Hadja Mariam Sidibé : « Le juriste d’à côté », la réussite d’un entreprenariat féminin
Avec « Le juriste d’à côté », Hadja Mariam Sidibé soulage plus d’un citoyen Burkinabè. La jeune dame, juriste de formation s’est lancée dans l’entreprenariat en mettant en place son cabinet en conseil juridique après son Master 2 en droit des affaires internationales. Interview
Mousso News ( MN) : Présentez-vous à nos lecteurs/
Hadja Mariam Sidibé (HMS) : Je suis Hadja Mariam Sidibé à l’état civil, juriste de formation, titulaire d’un Master 2 en droit des affaires internationales. Je suis conseillère juridique de profession. Je dirige le cabinet de conseil et d’assistance juridique et judiciaire, ‘’Juriste d’à côté’’ dont je suis la promotrice. Mon rôle est de conseiller, d’orienter les personnes, sur les questions de droit, c’est-à-dire dire les assister juridiquement dans les décisions qu’ils souhaitent prendre.
MN : D’où vous est venue l’idée de création de ce cabinet ?
HMS : La création de ce cabinet m’est venue d’un simple constat. Déjà, quand j’étais étudiante, les gens me posaient tout le temps des problèmes juridiques. Je me rendais compte au fil du temps, que si les gens étaient informés plus tôt, s’ils avaient eu les conseils juridiques adéquats, ils pourraient éviter beaucoup de problèmes. Donc je me suis dit, pourquoi ne pas créer un site Web, une page Facebook, pour faciliter les notions de droit à l’entourage. En réalité, quand on discute avec les gens, c’est comme si le droit qu’on applique, est loin du citoyen. Il ne rencontre le droit que lorsqu’il a des problèmes. Alors que selon moi, le juriste doit être à côté du citoyen pour lui expliquer le droit et l’empêcher de faire certaines erreurs. Au début, j’avais pensé au nom ‘’Juriste de proximité’’, mais au final, j’ai opté pour le terme ‘’Juriste d’à côté’’, pour dire qu’il existe un cabinet juridique facile d’accès, qui est quotidiennement au service de la population et tout ça, à un prix accessible. Ainsi, j’ai officiellement créé le cabinet physique en janvier 2022.
MN : Depuis votre implantation en tant que juriste entreprenante, quels ont été vos plus grands succès dont vous vous souvenez ?
HMS : Depuis l’implantation de juriste d’à côté, je peux dire que j’ai eu une satisfaction personnelle, car c’était pour moi un défi personnel que je m’étais fixé. En son temps, c’était à peine que les gens me trouvaient ridicule. Donc c’est comme un rêve que je réalise aujourd’hui. Au-delà de la création, nous avons pu assister plusieurs personnes en conseils juridiques et judiciaires. Le 21 mai 2016, j’étais élue plus jeune conseillère municipale de la région. En plus j’ai bénéficié du programme Yali (Young African Leader Initiative), qui est un programme dirigé par le gouvernement d’Etat Américain, qui réunit 700 jeunes venant de 49 pays Africains, pour six semaines de formation en leadership, du 8 juin au 17 juillet 2022.
MN : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans cette aventure ?
HMS : Il faut dire que toute activité a ses difficultés. Mais pour moi la positivité est un style de vie. Mais comme difficulté, je remarque que les gens ont envie de faire du droit curatif. En effet les gens ne font appel à un juriste que lorsqu’ils rencontrent des problèmes, qu’ils pouvaient éviter, s’ils étaient assistés à temps par un juriste. En plus, selon eux le droit préventif est comme un conseil, et la plupart pensent que cela doit être gratuit. Cette façon de voir les choses constitue une grande difficulté pour nous, car c’est un métier par lequel nous devons vivre. Il faudra donc travailler à faire changer la mentalité des gens à ce niveau.
MN : Quelles sont vos projets futurs et vos ambitions ?
HMS : Pour l’avenir, je rêve de devenir avocate, de porter la robe, de défendre les causes difficiles, et de porter la voix des sans voix. Un autre de mes rêves est de permettre au plus grand nombre de citoyens, d’être renseignés sur le droit.
MN : Qu’avez-vous à dire aux jeunes étudiants des universités publiques, qui aspirent à être juristes, mais qui sont le plus souvent confrontés aux difficultés du campus public, marqué par les retards consistants, et les conditions d’études difficiles ?
HMS : D’abord c’est de les dire que rien n’est facile dans la vie, et de les appeler à s’armer de courage, si toutefois ils ont foi en ce qu’ils veulent devenir. Si on remonte l’histoire, on se rend compte que la plupart des eminents juristes sont issus des formations universitaires publiques, où ils ont rencontré d’énormes difficultés avant d’arriver là où ils en sont. C’est dire que si ton rêve est d’éclairer des gens, d’apporter des changements dans ton entourage, et de lutter pour une cause, il faut persévérer, miser sur l’auto-formation, vous verrez que petit à petit, vous concrétiserez vos rêves.
MN : Quel est votre mot de fin?
HMS : D’abord c’est de remercier mes parents, qui ont cru en moi et en mes aspirations, et qui m’ont toujours accompagné dans cette aventure. A la question de savoir s’il est possible de concilier vie professionnelle et vie familiale en tant que femme entreprenante, je pense que tout commence par le choix du partenaire. En effet, il faut choisir un partenaire qui te comprend, qui a confiance en toi, et qui t’accompagne dans ton accomplissement professionnel. Mais il ne faut pas exagérer. Il faut savoir quitter le travail quant il faut, pour être proche de ta famille. Au final, je tiens à remercier le média Mousso News pour cette initiative qui met << Juriste d’à côté >> en lumière à travers cette interview.
Léandre Sosthène SOMBIE
leandresosthene61@gmail.com
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