« Grace au projet SWEDD, le Mali a engendré de bons résultats », Yves Sassenrath Représentant Résidant de UNFPA au Mali

Yves Sassenrath est le Représentant Résidant de UNFPA au Mali avec une expérience de plus de 25 ans dans la coopération au développement et la gestion au sein d’ONG internationales et d’organisations multilatérales. Interview

« Grace au projet SWEDD, le Mali a engendré de bons résultats », Yves Sassenrath Représentant Résidant de UNFPA au Mali 2
Yves Sassenrath à la 7e session ordinaire du comité régional de pilotage du projet SWEDD

Présentez-vous à nos lecteurs

Je suis Yves Sassenrath représentant du UNFPA au Mali

–        Quels sont les défis de l’autonomisation des femmes et de la jeune fille au Mali ?

Ce sont les mêmes défis qu’on trouve dans la sous-région, ils sont ancrés dans les pratiques sociales, culturelles et par les légitimités traditionnelles qui viennent de longue date.

Ils sont très noués à l’identité socio-culturelle de la société et sont bâti sur un modèle où l’homme est un prédominant et la femme a un rôle moins dominant dans les domaines dont nous revendiquons aujourd’hui comme le droit humain, droit par rapport à la décision, au corps, à la participation politique… C’est vrai que nous avons eu des femmes politiques et ministres dans le passé mais il faut aussi dire que les sociétés de la sous-région sont assez stratosphériques et assez inégales où il y’a des classes sociales privilégiés qui ont assuré le pouvoir dans l’histoire jusqu’à nos jours.

Aujourd’hui tout ceci est en train d’être remise en question avec des changements qui s’opèrent dans les pays du Sahel tels que le Mali, Burkina…Bien qu’ils soient longs, nous devons nous assurer que ces changements doivent être durable.

–        Quels sont les inégalités les plus fréquentes au Mali en matière d’autonomisation des femmes ?

Il y’en a tellement. Au Mali, les femmes qui sont divorcées de leur époux ne sont pas très protégées devant la loi par rapport à leur autonomie économique ou leurs droits . Il y a aussi des pratiques au niveau des familles qui sont motivées par la pauvreté, ou l’abandon scolaire est très fréquent au niveau des filles. Dans certaines familles, lorsque la fille a ses menstrues, elle est immédiatement donnée en mariage, pour des raisons économiques et autres. D’autres sont liés à la religion où la femme n’a pas les mêmes droits que l’homme.

Le domaine le plus important, c’est l’accès et le maintien des filles à l’école. Beaucoup de filles maliennes abandonnent l’école à cause de l’absence de système sanitaire pour leurs besoins basique. Il y a aussi les violences qui sont faites aux filles qui sont un frein pour l’autonomisation que dans beaucoup de cas, les femmes elles-mêmes pensent qu’elles ont parfois mérités une baffe ou que les maris ont le droit de les corriger.  

Lire aussi:    « L’apport concret de SWEDD au Niger est l’initiative des écoles des maris » Saidou Kaboré, Représentant Résidant de UNFPA au Niger – Mousso News

–        Qu’est-ce que le projet SWEDD a apporté comme changement ?

Le Mali fait partie des premiers pays pionniers de SWEDD qui veut s’assurer que la femme et la fille qui sont enceinte ne meurent pas pendant l’accouchement. Qu’elles aient accès à un centre de santé de qualité de base au niveau local. Le SWEDD veut s’assurer également que chaque être humain ait accès à des méthodes de planifications familiales et le maintien des filles à l’école. Et enfin il veut œuvrer pour garantir que les femmes ne sont pas sujet à des pratiques néfastes de violence sur le fait qu’elles soient des femmes.

Au Mali malgré les nombreux défis rencontrés, nous avons eu beaucoup de projets et de programmes. Grace au projet SWEDD, le Mali a engendré de bons résultats en termes d’autonomisation des femmes et la scolarisation des filles.

–        Quels est le retour des bénéficiaires ?

Au Mali dans le domaine de la santé, ils ont un système tripartite. La santé des communautaires est basée sur la cotisation des associations communautaires de santé dite ASCO qui financent une partie des salaires du personnel de santé au niveau du centre communautaire de santé où il y’a les professionnels de santé, les docteurs, les sages femmes, les infirmières… Même si on est pauvre et que les services qu’on reçoit améliorent nos qualités de vie, nous allons cotiser. Mais si les services qu’on reçoit ne sont pas de bonne qualité, les gens ne vont pas accepter cotiser.

 Ceci est un meilleur indicateur que les bénéficiaires perçoivent qu’il y’a des qualités de service et malgré les défis, ils sont prêts à cotiser.

–        Quelles sont les perspectives ?

En termes de perspectives, nous devons améliorer ce qui a été fait sur la phase 1 et 2.

Pour le SWEDD+, nous allons assurer le niveau déconcentré et décentralisé et renforcer la capacité et chercher la durabilité. Il y a aussi le renforcement du système de la santé maternelle et celui d’accès aux instants ou la stabilisation sur certains lieux de la scolarisation, il faut chercher la durabilité de ces actions et le plus important, c’est que le budget national doit venir en contre partie pour amortir certains coûts et soutenir le dividende démographique de la jeunesse qui travaille dans le pays.

Annick HIEN/MoussoNews

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