Se dresser contre les violences basées sur le genre

Les violences basées sur le genre (VBG) sont un obstacle à la pleine participation des femmes au développement des pays de l’Afrique subsaharienne. Les organisations féminines bénéficiaires du fond Voix Essentielles multiplient les actions et donnent de la voix pour la justice de genre.

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Dans le cadre de la campagne mondiale 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, les organisations du fond ont appelé le 01 décembre 2022, les gouvernements et leaders africains à des actions fortes afin de briser les stéréotypes socio-culturels qui nourrissent les violences faites aux femmes et aux jeunes filles.

Pour ces organisations féminines du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal, le statut social et le rôle dévolus aux femmes dans les communautés freinent l’expression de leur leadership. ‘’ Nous continuons d’assumer une part disproportionnée des travaux domestiques et champêtres, de l’éducation des enfants. Même lorsque nous sommes coptées dans les cercles de décision, nos voix sont peu valorisées en raison de notre statut de femme ’’ lit-on dans la déclaration.

L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes est fondamentale pour la réalisation du développement durable, la croissance économique, la paix et la sécurité, signalent les organisations Voix Essentielles. C’est dans ce sens que ‘’des actions urgentes doivent être prises par les gouvernements si nous voulons atteindre les ODD 5. Car il est impossible de créer une société juste et prospère lorsque les femmes et les jeunes filles, mailons indispensables de nos communautés, continuent d’être victimes de violences et d’inégalités de tout genre’’ interpelle Séverine Nebie, Présidente de l’association pour l’Intégration Économique et Sociale des femmes dans le développement (IES-Femmes).

Des organisations féminines en action au Burkina Faso

La campagne des 16 jours d’activisme contre les VBG qui s’est déroulée du 25 novembre au 10 décembre 2022, a été un moment de communication massive des organisations engagées pour l’élimination de ces violences. Les héroïnes du Faso, une association de jeunes filles pour promotion des droits de la femme, récipiendaire du fond Voix Essentielle, a mené une campagne digitale et présenté une pièce de théâtre sur la thématique.

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‘’ La campagne digitale est pour nous réellement une tribune, à notre portée surtout pour parvenir à un changement de comportement positif sur la question car nous arrivons à toucher un maximum de personnes à travers les messages véhiculés.’’  expose Rachelle Bicaba, vice-présidente des héroïnes du Faso.

Par son accès et son usage faciles, les réseaux sociaux sont devenus le lieu de prolongement des conversations sociales. Ces territoires numériques sans délimitation offrent un support d’expression directe à l’ensemble des couches populaires (alphabétisées ou non). Les opinions qui y sont exprimées renforcent parfois les préjugés et intensifient les violences contre les femmes.

Lire : https://www.moussonews.com/excision-des-burkinabe-toujours-hostiles-pour-labandon/

Dans l’optique de poursuivre la dénonciation accompagnée de sensibilisation, l’association a préparé et présenté une pièce de théâtre en accès libre au grand public sur les formes fréquentes de violences dont les femmes sont victimes dans le train-train quotidien de leur vie.

Le mouvement citoyen Femin-in, une autre Voix Essentielle a fait l’option de l’approche féministe. ‘’Nous avons fait le constat que les violences basées sur le genre sont le résultat d’une hiérarchisation de la société et cela met malheureusement les femmes dans une position inférieure. L’approche féministe pose un regard critique de fond sur ces valeurs et normes sociales dans le but de trouver des solutions pérennes à ce legs du patriarcat. ‘’ explique Madina Ilboudo, membre du bureau exécutif du mouvement.

Lire : https://www.moussonews.com/femin-in-pour-changer-le-narratif-sur-la-femme/

Pour la troisième année consécutive, les 16 et 17 décembre 2022, Femin-in a organisé Les universités d’été du féminisme à Bobo Dioulasso. Un cadre  de partage d’expériences et de formation qui a regroupé des jeunes filles et garçons membres des organisations de la société civile.

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Aujourd’hui, des voix s’élèvent de partout pour dénoncer les normes et pratiques discriminatoires à l’égard des femmes. La réalisation de cette justice de genre tant invoquée recommande ‘’une plus forte volonté politique et des interventions qui adoptent des approches intégrées pour s’attaquer aux causes profondes des inégalités par des actions transformatrices afin que le changement soit systémique’’ analyse Madeleine Pouya, spécialiste en Genre à Diakonia Burkina.

Les defis sont immenses. Les organisations de la société civile engagées dans la défense des droits des femmes sont invitées à unir leurs voix et leurs forces.

Harouna Drabo

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