#InstantDiasporaBurkinabè : Aude Eldine Damiba souhaite apporter des idées novatrices dans les PME

Aude Eldine Damiba est une jeune étudiante burkinabè qui réside en Chine. Titulaire d’une Licence professionnelle en Assurance, Banque et Finance, elle poursuit ses études à Pékin en Master2 en Finances. Dynamique et déterminée, elle est membre de plusieurs associations œuvrant pour le bien-être des étudiants et des personnes vulnérables.

• Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je m’appelle Aude Eldine Damiba, étudiante burkinabè en chine. Je suis trésorière de l’Association des Stagiaires et Étudiants Burkinabè de Pékin. Je suis par ailleurs la secrétaire générale et la trésorière de la Section Chine de l’Alliance des Jeunes pour la Paix et le Développement au Burkina Faso

• Quel est votre parcours scolaire ?

Mon parcours scolaire a débuté au Burkina Faso où j’ai effectué toute ma scolarité primaire au CEFISE. Ensuite, j’ai commencé mon cursus secondaire au Collège Privé Wend Manegda, où j’ai obtenu mon Brevet d’Études du Premier Cycle. En 2017, j’ai obtenu mon baccalauréat série D, avec option Mathématiques et Sciences de la nature, au même collège.

Par la suite, j’ai poursuivi une Licence professionnelle en Assurance, Banque et Finance à l’Institut Burkinabè des Arts et Métiers (IBAM) de 2018 à 2021. Mon mémoire de fin d’études portait sur la gestion des risques liés à l’octroi de crédits bancaires aux particuliers et m’a valu une mention bien.

Actuellement, je suis en Master 2 en Finances à l’University of International Business and Economics à Pékin, en Chine, depuis 2022. Grâce à ce parcours, j’ai acquis des compétences solides en finances, assurance et services bancaires, ainsi que des compétences analytiques et mathématiques cruciales pour la gestion des risques financiers.

• Pourquoi le choix de la Chine pour vos études ?

J’ai choisi de poursuivre mes études en Chine pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la Chine est devenue un acteur majeur de l’économie mondiale, avec un système financier en constante évolution et de plus en plus influent. Étudier dans ce pays me permet d’acquérir une perspective unique sur les marchés financiers internationaux et de comprendre les dynamiques économiques propres à l’Asie.

Ensuite, l’University of International Business and Economics à Pékin est reconnue pour la qualité de ses programmes en finances et ses liens étroits avec le secteur bancaire et financier. Cette institution offre des ressources académiques de premier plan, ainsi qu’une exposition à un environnement multiculturel, ce qui est essentiel pour ma formation et mon développement professionnel.

Enfin, vivre et étudier en Chine me permets de découvrir une culture riche et diversifiée, d’apprendre une nouvelle langue, et de développer des compétences interculturelles précieuses. Cette expérience enrichissante me prépare à une carrière internationale, me permettant d’apporter des perspectives nouvelles et innovantes dans le secteur financier au Burkina Faso et au-delà.

• Quelle est l’expérience que vous retenez après avoir travaillé dans plusieurs structures au Burkina ?

L’expérience que j’ai acquise en travaillant dans diverses structures au Burkina Faso a été extrêmement enrichissante et formatrice. Mon parcours professionnel inclut des postes à l’International Business Bank, à la Société Générale Burkina Faso, et à Endeavour Mining Houndé Gold Operations. Ces expériences m’ont permis de développer une compréhension approfondie des défis et des opportunités spécifiques au secteur financier de notre pays.

Travailler dans des environnements variés m’a appris à m’adapter rapidement à différentes cultures d’entreprise, une compétence cruciale pour évoluer efficacement dans le monde professionnel. J’ai acquis une connaissance pratique des risques financiers propres au contexte burkinabè, notamment en matière de crédit bancaire aux particuliers, et développé des stratégies de gestion des risques adaptées aux réalités locales.

