants, de se former, d’apprendre car comme j’aime le dire « Celui qui ne se forme pas se déforme ». Après ça j’ai aussi participé à l’organisation de journée don de sang, des dons aux déplacé internes, des sensibilisations et les dépistages contre les cancers féminin notamment celui du col de l’utérus et du sein. Avec également, l’AJPD-BF j’ai participé à l’organisation d’une activité dénommé un jeune un kit à l’endroit des PDIs de la Zone de Komki Ipala. J’ai aussi mis en place une initiée dénommé LinkedIn Tour BF qui vise à booster l’employabilité de 1500 jeunes et professionnels au Burkina Faso.

  • Quel est votre rôle au sein de l’alliance des jeunes pour la paix et le développement au Burkina Faso ?

J’occupe le poste de responsable adjointe du département de l’information et de la communication digitale. Déjà en tant que membre de cette organisation, je participe à l’organisation des activités, je fais la promotion auprès de mes contacts, je participe à des rencontres diplomatiques.

En tant que responsable adjointe du département, j’assiste mon responsable dans la planification, la gestion, le suivi et l’évaluation des différentes tâches. Au sein de notre département, nous avons plusieurs sections notamment la section des créatifs qui s’occupe de tous les contenues visuels et vidéo, la section des rédacteurs, la section des gendarmes qui est chargée de la conception et l’exécution de notre calendrier éditorial, la section des Community manager et la section chargé de la communication interne. En tant que responsable de la section des gendarmes, je dois faire une liste par semaine des personnes qui seront chargé de cette tâche et suivre l’évolution et apporter des corrections quand il le faut.

  • LinkedIn Tour, une de vos initiatives, pourquoi l’avoir lancé ?

Le LinkedIn tout est né de deux constats. Le premier est qu’au Burkina Faso on parle de communication digitale, marketing digitale mais on est focalisé sur les réseaux classiques tels que Facebook, WhatsApp, Instagram et maintenant Tik Tok. Pourtant il y a un autre réseau social LinkedIn qui assez méconnu ou je dirai que beaucoup de burkinabé plus précisément ne savent pas utiliser. Le deuxième constat est que beaucoup d’étudiants se plaignent souvent qu’il peine à trouver un stage, un emploi, des opportunités etc. pourtant ce réseau en offre plusieurs. A titre d’exemple, je prends mon expérience pour mieux illustrer. J’ai connu ce réseau étant en première année mais j’ai commencé à l’utiliser quand j’étais en deuxième année. Cela m’a permis d’asseoir une certaine notoriété autour de ma personne et développer mon réseau professionnel. Grâce à ça j’ai pu avoir plusieurs propositions de stage, des opportunités à l’extérieur (France, Bénin, Côte d’Ivoire, Togo) j’ai animé certaines conférences et panels. Tout ça étant étudiante. Donc j’ai décidé de ne pas être égoïste et de faire profiter mes camarades étudiants et aussi les professionnels des opportunités que m’a permis d’avoir.

  • Que faites-vous concrètement comme activité ?

LinkedIn Tour est un évènement de réseautage conçu pour booster l’employabilité des jeunes, créer un cadre d’échanges entre étudiants et recruteurs ; Entrepreneurs et Investisseurs ; Chefs-d ’entreprise et partenaires. Cet évènement en deux phases combine une tournée dans des universités privées et publique de la ville de Ouagadougou et une grande conférence et un diner gala. En termes d’activité, nous avons des webinaires que nous organisons chaque mardi en ligne sur la plateforme Zoom, et la communauté LinkedIn Tour que nous essayons de gérer.

  • Depuis combien de temps cette initiative existe ?

Il est très récent. Cette initiative a vu le jour depuis novembre 2023.

  • Comment arrivez-vous à coordonner les activités n’étant pas sur place ?

La personne humaine est la plus précieuse des richesses pour dire que je fais confiance à mon équipe. Nous organisons des rencontres hebdomadaires ou j’essaie de coordonner certaines choses. Je suis plus sur la partie stratégie que sur la partie opérationnelle.

  • Combien de personnes avez-vous déjà accompagné ?

 J’ai accompagné une centaine de personnes déjà à travers les formations que j’animais à l’universitaire, mes conférences à Bobo et les coachings privés.

  • Comptez-vous revenir au pays ?

Oui je compte revenir au Burkina Faso. C’est mon pays et comme on aime le dit nul n’est roi que chez lui.

  • Quels sont vos projets pour le Burkina ?

Mes projets pour le Burkina sont de mettre en place un grand centre d’accompagnement pour les jeunes qui n’arrive pas à trouver leur voie et créer une fondation qui accompagner les jeunes filles au métier du digital.

  • Avez-vous des souhaits pour la jeunesse burkinabè ?

Mon souhait pour la jeunesse burkinabé est qu’elle arrive à prendre conscience de son potentiel et à se mettre en action. On a longtemps procrastiné, il est temps des actions et des résultats. Comme j’aime le dire souvent :« Actions Speaks more than word ».

Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

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