La grossesse « nerveuse » : quand la certitude prend le dessus sur une grossesse imaginaire ( Pr Charlemagne Ouédraogo)

La grossesse « nerveuse » Quand la certitude prend le dessus sur une grossesse imaginaire!
Il y a certaines femmes qui pensent être enceintes sans véritablement l’être. L’envie de porter une grossesse et de vivre la maternité affecte ces femmes et influence sur le système nerveux, au point qu’elles croient qu’elles sont enceintes, alors qu’il n’en est rien du tout. Il s’agit tout simplement d’une grossesse « nerveuse ».
Contrairement au déni de grossesse où la grossesse évolue à l’insu de la femme, la grossesse « nerveuse » est la certitude d’une femme d’attendre un enfant sans qu’elle ne soit enceinte. Une certitude non fondée qui découle aux multiples facettes étiologiques, c’est à dire de causes multiformes, multi variées et complexes.
Aussi appelée pseudocyesis, fausse grossesse ou grossesse virtuelle ou « fantôme », la grossesse «nerveuse » est un phénomène considéré comme un trouble psychologique.
La grossesse «nerveuse » touche généralement les très jeunes femmes qui ont peur de tomber enceintes ou les femmes ménopausées qui n’ont pas eu d’enfants. Elles vivent avec l’espoir de porter une grossesse quand bien même, elles savent qu’elles sont à la ménopause.
La grossesse «nerveuse» s’explique par le désir impérieux d’avoir un enfant ou la peur de tomber enceinte. Elle s’explique aussi par d’autres facteurs : le stress, les problèmes familiaux, les troubles de comportement, une fausse couche, la perte d’un enfant.
Dans quelques rares cas, une tumeur de l’ovaire sécrétant l’hormone de grossesse peut être à l’origine d’une grossesse «nerveuse».
Les symptômes d’une grossesse «nerveuse» sont identiques à ceux d’une vraie grossesse : prise de poids, ventre gonflé, arrêt des règles, sensation de fœtus qui bouge. C’est en réalité un trouble que vit ces femmes.
Un test de grossesse sanguin suffit pour lever le doute, de même qu’une échographie pelvienne.
Les conséquences de la grossesse «nerveuse» sont plus psychologiques que physiques. La santé mentale de la femme est affectée et elle atteint parfois l’état de la dépression. Il faut en ce moment une prise en charge psychologique de la femme par un psychiatre ou psychologue.
Lorsque la grossesse «nerveuse» est causée par des troubles hormonaux, la prise en incombe au gynécologue.
Il est toujours utile d’en parler au psychiatre, au psychologue et au gynécologue. La prise en charge est donc multidisciplinaire.
Pr Charlemagne Ouédraogo
Gynécologues Obstétricien
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