

« Je rêve de voir le FIEF devenir le rendez-vous mondial des femmes », W. Justine Nana, présidente de la Fondation AIJF
Le forum internationale des élites féminines (Fief) a lieu du 6 au 9 septembre à Bobo-Dioulasso. Initié par Justine Nana, cette 9e édition se tient sous le thème : « La responsabilité de la jeune fille face aux mots qui entrave à son épanouissement ». Interview

- Présentez-vous à nos lecteurs
Je m’appelle WendPuiré Justine Nana. Je suis entrepreneure de profession. Je suis également la Présidente de la fondation AIJF. Autrefois, l’association pour l’épanouissement de la jeune fille, il y a dix ans.
- FIEF 2023- sous le thème de la responsabilité de la jeune fille face aux mots qui entrave à son épanouissement. Pourquoi le choix de ce thème ?
La 9e édition du Forum International des Elites féminines (FIEF), placé sous le thème de « la responsabilité de la jeune fille face aux maux qui entravent son épanouissement » parce que nous nous sommes dit que la jeune fille rencontre beaucoup de difficultés. C’est d’ailleurs l’objectif de ce forum qui est d’échanger sur les difficultés qu’elle rencontre et les thématiques qui posent encore des problèmes de réflexion au niveau de la gent féminine et qui nécessite non seulement une partie prise, mais aussi une mise en place d’un système de lutte, de communication, de protection. Tout ce qui nécessite l’apport de la gent féminine. En résumé le thème souligne les maux auxquels les jeunes filles font face et comment y remédier. Voilà un peu ce qui a motivé le choix de ce thème.

