Elles sont peintre, mécanicienne, photographe, technicienne de son, soudeuse ou artiste. Elles sont surtout les bénéficiaires d’un projet porté par la Fondation Slamazone : 8 femmes_8 métiers. Le mardi 15 juillet 2025 à Ouagadougou, ces 8 apprenantes ont bouclé une formation intensive de 2 jours sur la gestion financière et la création d’entreprise, une initiative pensée pour renforcer leur autonomie économique dans des métiers dits « masculins ».
Lancé à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2025, le programme 8 femmes_8 métiers visent à accompagner des femmes dans des secteurs techniques souvent réservés aux hommes. Objectif : les rendre visibles, les outiller et leur offrir des perspectives concrètes d’entrepreneuriat.
8 femmes_8 métiers est un projet en 3 phases pour valoriser le leadership féminin. « Ce projet a commencé par une campagne digitale », explique Malicka La Slamazone, fondatrice de la Fondation Slamazone. « Les femmes sélectionnées ont partagé leur passion, les préjugés auxquels elles font face et ont encouragé d’autres à se lancer. Ensuite, nous avons décidé de ne pas nous arrêter à la sensibilisation. Nous avons lancé cette formation pratique », a-t-elle détaillé.
La 3e phase du projet, prévue dans les semaines à venir, consistera en la remise de kits d’installation adaptés aux besoins de chacune. « L’objectif est clair : les accompagner jusqu’à l’autonomisation », insiste Malicka.
Mieux encore, une 2e édition du projet 8 femmes_8 métiers est prévue l’année prochaine, avec les bénéficiaires de la promotion 2025 comme mentors pour les nouvelles venues.
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Une formation pratique et simplifiée sur la gestion financière
Les 14 et 15 juillet, les 8 participantes ont été initiées à plusieurs volets clés de l’entrepreneuriat : gestion administrative, tenue de la caisse, organisation, enregistrement des opérations, élaboration de budget simple, création de PME, leadership et mentorat.
Moussa Kabré, expert-comptable, associé gérant du cabinet Numeris Audit Conseils et l’un des formateurs, a salué la progression des bénéficiaires. « Durant ces 2 jours, elles ont été initiées de façon simplifiée à la gestion financière, à la création d’entreprise, au leadership féminin, au mentorat, à la collecte des pièces comptables, et à l’élaboration de plans d’affaires. Leur niveau est désormais passable et même impeccable pour certaines », a-t-il souligné.
A l’issue de cette formation, les 8 bénéficiaires sont désormais motivées à transformer l’essai. Parmi les participantes, Mamounata Kiemtoré, peintre, voit déjà plus loin. « À l’issue de cette formation, je suis prête à mettre en pratique les connaissances acquises afin de créer ma propre entreprise. Je remercie la Fondation Slamazone et ses partenaires de nous donner cette opportunité », a-t-elle rassuré.
Même détermination du côté de Yabile Claude Annie Ouattara, garagiste, qui promet de revoir ses méthodes de travail pour intégrer les outils appris durant la formation.
8 femmes_8 métiers, un accompagnement pensé pour durer
Le projet bénéficie également du soutien du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Rokhaya Paquita, spécialiste Genre et coordinatrice de projet au PNUD, rappelle que l’initiative a débuté en mars 2025. « Après une sensibilisation en ligne, nous avons voulu aller plus loin en formant 8 femmes dans des métiers pratiques. L’objectif est de leur permettre de développer leurs propres activités génératrices de revenus », a t-elle expliqué.
Après la formation, les bénéficiaires seront placées en stage en entreprise pour appliquer leurs acquis, avant de recevoir un diplôme et leur kit d’installation.
Rokhaya Paquita insiste : « Qu’elles soient assidues, attentionnées. Elles ont la chance d’être accompagnées par des experts. Une femme autonome a plus de capacité à contribuer à la vie sociale et au développement du pays. Il est donc important qu’elles saisissent cette opportunité pour se développer ».
Annick HIEN / MoussoNews
