À quelques heures de la célébration de la fête de la Tabaski prévue pour le vendredi 6 juin 2025, les moutons envahissent Ouagadougou, mais les prix grimpent en flèche. Comme chaque année, la recherche du mouton idéal pour le sacrifice religieux provoque une ruée vers les points de vente, transformant les rues de la capitale en véritables marchés à ciel ouvert.
Des carrefours aux abords des grands axes, en passant par les ronds-points, les moutons sont exposés partout, attirant les acheteurs. Malgré la forte disponibilité, les prix atteignent des sommets, allant de 75 000 FCFA à plus de 200 000 FCFA selon la race et la taille de l’animal.

Au marché de bétails de Tanghin, considéré comme l’un des plus importants de la capitale, Mahamadi Ouédraogo vend ses moutons de 100 000 FCFA à 150 000 FCFA. « Cette année, je ne sais pas ce qui se passe, mais le marché est morose », explique-t-il. Selon lui, la demande reste forte, mais les acheteurs négocient de plus en plus. Toutefois il espère que chaque fidèle trouvera son mouton et que la fête sera belle pour tous.

Plus loin les prix des moutons de Moustapha Guira varient entre 75 000 FCFA et 150 000 FCFA. Il dispose des moutons du Nigeria, du Niger et du Burkina. Chez lui, les ventes sont passives mais il reste optimiste. « Les gens ont tendance à laisser la veille de la fête pour payer le mouton; ou le jour de la fête pour faire leur achat. Alors j’espère que d’ici là mes ventes vont augmenter », a-t-il avancé.
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Les « alphas » de Justin : luxe et entretien quotidien
À Bonheur Ville, précisément au rond-point de la Transition, Justin vend des moutons étrangers surnommés « alphas ». Leurs prix oscillent entre 150 000 FCFA et 215 000 FCFA. Leur apparence particulière, proche de celle des chiens de race, attire les regards. « Nous les lavons tous les jours, ils ne sortent jamais de la maison si ce n’est pour être vendu. Ils mangent tous types d’aliments comme les moutons ordinaires mais avec une véritable surveillance », affirme Justin, en caressant l’un de ses moutons vedettes. Malgré les critiques sur ses tarifs, il affirme avoir vendu trois de ces animaux en une seule journée. Un succès qu’il attribue à la qualité et à l’esthétique de ses bêtes.

De Larlé à Pissy, en passant par Wemtenga, de nombreux commerçants se sont installés de manière informelle.
Face à la prolifération anarchique des points de vente, le ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS) a publié un communiqué le mardi 3 juin 2025, rappelant aux commerçants l’interdiction formelle de s’installer aux abords des grandes artères et carrefours. Les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères. Une mesure justifiée par les risques d’accidents et d’encombrements qu’engendre cette occupation de l’espace public.
Annick HIEN/MoussoNews