Kaya : Il y’a plus de »coura coura » à la gare routière que du pain

Le pain, le pain, encore du pain. Ce nutriment ne manque jamais dans une gare routière. Mais à Kaya, dans une des gares routières, il est beaucoup plus de coura coura que du pain.
Dans la plupart des gares routières du Burkina Faso, le pain est roi. On le trouve partout, à toute heure, servi aux voyageurs pressés. Mais à Kaya, la scène est différente : ici, le coura coura s’est imposé comme le produit phare, éclipsant presque le pain.
« Goûte voir, c’est bon ! », lance une vendeuse, souriante et avenante, en tendant un sachet de coura coura à un voyageur hésitant. Quand bien même elle et sa cliente ne comprenne aucun langage en commun, elles essaient de communiquer. « Tu ne connais pas coura coura? C’est le même sauf que ca c’est la forme qui diffère », lance une autre vendeuse, curieuse de la conversation.

Dans cette gare routière de Kaya, le commerce de coura coura est bien implanté. Les étals débordent de sachets. Les prix varient entre 500 et 1 000 FCFA, avec la possibilité d’acheter de petites portions à 250 FCFA, voire moins. Les vendeuses précisent qu’elles ne fabriquent pas elles-mêmes ces amuses-bouches. « On prend avec des femmes dans un village pas loin de Kaya et nous revenons vendre ici », informe l’une d’elles, insistant sur la chaîne solidaire qui fait vivre plusieurs ménages.
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La débrouillardise des jeunes
Au-delà des gares routières, le commerce du coura coura s’étend. On le retrouve aux postes de contrôle et le long des routes goudronnées, porté par de nombreux jeunes qui y voient une opportunité de revenus. « Les gens paient beaucoup. Il m’arrive de vendre 5 à 6 sachets de 500 FCFA et 2 sachets de 1 000 FCFA par jour », explique Koro, une vendeuse qui vit de cette activité.

Le coura coura se vend aujourd’hui à Kaya comme le pain, avec la même régularité et la même accessibilité. Plus qu’un simple produit alimentaire, il est devenu une source de revenus pour de nombreux jeunes et femmes de Kaya.
Annick HIEN / MoussoNews