#InstantDiasporaBurkinabè : Christopher SOMDA, l’économiste en formation qui souhaite réaliser des projets pour les jeunes du Sud-Ouest

Ansovielo Christopher Somda, âgé de 20 ans est un économiste burkinabè en formation en cycle d’un Master en Development Economics – parcours anglophone dans la ville de Clermont-Ferrand en France. Dévoué, passionné et altruiste il est membre de plusieurs organisations internationales et milite dans des associations qui œuvrent pour le bien-être des populations. Coordinateur France de l’Alliance des Jeunes pour la Paix et le Développement au Burkina Faso(AJPD-BF), il est également le Secrétaire Général de l’Association des Burkinabè de Clermont-Ferrand (A.Bu.C).

• Présentez-vous à nos lecteurs?

Je suis Ansovielo Christopher SOMDA, âgé de 20 ans, économiste en formation en cycle d’un Master en Development Economics – parcours anglophone au prestigieux Centre d’Études et de Recherche sur le Développement International (CERDI) à Clermont-Ferrand. Je suis également le Coordinateur France de l’Alliance des Jeunes pour la Paix et le Développement au Burkina Faso, ainsi que le Secrétaire Général de l’Association des Burkinabè de Clermont-Ferrand (A.Bu.C).

• Facilitateur pédagogique au Centre d’Etudes et de Recherche sur le Développement, quel est votre parcours scolaire et académique ?

Après avoir obtenu mon CEP en 2013 en classe de CM1 au Cours Moderne St André (Bobo-Dioulasso), j’ai intégré le Collège de Tounouma (Bobo-Dioulasso) où j’ai fait la classe de 6ème. Par la suite, j’ai poursuivi mes études au Collège St Jean-Baptiste de La Salle de la classe de 5ème jusqu’à la Terminale, décrochant mon baccalauréat série D à l’âge de 16 ans. Durant ma première année d’université en Licence en Analyse des Politiques Économiques, j’ai été élu Étudiant référent auprès des étudiants en dernière année de notre Licence. En parallèle, dès ma troisième année de Licence, j’ai commencé à assister les étudiants de première et deuxième année sur les concepts macro et micro-économiques ainsi que sur les questions de maximisation et de résolution de problèmes mathématiques. En juin 2023, j’ai obtenu ma Licence en Analyse des Politiques Économiques, puis en septembre 2023, j’ai entamé mon Master 1 en Development Economics – parcours anglophone.

• Agent bancaire au sein de la section Banque Privée de la Société Générale France, comment avez-vous obtenu ce poste?

J’ai obtenu ce poste d’agent bancaire au sein de la Société Générale France à la suite de l’achèvement de ma Licence, dans le cadre d’une sélection interne rigoureuse, motivé par un désir d’approfondir mes connaissances en gestion de portefeuille et en flux d’actifs.

• Comment s’est faite votre intégration en France et pourquoi le choix de la ville de Clermont – Ferrand ?

Mon intégration en France s’est réalisée grâce à l’Association des Burkinabé de Clermont (A.Bu.C), où j’ai occupé divers postes, notamment responsable des activités sportives en 2023, et aujourd’hui Secrétaire Général. Cette association m’a permis de m’adapter rapidement, bénéficiant d’une communauté burkinabé très unie. Le choix de Clermont-Ferrand s’explique par le fait que nous avons une des meilleures universités dans les domaines d’économie du développement et plus anciennement dans la formation des cadres burkinabé des impôts.

• Vous êtes membre actif de plusieurs organisations internationales comment arrivez-vous à allier études, vie professionnelle et associative?

Concilier mes études, ma vie professionnelle et mon engagement associatif repose sur une connaissance approfondie de mes capacités et limites, ainsi que sur une gestion méthodique du temps. Cela nécessite un équilibre psychologique solide et une organisation rigoureuse pour maintenir un niveau élevé de travail dans chaque domaine.

• Vous avez plusieurs fois participé à des conférences internationales, chose qui vous a permis d’être membre du jury du prix du jeune chercheur de la ville de Clermont-Ferrand, comment a été cette expérience et comment l’avez-vous vécu?

En 2023, j’ai eu l’honneur de faire partie du jury du prix du jeune chercheur de la ville de Clermont-Ferrand. Cette expérience a été très enrichissante, même si elle était nouvelle pour moi. Malgré le fait que mon expertise soit limitée dans le domaine de la recherche, j’ai pu apporter une analyse critique tout en maintenant une impartialité rigoureuse.

• Avec quels mots pouvez-vous vous décrire ? Pourquoi ?

Je pourrais me décrire comme déterminé, engagé, passionné, altruiste et ambitieux. Ces qualités reflètent mon parcours et mes valeurs. Je suis déterminé à atteindre mes objectifs dans tous les aspects de ma vie. Mon engagement envers les causes sociales qui me tiennent à cœur est essentiel, tout comme ma passion pour l’apprentissage et la recherche de solutions innovantes aux défis mondiaux. Enfin, mon altruisme et mon ambition me poussent à utiliser mes compétences et mes opportunités pour avoir un impact positif dans la société.