Ces expériences m’ont également permis de rencontrer et de collaborer avec des professionnels de divers horizons, enrichissant ainsi mon réseau et offrant des perspectives différentes sur les meilleures pratiques du secteur.

Le jeune Burkinabè a-t-il bonne presse en Chine ?

La jeunesse burkinabè bénéficie en général d’une bonne réputation en Chine. Cette bonne impression découle en grande partie des qualités de combativité et de persévérance qui caractérisent souvent les jeunes Burkinabè. En effet, ces traits de caractères sont particulièrement valorisés partout dans le monde, ce qui contribue à nous forger une image positive.

En tant qu’ambassadeur du Burkina Faso en Chine, il est essentiel de se montrer à la hauteur de cette réputation. Cela implique de faire preuve d’intégrité dans toutes les actions et de chercher constamment à exceller dans les différents domaines. Que ce soit dans les études, les activités scolaires, extra-scolaires ou dans les affaires, chaque jeune burkinabè se montre intègre et respectueux de la culture chinoise.

• Membre de plusieurs associations, quels postes occupez-vous ?

Je suis également impliquée dans des initiatives associatives significatives.  Je suis la trésorière de l’Association des Stagiaires et Étudiants Burkinabè de Pékin où je gère efficacement les finances de l’organisation en toute transparence. Parallèlement, je suis la trésorière et la secrétaire générale de la Section Chine de l’Alliance des Jeunes pour la Paix et le Développement au Burkina Faso.  Ces expériences m’ont permis de développer des compétences en gestion financière, en leadership et en planification stratégique, tout en renforçant mon sens de l’engagement et mon patriotisme.

• Quelles sont les activités que vous menez au sein de ses associations ?

Nous, membres de l’Association des Stagiaires et Étudiants Burkinabè de Pékin (ASEBP), sommes profondément engagés dans l’organisation d’événements culturels et éducatifs visant à renforcer la solidarité et l’entraide parmi les étudiants burkinabè résidant à Pékin. Chaque mois, notre bureau organise des sorties pour rendre visite à nos compatriotes dispersés dans les diverses universités, dans le but de prévenir l’isolement et de maintenir des liens solides entre nous.

Parallèlement, au sein de l’Alliance des Jeunes pour la Paix et le Développement au Burkina Faso (AJPD.BF), nous menons une panoplie d’actions en faveur de la communauté. Nous organisons des webinaires couvrant une diversité de sujets bénéfiques aux jeunes, ainsi que des activités spécifiquement dédiées au soutien des femmes déplacées internes (PDI). Nous lançons également des opérations de don de sang et proposons des formations en saponification aux veuves des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), entre autres initiatives.

Actuellement, nous avons lancé une campagne de financement participatif dans le but de collecter des fonds en vue de la construction de deux forages au profit des populations dans le besoin. Il est important de souligner que l’AJPD.BF est une association dynamique et impactantee qui œuvre pour le progrès du Burkina Faso. Nous nous efforçons constamment d’améliorer la qualité de nos actions et de contribuer positivement à la société

• Que faites-vous en plus des études et de l’engagement associatif ?

Je suis passionnée par la littérature et je prends plaisir à explorer divers genres, que ce soit des romans, des essais ou des ouvrages spécialisés en finance et en économie. Cette passion alimente ma curiosité intellectuelle et me permet de nourrir mon esprit critique. Pour maintenir un équilibre entre le travail et le bien-être, je m’engage régulièrement dans des activités physiques. J’ai d’ailleurs participé à un match de football féminin lors d’un tournoi organisé par un étudiant de mon université qui m’a valu une médaille. Cela me permet de rester en forme physiquement et mentalement, tout en rechargeant mes batteries.

J’adore voyager et découvrir de nouveaux horizons. Les voyages sont pour moi une source d’inspiration et d’enrichissement personnels, me permettant d’explorer différentes cultures, traditions et modes de vie.

