Manucure-pédicure ambulante : Des soins express aux normes d’hygiène incertaines

 »Kinkin kinkin kinkin’’, c’est par ces bruits de métal que des jeunes débrouillards dans la manucure pédicure ambulante se font remarquer. Majoritaire issue du Niger ; ils sillonnent des quartiers avec pour seuls objets de beauté des ciseaux de différents modèles, de l’eau savonneuse mélangée à de l’eau de javel, une petite éponge, une poudre…

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Des ciseaux à différentes fonctions.

Venus majoritairement du Niger, des jeunes se lancent de plus en plus dans la manucure pédicure ambulante. Ils se font remarquer par des bruits de métal qu’ils laissent derrière leurs pas.

Pas besoin de queue de bœuf ou de lime ou de coupe-ongles. Ils sont équipés de plus de 5 ciseaux ayant différentes fonctions : couper, nettoyer les ongles, laver les plantes des pieds. 50 FCFA, le pied, 100 FCFA pour 2 et 500 FCFA pour le nettoyage de la plante du pied. Ce sont ainsi les tarifs de ces esthéticiens locaux.

On les reconnait par les bruits qu’ils laissent de passage, ils sont en constant mouvement et sont inéluctablement présents dans les lieux de mécanique où leurs principaux clients sont les mécaniciens, les garagistes, les vendeuses de riz, d’eau ou de jus dans ces parages…

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De l’eau savonneuse mélangée à de l’eau de javel comme désinfectant.

Mais qu’en est -il de l’hygiène ? Achille, qui s’est lancé dans cette petite activité depuis plus d’un an, rétorque. « Dans le petit bidon, il y a de l’eau savonneuse mélangée à de l’eau de javel, c’est avec ça que nous nettoyons les ongles et même les ciseaux. Et en cas de blessure, nous avons une poudre que nous mettons sur la blessure pour éviter tout risque », répond-il difficilement.

Pour la plupart de ces jeunes, le français est un véritable obstacle. Ne comprenant que le Haoussa et l’anglais, ils ne communiquent presque pas avec les clients. Tout est dans les gestes.

C’est le cas de Akim, qui est au Burkina depuis 2 ans, mais qui ne comprend quasiment pas grande chose à part l’anglais. Chez lui, il opte pour zéro blessure pour éviter tout risque. N’ayant pas la poudre désinfectrice avec lui, il préfère ne blesser aucun client au cours de ses services.

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L’outil de Moustapha pour les plantes des pieds.

De tous, Moustapha est jusqu’ici le seul à comprendre et parler moyennement le français. Également d’origine nigérienne, il est aussi l’un des rares de ces jeunes débrouillards à avoir à sa disposition la poudre qui désinfecte les blessures en cas de coupure. « C’est cet arbre. Je ne connais pas le nom, mais ce sont les grains de cet arbre qu’on réduit en poudre pour les blessures », explique-t-il en montrant un arbre à doigts.

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Sakandé, un habitué de ces types de manucures pédicures.

« Il n’y a aucun risque. Chaque fin de semaine, je fais mes ongles et orteils avec eux. Ils sont moins chers et plus rapides. « Et j’ai déjà utilisé cette poudre ; n’y a rien à craindre », témoigne Sakandé, un habitué de ces types de manucures pédicures. A coté de lui, Sita, vendeuse de riz, lance: ‘’Oui oui, moi-même je fais ça à chaque fois que j’ai l’occasion. Il m’a même coupé un doigt une fois, mais je n’ai eu aucun risque’’.

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Sita en train de faire arranger les ongles.

Entre débrouillardise et prise de risques, les manucures-pédicures ambulants tracent leur route… au bruit des ciseaux.

Annick HIEN/MoussoNews

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