PMU’B : une addiction pour certaines femmes

Avoir rapidement et facilement de l’argent grâce aux jeux de loterie, une tendance de plus en plus prononcée chez des femmes à Ouagadougou. PMUB, machine à sous, etc., les femmes composent des numéros au quotidien. MN est allée de quelques-unes.

 

La recherche du gain au quotidien, l’une des principales raisons qui poussent des femmes à jouer aux jeux de hasard dont le pari mutuel. A la Zad – une zone de Ouagadougou- ne désemplit pas. Hommes et femmes prennent d’assaut la salle pour suivre les courses de chevaux en direct. Rosine Abo est très agitée. « Ohh, merde », crie-t-elle lorsque le cheval sur lequel elle a misé n’est pas parmi les gagnants. Mais elle ne désespère pas. « C’est comme ça, il y a des jours ou on gagne, des jours on ou perd », s’encourage-t-elle. Plusieurs femmes de différents catégories socioprofessionnelles tentent leur chance à ses jeux de hasard. Mais, informe Maimouna Sanogo, la plupart des femmes qui fréquentent son kiosque de loterie n’ont pas longtemps été scolarisées, ou, qui ont passées des concours sans succès. « Il y a aussi des commerçantes », ajoute-t-elle. Rosine Abo joue à la loterie depuis plus de trente ans, lorsque le pari se jouait à la main.

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La forte somme qu’elle a gagnée depuis le début, s’estime environ entre à 200 000 et 300 000 FCFA. « Lorsque je gagne même si c’est peu d’argent, j’investis dans mon commerce, je paye à manger pour mes enfants et mon époux et je contribue également à certaines dépenses de la maison », confie-t-elle.

« Le jeu de hasard, une addiction »

Beaucoup de femmes aimeraient abandonner le PMU’B à cause des énormes pertes d’argent. Sont de ces femmes Rosine Abo. « Je tente ma chance tous les jours sauf les jours que je manque d’argent. Des fois, je peux prendre mon seul billet de 500 FCFA pour jouer et rester sans rien sur moi. J’ai envie d’abandonner, mais je n’y arrive pas » ajoute Rosine ABO visiblement triste. A l’en croire, « le jeu de hasard est une addiction ».

Une autre femme de la soixantaine d’âge révolue ne cesse de se plaindre. Elle dit jouer à la loterie depuis plus de 50 ans.  Elle estime alors que pour en avoir joué une cinquantaine d’année, la Loterie Nationale Burkinabé (LONAB) devrait la féliciter et la récompenser.

« Mes enfants n’aiment pas mon addiction aux jeux de hasard »

Une femme qui joue au PMU étonne nombre de personnes. Les filles de Rosine se sont toujours opposées aux jeux de leur maman.  « Parfois mes filles prennent mes feuilles de programme et les jettent pour que j’arrête », dit-elle. Et l’entourage, a-t-elle déploré, la considère comme une ratée. Certains hommes trouvent qu’elle n’a pas sa place au pari. Son souhait : qu’aucun de ses enfants ne s’adonnent aux jeux de hasard. « Je ne laisserai jamais mes enfants jouer au PMU’B. J’en souffre. Je ne permettrai pas à un proche d’en jouer car c’est comme une addiction. Tu as du mal à t’en défaire », déplore Rosine Aba.

Reine Bénédicte Kinda ∕ Stagiaire

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