#InstantDiasporaBurkinabè : Wahabo Soré, l’architecte en formation qui souhaite apporter son expertise au Faso

Wahabo Soré est un étudiant burkinabè en dernière année de Licence option Architecture. Major régional au BEPC 2018 et au Baccalauréat 2021, il poursuit ses études à Tunis après avoir décroché une bourse. Dynamique et passionné, il ambitionne mettre en place des initiatives communautaires visant à améliorer les conditions de vie des populations des zones rurales de son pays.

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Wahabo Soré
  • Présentez-vous à nos lecteurs ?

Architecte en Formation en dernière année de Licence à L’ENAU (Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme) de Tunis), je suis Wahabo Soré, jeune Burkinabè résidant à Tunis. Je suis également Trésorier de L’AESBT qui l’Association des Étudiants et Stagiaires Burkinabé en Tunisie mais également coordinateur de l’AJPD-BF Tunisie.

  • Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?

Mon parcours scolaire débute à l’école primaire publique de Lindi dans la commune de Ourgou-Manega où j’ai obtenu mon CEP en 2014. Dans la même année, j’ai réussi au test d’entrée au Lycée Martin Luther King à Ziniaré, un pôle d’excellence scolaire. C’était là que j’ai fait tout mon secondaire. Durant ce parcours secondaire, j’ai été major régional au BEPC 2018 avec 18.60 me valant un prix régional et surtout le prix d’excellence du président du Faso. C’est en 2021 que j’ai décroché mon baccalauréat série D avec 17.5, synonyme de major régional également. Grâce à ces résultats, j’ai décroché une bourse de l’État pour poursuivre des études d’architecture en Tunisie où je réside actuellement. Je suis en fin de cycle Licence.

  • Aujourd’hui, étudiant en architecture, pourquoi le choix de cette filière ?

J’ai toujours aimé le fait d’imaginer quelque chose d’abstraite et la rendre concrète, et surtout j’aime résoudre des problèmes. En classe de 4ème, je me suis renseigné, j’ai vite trouvé que l’architecture collait avec ce que je veux faire. Après ça il y’a aussi Francis Kéré qui m’a beaucoup inspiré et influencé mon choix de cette filière.

  • Quelle est la particularité des études en architecture à Tunis ?

Les études d’architecture en Tunisie se distinguent par leur approche multidisciplinaire, intégrant des aspects culturels, historiques et environnementaux, souvent spécifiques à la région.

  • Comment s’est fait votre intégration et pourquoi le choix de la ville de Tunis ?

 Mon intégration s’est plutôt bien passée, bien qu’au début c’était un peu difficile. Mais nous avons des grands frères qui nous ont accueilli et accompagné durant nos premiers mois en Tunisie. Néanmoins y’a toujours la langue qui pose souvent problème.

  • Quels ont été vos défis au quotidien ?

Mes défis ont été et sont toujours la gestion de la pression des études Architecturales car elles sont exigeantes et chronophages. Il faut être capable d’allier créativité avec des délais souvent très courts et surtout des exigences de présentation. C’est des challenges à tout moment.

  • L’étudiant burkinabè a-t-il bonne presse à Tunis ?

 Oui bien sûr, nous faisons tout pour qu’on sache que nous sommes du Burkina, des hommes intègres.

  • Membre de plusieurs associations, comment arrivez-vous à concilier études et engagements associatifs ?

 Je dirais que c’est un challenge, et j’aime les challenges. Je sais qui je suis et ce que je peux faire, donc ces engagements je les fais en fonction de ma personne. Cela nécessite de la discipline et surtout un sens élevé d’organisation personnelle et de priorisation, parce les études d’architecture sont chronophages.

  • Comptez-vous rentrer au pays après l’obtention de votre licence ?

Ma formation en architecture nécessite que je fasse le master pour être diplôme. Donc après la licence je continuerai en Master. Mais après ça, j’envisage rentrer au pays car j’ai un profond désir de servir mon pays, de participer à sa construction.

  • Quels sont vos projets pour le Burkina Faso ?

 Aujourd’hui je nourris de nombreuses ambitions afin de contribuer au développement de mon pays. Le Burkina est un pays en chantier et je compte apporter mon expertise dans sa construction. Ayant grandi au village, j’accorde énormément d’importance au développement de ces parties du pays. Je prévois de mettre en place des initiatives communautaires visant à améliorer les conditions de vie, telles que le programme “Un Villageois, Un logement décent”. De plus, je compte organiser des programmes de mentorat volontaire pour les jeunes, ainsi qu’établir un pôle d’incubation de projets, principalement axé sur l’agriculture et l’élevage, au bénéfice des jeunes de la région du Plateau Central.

  • Quels sont vos souhaits pour le Burkina ?

Je souhaite que la paix durable revienne au Faso et pour que nous puissions entamer véritablement notre développement. J’aimerais lancer un appel à tous les Burkinabé de divers horizons et surtout la jeunesse, et leur dire que dans 10 ans le niveau de développement de notre pays dépendra de ce que nous faisons aujourd’hui. Unissons nos forces et nos talents pour construire un avenir prometteur pour notre pays en nous souvenant de ses paroles de Nelson Mandela : « l’action sans vision est simplement un passe-temps, la vision sans action est simplement un rêve, mais la vision avec action peut changer le monde ».

Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews

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