Site de Youba : des kits hygiéniques pour les filles et un suivi psychologique pour les enfants

Du savon, des pagnes, du coton hygiénique, des brosses à dent…, l’ONG InterSOS et l’Unicef accompagnent les jeunes filles et femmes et les enfants – déplacés internes- accueillis sur le site de Youba à une dizaine de kilomètres de la ville de Ouahigouya.

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L’ambiance est conviviale sur le site de Youba 1, ce mercredi 3 aout 2022. Assises sous des hangars, de jeunes femmes et filles écoutent attentivement la sensibilisation de l’animateur communautaire de InsterSOS, . Le sujet du jour parle de comment éviter les mines que placent les groupes terroristes sur les routes. Une sensibilisation suivie de démonstration pratique grâce à un manuel illustré par des images. S’en suit la distribution de kits hygiénique pour femmes et enfants.

 

Diallo, 19 ans est une bénéficiaire. Avant sa fuite, elle n’avait jamais utilisé le coton hygiénique. Elle l’a découvert sur le site grâce à l’ONG InterSOS et l’Unicef. « Avant j’utilisais le pagne pendant mes menstrues, mais depuis que je suis arrivée sur le site de Youba, on nous donne des cotons. C’est plus confortable », témoigne la jeune fille.  Des séances de démonstration ont auparavant été organisées pour montrer l’utilisation de la serviette. Toujours un tabou, ces séances sur la gestion hygiénique des menstrues se font loin du regard et des oreilles des hommes. « Nous nous éloignons des concessions et des lieux de rassemblements des hommes lorsque nous devons parler des menstrues. Les femmes ont véritablement honte d’évoquer le sujet en présence des hommes », explique l’animateur.

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A Youba 2, de jeunes filles ne cachent pas leur joie devant la distribution des kits hygiénique.  Elles l’attendaient impatiemment. « Le coton là est très pratique », raconte Binta Ouédraogo, élève en classe de 3e. La jeune fille – déplacée interne- qui vient de décrocher son bepc loue le bien que lui procure l’utilisation du coton. Près d’elle, Salimata, un nain qui confie qu’elle s’absente toujours de l’école pendant ses menstrues. A 17 ans, en classe de CM1, le handicap de la jeune fille ne lui a pas permis d’aller à l’école plus tôt. « Quand ça vient, j’ai mal au ventre et dos. Je dois rester pendant au moins trois jours à la maison », dit-elle.

Des dessins comme thérapie

Salif Ouédraogo, psychologue est fréquent sur les sites de Youba à Ouahigouya pour assister les enfants déplacés internes. Sa méthode : les dessins. Des séances de dessins sont organisés pour permettre aux enfants de raconter leur vécu. « A travers les dessins, ils racontent beaucoup de choses. Ce qui nous permet de comprendre leur mental et d’apporter l’aide qui sied », explique Salif Ouédraogo.

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Le dessin permet également de voir le retard de croissance selon le psychologue. « Un enfant de 5 ans qui a un développement mental normal, son dessin n’a rien à avoir avec un enfant de 3 ans. Il nous arrive de voir un enfant de 5 ans qui dessine comme un enfant de 3 ans. Et là, c’est un problème de croissance », ajoute-t-il.

Bassératou KINDO

NB : Cet article a été réalisé grâce au soutien du projet “Aide d’urgence aux populations affectées par la crise humanitaire dans les zones frontalières du Mali et du Burkina Faso”, financé par l’Agence italienne pour la coopération au développement – Bureau de Dakar

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