Rokia Traoré : Le cri de cœur d’une artiste emprisonnée dans une bataille judiciaire
L’artiste malienne Rokia Traoré est au cœur d’une bataille juridique concernant la garde de sa fille de 9 ans. L’affaire a pris une tournure dramatique avec son arrestation à Rome le 21 juin 2024. Accusée par la justice belge d’« enlèvement, séquestration et prise d’otage », Rokia Traoré clame son innocence à travers une lettre écrite depuis sa cellule.
Arrêtée et emprisonnée à Rome en Italie depuis le 21 juin dernier, l’artiste malienne a trempé sa plume dans son désarroi pour raconter sa part de vérité. Cette affaire remonte à plusieurs années, marquées par des litiges autour de la garde de l’enfant qu’elle partage avec son ex-partenaire, Jan Goossens, un Belge flamand. Depuis la séparation, les disputes autour de leur fille ont pris une ampleur juridique avec des arrestations en 2019, 2020, et finalement en 2024.
Dans sa lettre, Rokia Traoré dénonce ce qu’elle considère comme une injustice persistante des tribunaux européens à son égard. « Je n’ai pas enlevé ma fille», a t-elle affirmé. Elle mentionne qu’elle a toujours agi dans l’intérêt de son enfant. Condamnée par défaut en 2023 à deux ans de prison par la justice belge pour non-représentation d’enfant, l’artiste est confrontée à des accusations qu’elle rejette catégoriquement.
L’arrestation de l’artiste intervient alors qu’elle se rendait en Italie pour un concert. Un mandat d’arrêt européen avait été émis contre elle par les autorités belges, suite à cette bataille juridique sur la garde de leur enfant. Rokia Traoré estime que cette situation est injuste et témoigne des failles du système judiciaire belge.
«Je n’ai pas eu à enlever ma fille pour la protéger. Je n’ai jamais commis d’acte d’enlèvement, ni en Belgique ni ailleurs. En tant que mère, j’ai le devoir de protéger mes enfants des conséquences négatives d’expériences de vie», rétorque Rokia Traoré pour se défendre. « Cette poursuite judiciaire violente à mon encontre n’aurait pas existé si j’étais une Française de citoyenneté d’origine américaine, vivant à New York, avec ses deux enfants binationaux, en toute légalité, avec une décision du Tribunal en droit de la famille de New York, poursuivie par la Justice belge sur la base d’un dossier totalement mensonger», écrit la chanteuse.
Le combat de Rokia Traoré n’est pas qu’une simple affaire personnelle. Il a donné naissance au mouvement Free Rokia Traoré, regroupant ses amis, sa famille et des défenseurs des droits humains, qui militent pour sa libération et pour que justice lui soit rendue. Ils dénoncent une violation des droits de l’artiste et des dysfonctionnements au sein de la justice belge.
Diane SAWADOGO (Stagiaire)/ MoussoNews