« Je peux avoir au moins 25 000 F CFA comme bénéfice par semaine dans la vente de l’igname », Mariam Konaté
Les mois d’août, septembre et octobre sont des mois par excellence de sortie des productions de l’igname dans les Haut-Bassins, et dans diverses parties du Burkina Faso. Pour cela, les femmes, notamment celles de Bobo-Dioulasso, n’hésitent pas à se lancer dans ce commerce. Malgré les difficultés, elles tirent leurs épingles du jeu, et parviennent à une autonomisation financière. Le mardi 18 octobre 2022, Mousso News était avec Mariam Konaté, l’une d’entre elles.
La traite de l’igname est en marche dans les Hauts-Bassins et dans bien d’autres régions du Burkina Faso, depuis le mois d’aout. Cette opportunité est une source financière que plusieurs femmes exploitent pour se sortir de la dépendance financière. C’est le cas de Mariam Konaté, qui fait le commerce de l’igname depuis maintenant près de 10 ans. Mme Konaté propose plusieurs variétés d’ignames. « Il existe plusieurs variétés d’ignames aujourd’hui à savoir les tubercules blancs, qui viennent généralement du Burkina, les ignames de la Côte-d’Ivoire, les ignames du Ghana, appelées gonan, et aussi ceux nommés ignames américains », explique la commerçante. Selon elle, les plus prisées par les clients sont celles qui viennent du Ghana, à cause de leur masse importante et de leur goût. Pour se procurer en marchandise, la commerçante effectue un déplacement au marché d’ignames de Bobo-Dioulasso, ou elle se ravitaille, afin de satisfaire sa clientèle au quartier Belleville.
Un bénéfice de 25 000 F la semaine
Par semaine, Mme Konaté dit prendre des ignames d’au moins 150 000 à 200 000 F CFA, et même plus, qu’elle écoule en une semaine. D’habitude, confie-t-elle, le stock s’épuise avant que la semaine ne se boucle. Selon elle, se commerce est très rentable, et peux la permettre de se faire un bénéfice de 25 000 F, ou même plus dans la semaine. Avec cet argent, elle participe non seulement à ses propres besoins, mais aussi à ceux de sa petite famille.
Malgré la rentabilité de ce commerce d’ignames, les risques et les difficultés ne manquent pas pour Mariam. « La conservation de l’igname est très sensible. Si les tubercules restent exposés sous le soleil pendant une longue durée, elles se gâtent généralement quelques jours plus tard ; alors qu’au marché les conditions ne sont pas trop favorables. Du coup, on se retrouve avec des pertes le plus souvent », a indiqué la commerçante. En outre, comme difficultés, Mariam pointe du doigt la cherté du coût du transport des marchandises, les plaintes de certains clients, qui trouvent que les prix qui sont de 500, 1000, 1500 et 2000 F par tubercule, ne sont pas à portée de prix. En plus, lance-t-elle, « Le fait de s’installer au bord du goudron, constitue un risque pour nos vies et nos marchandises ». A l’endroit des autorités, elle demande à ce que quelque chose soit fait pour réduire les frais d’importations, au grand plaisir des commerçantes et des populations.
Léandre Sosthène SOMBIE