
‘’Pèssa’’ ou le ‘’Fabirama’’: Un tubercule nutritif et pourvoyeur de revenus

Sur les étals du marché de Kalgodhin à Ouagadougou, un petit tubercule attire toutes les attentions : le Pèssa ou Fabirama. Source de revenus pour de nombreuses femmes et véritable concentré de nutriments, ce féculent occupe une place de choix dans l’alimentation des Burkinabè, qu’il soit bouilli ou cuisiné en ragoût.
Le cri d’appel des vendeurs à l’endroit les clients font du marché de Kalgodhin, une ambiance chaleureuse. Parmi les étals colorés, un petit tubercule noir, semblable à de petites noix de terre, suscite la curiosité des passants.
« Ah, le Pèssa est de retour ! Ça coûte combien le kilo ? », lance une cliente en s’approchant d’un étal qui en est chargé. Le Pèssa, également appelé Fabirama, est prisé par de nombreux Burkinabè, qu’ils soient en milieu rural ou urbain.
Un aliment de soudure et de convivialité
Petit mais essentiel, le Fabirama joue un rôle clé dans la culture alimentaire et économique du pays. Cultivé principalement par des femmes, notamment autour de Ouagadougou, Koudougou et Réo, ce tubercule est une ressource précieuse, particulièrement en période de soudure dans les zones rurales.

« Le kilo coûte 1 250 francs CFA », explique Mariam Konaté, vendeuse en gros au marché de Kalgodhin. Elle achète les tubercules à des grossîtes directement liés aux cultivateurs.
Awa Lingali, revendeuse dans le même marché, achète ses stocks chez Mariam pour ensuite les revendre en tas de 100 francs. « C’est un petit commerce, mais ça me permet de subvenir à mes besoins », confie cette septuagénaire, tout en interpellant une cliente hésitante.

« Regardez, ce sont de beaux tas pour seulement 100 francs », a-t-elle lancé à la cliente qui décide finalement de s’approcher.

Des vertus nutritionnelles multiples
Au-delà de sa popularité, le « Pèssa » est aussi un aliment riche en nutriments. Source de protéines, glucides, fibres, calcium et magnésium, il est particulièrement recommandé pour les femmes enceintes et les enfants. « Bouilli avec un peu de sel, en purée ou en ragoût, il offre une grande variété culinaires tout en étant sain et nourrissant », souligne Mariam.
Un commerce résilient porté par des femmes
La période d’abondance du « Pèssa », de septembre à décembre, représente une véritable aubaine pour les vendeuses. Ce tubercule est une source de revenus indispensable. Malgré les défis économiques, ces femmes font preuve de bravoure et de persévérance pour continuer à subvenir aux besoins de leurs familles.
Symbole d’ingéniosité culinaire et de résilience économique, le Pèssa mérite une place d’honneur sur les tables et dans les champs. Le Pèssa n’est pas qu’un simple tubercule, c’est un trésor du terroir burkinabè, un pont entre alimentation, culture et économie.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews