Santé: Paludisme et célibat, un casse-tête

Août, ce n’est pas seulement la période des pluies et des fruits, le paludisme frappe aussi de plein fouet les populations. Pour des jeunes filles, qu’elles vivent seules ou en famille, elles ne sont pas épargnées mais de manière bien différente.

Nadia (nom d’emprunt), vit seule depuis 1 an. Entre solitude et autres, s’ajoute la maladie, le paludisme. 25 ans, étudiante, elle a lutté seule contre les migraines et les courbatures. Installée loin de sa famille, l’étudiante doit gérer le paludisme sans soutien immédiat.
Migraines, fatigues générales, douleurs musculaires. Tous les symptômes étaient présents avant sa consultation dans un centre de santé. « J’avais l’impression que ma tête voulait s’exploser, c’était intense et j’avais même des difficultés à me tenir debout pour certaines choses », avance-t-elle.
Pour la jeune fille, vivre seule et tomber malade surtout du paludisme est un double poids en matière des ordonnances. Entre fatigue, douleur et solitude, Nadia devrait trouver la force de s’alimenter. « Les produits coûtent cher et quand tu es seule, tu dois tout gérer, les tâches domestiques. J’avais du mal à faire la cuisine, la vaisselle, je me contentais juste de ce que je pouvais avoir à me mettre sous la dent », dit-elle en rappelant qu’elle est restée malade durant 5 jours.
A l’entendre, pendant son traitement de paludisme, les produits du palu l’ont fatigué à tel point d’avoir été anorexique. « Je pouvais faire des heures sans manger donc je prenais juste de la bouillie pour permettre mon organisme de récupérer au fur et à mesure avant de me remettre à la cuisine », souligne t-elle.
En effet, Nadia est restée alitée pendant 5 jours à se battre seule contre le paludisme. Cela l’a suffisamment sensibilisée et convaincue sur l’utilisation des moustiquaires imprégnées. Bien guéri à ce jour, elle a pris une résolution ferme. « Je suis une personne qui néglige les moustiquaires et autres. Ce qui a favorisé le palu. Je n’aime pas les moustiquaires, mais je n’ai pas le choix. Si je veux éviter le palu, je vais devoir l’utiliser à cela, j’aouterai les spray anti-moustiques et je pulvériserai de temps en temps ma maison », a-t-elle promis.

La maladie en famille, un réconfort mais aussi un poids
A des centaines de kilomètres de Nadia, Biba (nom d’emprunt) vit le paludisme dans un autre contexte. Contrairement à Nadia, Biba, elle, vit chez ses parents et en cette période, elle bénéficie du soutien de la famille.« Je me suis réveillée un matin avec des maux de tête atroce, j’avais mal partout, toutes mes articulations. Pourtant je n’avais pas le corps très chaud. J’ai demandé à ma mère de me conduire dans une clinique pour une consultation », raconta-t-elle toute joyeuse d’etre présent en parfaite santé.
Biba a eu la chance d’être conduite à la clinique contrairement à Nadia qui a du le faire toute seule malgré sa maladie. « Arrivée, les infirmiers ont pris mes constances et j’ai expliqué ce qui n’allait pas. Ils m’ont fait savoir que les signes s’apparentaient au palu et ils m’ont prescrit une ordonnance », explique-t-elle en admettant avoi bien vécu la maladie car son ordonnance a été totalement prise en charge par ses parents.
Biba de son coté n’a pas eu des difficultés dans son alimentation et autres. Son seul défi a été la prise des produits. « Je n’avais aucune envie de manger pourtant c’était nécessaire pour pouvoir prendre les médicaments qui n’avait pas bon goût aussi », avoue-t-elle en insistant qu’elle déteste les produits surtout ceux du paludisme qui n’ont jamais bonne sensation.
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Le paludisme, une maladie qui ne fait pas de distinction
Le paludisme reste l’une des première causes de consultation au Burina surtout pendant la période de forte pluie, moment propice des moustiques et autres. Le gouvernement poursuit la prévention, l’arme la plus efficace contre cette maladie. Plusieurs actions ont été entreprise notamment la campagne de distribution universelle de moustiquaires imprégnées (MILDA). Du 19 juin au 20 juillet 2025, la campagne de distribution des MILDA, 15 155 950 ont été distribué dans 5 régions pilotes du pays dont les Hauts-Bassins, le Centre, le Centre-Ouest, le Centre-Sud et le Plateau-Central.
Au-delà, l’assainissement des cours et environs sont aussi des moyens adéquats pour prévenir ou alléger le poids du palu sur les enfants, les femmes, qui constituent la population la plus vulnérable.
Annick HIEN/MoussoNews