« La soumission peut venir de l’homme comme de la femme », Salif Ackermann Ouédraogo

Salif Ackermann, copywriter et storytelling spécialiste fait une analyse sur la soumission dans le couple publié sur sa page Facebook. Pour lui, la soumission est un rapport de valeurs et non un rapport de force.

Horizontalement soumis(e) mais pas asservi(e)

Dans un 21eme siècle marqué par une recherche permanente d’équilibre des genres , il y’a ce mot qui hérisse des poils quand il est prononcé dans un moment de rapport de circonstance entre hommes et femmes.

Pour beaucoup, le mot “soumission” sonne comme un aveu d’inconséquence, un manque de respect, quand on est dans un rapport mari et femme ou de conjoint et conjointe. Une mauvaise perception de ce mot laisse penser à un rapport d’asservissement entre subalterne et supérieur. C’est malheureusement un regard négatif qui noie toute possibilité de conciliation sans tension.

Quand on choisit de se mettre ensemble, de vivre ensemble, on choisit de former une équipe. Et une équipe est une fusion de sensibilités, et non un regroupement de personnalités. On parle d’équipe quand la vision et les objectifs sont communs. Mais on ne saurait parler d’équipe sans feuille de route, et sans quelqu’un pour veiller à l’exécution de cette feuille de route, c’est à dire un capitaine.

Le capitaine n’est pas le chef. Le capitaine est une personne ressource qui parle et agit au nom de l’équipe. Son autorité ne s’acquiert pas au forceps ni à l’ancienneté. Son autorité s’établit à l’estime, au respect, à la responsabilité, à la sagesse, à sa capacité à toujours mettre en avant les intérêts de l’équipe.

Son autorité s’effrite avec le temps quand il en abuse, quand il en fait un pouvoir discrétionnaire, ou quand il se pense indispensable.

C’est une responsabilité qui demande de la hauteur, de la maturité, et un sang-froid sans pareil.

Dans les matchs de foot comme dans le match de la vie, quand vous vous engagez dans une équipe et qu’à un moment ou à un autre vous n’êtes pas en accord avec le capitaine, on ne sape pas son autorité sur le terrain en s’opposant à lui de façon frontale. On fait preuve de discipline, et on attend l’intimité des vestiaires pour exprimer sa désapprobation ou apporter ses amendements. C’est pour cela il est très important de prendre le temps de bien choisir son/sa partenaire.

C’est pour dire que la soumission ne s’impose pas. Elle s’acquiert au prix des responsabilités qui vous lient l’un à l’autre. Elle vient naturellement quand vous avez un ascendant positif sur votre partenaire.

La soumission peut venir de l’homme comme de la femme. Même si certaines considérations sociales et culturelles voudraient que l’homme porte la culotte, cette réalité n’est pas figée. Le leadership du couple est toujours porté par celui ou celle qui a un ascendant positif sur l’autre. Et cela pour le meilleur de la vision commune, la destination “plus heureux ensemble”.

La soumission à un conjoint ou à une conjointe, n’est ni une faiblesse, ni un asservissement qui ne dit pas son nom. Au contraire, c’est un signe de maturité et d’humilité dans une relation. On permet à l’autre de prendre le lead (confiance, estime, respect…) tout en se mettant dans une position où on peut s’opposer avec finesse et subtilité sans avoir besoin d’éclats pour se faire entendre.

C’est un exercice qui demande de l’intelligence, de la patience, et de la hauteur. Si bien que finalement votre vis à vis n’aura d’autres choix que de vous donner le respect qui s’impose à ce niveau d’humilité. Ce n’est pas un rapport de forces, non. C’est un rapport de valeurs.

Il n’y a pas de soumission sans responsabilités ou devoirs pour celui/celle à qui on se soumet. Ce n’est pas un privilège sans contreparties.

Salif Ackermann OUEDRAOGO/Copywriter & Storytelling Specialist