• Quelles sont les actions que vous menez au profit des jeunes ressortissants burkinabè dans votre ville?

Au sein de l’Association des Burkinabè de Clermont (A.Bu.C), nous organisons des programmes de convivialité, des activités de proximité et des événements sportifs pour favoriser l’intégration des nouveaux arrivants burkinabè à Clermont-Ferrand.

• Les Burkinabè ont bonne presse en France, confirmez vous cela ?

Oui, en effet, les Burkinabè bénéficient généralement d’une bonne réputation en France, notamment pour leur sérieux et leur réussite dans le domaine scolaire et académique. Leur engagement envers l’apprentissage et leur volonté de réussir sont largement appréciés, renforçant ainsi leur image positive au sein de la communauté éducative française.

• Quelle est votre plus belle expérience dans le monde communautaire et associative ?

Pour répondre à cette question, je voudrais évoquer une expérience extraordinaire que j’ai vécue en tant que co-pilote au sein de l’AJPD-BF lors de la levée de fonds pour le projet “un jeune un kit hygiénique” destiné aux femmes déplacées internes (PDI). Cette expérience a été à la fois particulièrement enrichissante et émouvante.

Nous avons été impliqués dès le début dans la collecte de fonds et avons concrétisé notre action en distribuant des vivres et des kits d’hygiène aux femmes et filles PDI. Être présent aux côtés des bénéficiaires et voir l’expression de gratitude sur leur visage est une expérience indescriptible, mais profondément gratifiante. Je considère donc cette expérience comme l’une des plus belles de ma vie associative.

 Chaque moment passé au sein de l’AJPD-BF a été une aventure captivante, façonnant mes compétences avec précision et puissance. En tant que coordinateur, j’ai affiné mes compétences techniques tout en apprenant l’importance de la gestion d’équipe et du leadership. L’AJPD-BF représente pour moi bien plus qu’une simple organisation ; c’est une plateforme exceptionnelle de réseautage et de partage d’informations qui a considérablement élargi mes horizons.

Je suis profondément reconnaissant envers l’AJPD-BF et envers des figures inspirantes telles que le Secrétaire Général, Tiba Kassamse Ouédraogo, pour les enseignements précieux qu’ils m’ont transmis. De même, le mentorat de Tegawende Brice Ouédraogo, président de l’AJPD-BF, à travers la fondation TEGAWENDE, m’a permis de développer mes compétences de leadership et de prendre des décisions éclairées dans mes engagements associatifs et professionnels.

• Envisagez-vous de revenir vous installer un jour au pays?

Ma quête incessante de connaissances et de compétences trouve sa raison d’être dans le désir profond de servir mon pays. Je crois fermement en l’adage selon lequel la compétence individuelle peut être mise au service de toute une nation. Mon objectif ultime est d’être en mesure de répondre aux besoins de mon pays lorsque l’occasion se présentera. Comme le dit si bien l’un de mes mentors,  Tegawende Brice Ouédraogo: “Soyez compétent dans votre domaine au point qu’un pays entier ait besoin de votre expertise.”

• Quels sont vos projets pour le Burkina Faso ?

Je nourris de nombreuses idées et ambitions pour contribuer au développement de mon cher pays. Ces projets, qu’ils soient le fruit de collaborations futures ou d’initiatives personnelles, sont en gestation. Je suis rigoureux dans ma démarche et je distingue nettement les idées des projets concrets.

Parmi mes aspirations les plus fortes, je souhaite mettre en place deux projets pour les jeunes de la région du sud-ouest. Le premier vise à améliorer l’éducation en créant un centre de formation spécialisé dans les métiers pratiques, bénéficiant particulièrement aux jeunes de la région. Ce centre offrirait des programmes de formation pertinents et adaptés aux besoins du marché local, permettant ainsi aux jeunes d’acquérir des compétences essentielles pour réussir dans leur vie professionnelle.

Quant au deuxième projet, il se concentre sur l’autonomisation des jeunes filles de la région sud-ouest. L’objectif est de créer un programme complet visant à renforcer leur accès à l’éducation, à la santé et à l’autonomie économique. Ce programme comprendrait des initiatives telles que des bourses d’études spécifiques pour les filles, des ateliers de sensibilisation sur la santé et les droits des femmes, ainsi que des formations professionnelles pour les aider à accéder à des opportunités économiques.

En combinant ces deux projets, je vise à créer un impact significatif et durable dans la région du sud-ouest du Burkina Faso, en offrant aux jeunes, et en particulier aux jeunes filles, les outils nécessaires pour réussir et contribuer activement au développement de leur communauté et de leur pays.

• Vos souhaits pour la nation burkinabè ?

Mon vœu le plus ardent pour le Burkina Faso est le retour durable de la paix. À l’adresse de la jeunesse burkinabè, je souhaite transmettre un message d’engagement et de dévouement. Ensemble, unis et résolus, nous avons le pouvoir de réaliser l’impossible. Nous sommes les moteurs du développement et les architectes du changement. Soyons solidaires et déterminés à construire un avenir meilleur pour notre nation.

Interview réalisée par Mireille Sandrine Bado