En plus de mes études formelles, je suis toujours en quête d’apprentissage pour me perfectionner. Je suis constamment à la recherche de nouvelles opportunités, d’acquérir des connaissances et de développer de nouvelles compétences par le biais de cours en ligne.

Par ailleurs, je m’implique dans la promotion de la culture culinaire de mon pays en commercialisant du déguê de qualité, fabriqué à base de petit mil, sous le nom de “Dina Sweet Taste”, au sein de mon université et à l’intérieur de la ville de Pékin. Cette initiative contribue à faire connaître les saveurs du Burkina et d’en faire la promotion.

En somme, ces activités complémentaires me permettent de maintenir un équilibre entre mes différentes sphères de vie, d’enrichir mon expérience personnelle et professionnelle, et de cultiver ma passion pour le savoir, la créativité et l’exploration

• Comment arrivez-vous à concilier études et vie associative ?

J’établis des horaires précises pour mes activités académiques et associatives, planifiant et suivant mes engagements de manière efficace. J’hiérarchise mes tâches en fonction de leur importance et de leurs échéances, ce qui me donne le temps de me concentrer d’abord sur les devoirs académiques urgents et les responsabilités associatives cruciales. Mes rôles dans les associations m’ont aidée à améliorer mes compétences en gestion du temps et en communication, compétences qui bénéficient également à mes études. Je maintiens une communication ouverte avec mes collègues des associations et mes professeurs. J’accorde aussi une grande importance à mon bien-être personnel. Je m’assure de réserver du temps pour me détendre et pratiquer des activités qui m’aident à me ressourcer, comme le sport ou la lecture. Grâce à ces stratégies, je parviens à équilibrer efficacement mes études et mes engagements associatifs, tirant le meilleur parti de chaque expérience.

• Comptez-vous revenir au pays après vos études ?

Absolument, comme le dit le proverbe, “On est mieux que chez soi”. Je partage cette conviction. C’est pourquoi je prévois de revenir au Burkina Faso après mes études. Mon engagement envers le développement de ma patrie est profondément enraciné, et je considère qu’il est essentiel de mettre mes compétences et connaissances acquises à l’étranger au service de mon pays d’origine.

• Avez-vous des projets pour le Burkina Faso ?

Je souhaite contribuer activement au développement économique du Burkina Faso, en mettant particulièrement l’accent sur le secteur financier. J’ai l’intention d’apporter des idées novatrices et une expertise pratique, notamment dans la promotion des petites et moyennes entreprises (PME), en soutenant surtout les femmes dans le domaine entrepreneurial. Je crois fermement en leur potentiel pour dynamiser l’économie et favoriser le développement durable.

Mon objectif est de jouer un rôle significatif dans la promotion de l’inclusion financière, la gestion des risques et le renforcement du secteur financier burkinabè. J’ai également des projets pour soutenir l’autonomisation économique des jeunes et des populations défavorisées, en encourageant l’entrepreneuriat et l’innovation sociale.

En tant que jeune professionnelle ambitieuse, je suis déterminée à utiliser mes compétences et mon expérience pour faire une différence positive dans mon pays et contribuer à son essor économique et social.

• Votre mot à l’endroit de la jeunesse ?

À la jeunesse, je dirais ceci : vous êtes l’avenir de demain, les artisans du changement et les bâtisseurs de demain. Ne sous-estimez jamais le pouvoir de vos idées, de votre énergie et de votre détermination. Cultivez vos passions, poursuivez vos rêves avec audace et persévérance. Apprenez autant que possible, pas seulement dans les salles de classe, mais aussi dans la vie quotidienne. Soyez ouverts aux nouvelles expériences, aux cultures et aux perspectives différentes. Engagez-vous activement dans votre communauté, soyez des agents de changement positif et des défenseurs de la justice sociale. Rappelez-vous toujours que chaque action, aussi petite soit-elle, peut avoir un impact significatif. Vous avez le pouvoir de façonner un avenir meilleur, alors prenez-le en main avec confiance et responsabilité.

Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado/MoussoNews