Mais il faut dire que le thème est global. A l’intérieur, maintenant, on souligne les maux que nous souhaitons aborder chaque année. Pour cette année, nous avons choisi l’hygiène menstruelle comme thématique phare, c’est-à-dire la santé. Nous avons décidé de nous baser sur la santé, notamment la santé gynécologique, la santé hygiénique. Pour ce qui est du problématique, c’est beaucoup plus la question de couches réutilisables ou couches jetables de notre génération.
En plus de la santé, nous avons la culture, le brassage culturel que l’on veut promouvoir, le tourisme interne, la promotion de bonnes pratiques environnementales et également les échanges intergénérationnels.
- Quelles sont les activités prévues ?
Nous commençons le camp avec une séance de reboisement au niveau de Koua. Ensuite visites touristiques à l’intérieur de Bobo, puis des échanges avec les autorités de la ville et de la région. Il est prévu des hommages aux devanciers qui ont marqué l’histoire notamment Djimbi Ouattara. On termine la première journée avec le sport. Le sport est d’ailleurs une innovation cette année car nous comptons le faire chaque soir devant la mairie de l’arrondissement 5 de Bobo-Dioulasso. A cette innovation s’ajoute la mise en place des stands pour promouvoir l’entrepreneuriat notamment les petites entreprises et moyennes entreprises. C’est une opportunité aux visiteurs de découvrir les talents des jeunes filles du Burkina et des autres pays invités.
- Combiens de participantes sont attendues. Et elles viennent de combien de pays ?
Nous attendons 300 participantes qui viendront de 10 pays d’Afrique : le Togo, le Mali, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Cameroun, la Mauritanie, le Mali et le Burkina Faso, la RDC, et la Guinée Conakry.
- Quelles sont les innovations de cette année ?
La séance d’aérobic chaque soir, les stands d’exposition, les masters class. L’innovation majeure est surtout les consultations gynéco. Autrefois c’était des consultations, des dépistages de cancers, du col de l’utérus. Cette année, nous avons une particularité, c’est d’avoir la possibilité d’avoir des gynécos et d’être référé en cas de besoin, en cas d’urgence. Cette innovation, nous la devons au ministre de la Santé, qui a souligné cet apport qui est très important.
L’innovation phare est la galerie des élites que nous avons prévu de faire. Il s’agit en fait de faire l’historique des élites, des braves femmes qui ont marqué l’histoire de chacun des pays qui sera là au Forum. Chaque pays va nous envoyer une icône, nous allons faire le portrait, et à l’issue des échanges avec les filles, nous allons arrêter de résumer des portraits qui vont être présenter à la soirée culturelle. Il s’agit pour nous de faire un mémorandum aux devancières, à celles qui ont marqué la lutte naturellement. Il faut dire que c’est une innovation qui ne paraît pas anodine pour nous, parce qu’on se dit qu’il est temps de se rappeler les devancières, d’écouter leur histoire et de voir dans quelle manière ou sur quel plan est-ce que l’on peut copier les bonnes vertus, améliorer les moins bonnes vertus, et pouvoir tracer notre schéma.
L’innovation aussi cette année c’est surtout ce qu’il y a de la soirée culturelle. Chaque année nous avons d’office des soirées culturelles, des dîners gala, un peu plus, j’allais dire occidental, mais cette année nous avons prévu une soirée culturelle où chaque pays sera dans sa tenue traditionnelle pour découvrir ce qu’on fait avec des mets culturels, avec des mets de chez nous, afin de permettre la diversité et le partage.
- Quels sont les défis à relever ?
Notre plus grand défi c’est d’avoir un site pour nous. Les défis sont toujours beaucoup à relever. Nous avons toujours ce problème de logement des participants. Nous avons beaucoup d’inscrits malheureusement nous n’avons pas eu de confirmation de site parce que c’est très difficile d’avoir un site à Bobo qui puisse abriter l’événement avec 300 participants sans moyens financiers.
La mobilisation des partenaires, la mobilisation financière sont aussi des obstacles. Le défi à relever c’est de pouvoir convaincre plus d’un partenaire financier que nous sommes dévoués à travailler réellement. Aussi nous voulons atteindre nos objectifs lorsque nous invitons les filles à participer à nos activités. C’est de permettre à ces filles de venir en bonne santé, et de repartir en bonne santé, d’avoir des acquis, de se créer les contacts notamment les échanges avec les élites féminines, la création d’un réseau, le partage d’expérience, la promotion de son entreprise, c’est autant de défis à relever cette année comme chaque année.
Le défi majeur de cette année c’est d’avoir tenu l’événement malgré nos problèmes financiers et partenariat. Mais tout a été grâce à notre parrain et marraine qui nous ont grandement ouvert leurs portes et qui sont avec nous. Nous leur remercions. Nous allons nous armer de courage pour que l’événement soit une réussite.
- Quelles sont les perspectives pour l’édition 2024 ?
Les perspectives pour 2024 est d’avoir plus de participants issus de divers pays afin de mieux communiquer pour que cet événement soit un rendez-vous à l’internationale voir mondiale.
Nous lançons aussi un appel à l’aide pour un partenariat du côté de notre ministère de la tutelle. Nous souhaitons qu’ils voient dans quelle mesure elle peut nous accompagner à travers une convention ou un partenariat. Depuis pratiquement 9 ans nous murissons cet espoir avec notre ministère de la tutelle. Mais il y a beaucoup de structures féminines qui œuvrent déjà pour le bien-être de la femme, d’autant plus que nous arrivons aussi à tenir. Nous souhaitons un accompagnement pour pérenniser l’événement, une convention, qu’il soit avec la mairie et la commune de Bobo, qu’il soit avec notre ministère de la tutelle. C’est un peu ce qu’il nous faut actuellement.
Nous souhaitons que dans 10 ou 20 ans, que cet événement soit vraiment le fief de la gent féminine, comme son nom l’indique, le fief dans le sens que ça soit une base où on verra les Etats-Unis, l’Europe, en tout cas on verra le monde féminin arriver au Burkina pour la cause de la gent féminine. C’est toute notre prière.
Interview réalisée par Bassératou KINDO
Retranscription/ Annick HIEN/MoussoNews