Chronique : les hummm… de Mariam Vanessa Touré sur – oser l’adoption ! –
Toute femme aspire à la procréation et la désire ardemment. Seule la volonté divine concrétisera cette aspiration. Tout enfant qui naît aspire également à vivre dans une famille, entouré de beaucoup d’amour. Mais il arrive parfois que le couple n’arrive pas à donner le privilège « au cercle de famille d’applaudir à grands cris lorsque l’enfant paraît ».
Fort heureusement dans ce cas, pour concilier la forte aspiration de la femme de devenir mère, d’une part, et donner à un enfant le droit de se sentir aimé dans une famille qui s’occupe de son éducation et de son épanouissement, d’autre part, il y a l’alternative de l’adoption.
Une piste que beaucoup hésitent à emprunter, tenaillés par le doute ou la peur de cet enfant « venu d’ailleurs » ou « conçu par une autre ». Pourtant, l’adoption est une chance pour des couples et toute personne qui attendent désespérément un enfant.
Hummm… Se marier, tomber enceinte, vivre une grossesse heureuse et tenir au bout du compte le fruit de ses entrailles dans ses bras, tel est le rêve de toute femme, « la plus noble aspiration » d’une jeune fille dès lors qu’elle convole en justes noces avec l’élu de son cœur !
Bien souvent, le ventre de la femme est scruté, à partir d’un certain âge et/ou une fois qu’elle est mariée, comme le baromètre de son foyer. S’il commence à pousser, tout va bien, mais s’il reste désespérément plat, elle fait l’objet de mille et un quolibets.
On comprend donc que ne pas avoir d’enfant est vécu comme un drame par beaucoup d’entre elles et de couples. De remarques désobligeantes, qui entretiennent frustrations et désespoir avec, en filigrane, des drames intérieurs mal vécus, mal appréhendés, mal gérés par le couple : tentatives de concevoir un enfant sans succès, infertilité ou stérilité, maladie invalidante ou fausses couches répétées…
Dans certains cas, cette situation peut tout simplement résulter de l’absence d’un partenaire car, oui, un enfant ça se fait à deux !
Si tous ces faits sont des raisons qui conduisent à l’adoption, il est bon de préciser qu’adopter un enfant est d’abord un choix de vie avant d’être une bonne action.
Pour certains, il s’agit d’agrandir une famille constituée d’enfants dits « naturels ». D’autres décident aussi d’adopter parce qu’ils ne souhaitent pas avoir d’enfants biologiques pour des raisons qui leurs sont propres.
Hummm… Comment donc ne pas donner les moyens aux couples ou femmes qui ne peuvent pas avoir d’enfants par les voies naturelles, par filiation, d’en adopter et de les affilier à leur famille ? Ce droit est reconnu dans beaucoup de pays dont le Burkina, où deux types d’adoption sont en vigueur : l’adoption simple et l’adoption plénière. Dans ce dernier cas, c’est l’adoptant qui doit en faire la demande.
Un chemin parfois long, complexe et semé d’embûches. Entre les demandes à déposer au niveau des services compétents et les enquêtes sur l’adoptant, ses revenus, son cadre de vie, ses biens et les raisons qui le motivent, il y a de quoi démotiver.
Mais rien de tout cela n’a découragé R.O., célibataire sans enfant, qui a franchi toutes les étapes pour adopter « sa fille » il y a un peu plus de dix ans. « C’était le plus beau jour de ma vie lorsque j’ai récupéré ma fille quelques mois après avoir introduit ma demande.
Elle avait à peine 4 mois. C’était comme si je venais d’accoucher, j’ai organisé une grande fête pour l’accueillir. Et lorsqu’elle a commencé à parler, ses premiers mots étaient « maman moi » et je répondais « bébé moi ». Il y a 4 ans, j’ai adopté son petit frère, qui avait déjà un an. Aujourd’hui, je suis une mère comblée par ces deux enfants que la vie m’a donnés ».
Pour le couple Traoré, la décision fut difficile à prendre. Marié depuis plusieurs années et confronté aux difficultés de concevoir, c’est finalement l’époux qui va convaincre son épouse d’emprunter cette voie. Malgré les réticences et critiques de certains proches, leur fils, adopté il y a 12 ans, est aujourd’hui leur fierté.
Hummm… Adopter un enfant n’est pas seulement sacrifier à un geste de charité et de générosité à son égard en lui offrant un cadre de vie agréable et épanouissant. C’est aussi et surtout une piste efficace et légale pour combler le désir réel des parents d’avoir un enfant. Une dimension à prendre en compte pour un traitement diligent et simplifié des procédures d’adoption.