Minata Kabore :  vendre du bois de chauffe pour survivre

Minata Kaboré, 60 ans, est une commerçante. La vente de bois de chauffe est la principale activité de survie qu’elle exerce depuis maintenant 9 ans. Mère de 9 enfants, la sexagénaire se reconstruite avec sa famille.

Vendre des fagots du bois au marché et devant sa maison, telle est l’activité que mène Minata depuis 9 ans. Mère de 9 enfants, Minata a quitté la Côte d’Ivoire pour venir se reconstruire au Burkina Faso. Après le décès de son époux, Minata n’avait pas les moyens pour prendre en charge sa famille. Elle va donc commencer la vente de bois de chauffe dans la ville de Ouagadougou.  Au début, Minata sillonnait les marchés pour vendre le bois.  Mais aujourd’hui, la commerçante possède un ‘’petit’’ magasin de bois. D’économie en économie, elle a réussi à agrandir son fond de commerce. Elle vend du bois et aussi des condiments tels que les ognons, du baobab…

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 Chaque matin, Minata, fait sortir les fagots de bois, qu’elle dépose devant sa maison. Autour de 9h, elle rentre dans le marché et dispose également les condiments. Toute seule, elle assure la vente du bois devant sa porte, dans le marché et celle des condiments.

Par jour, la vendeuse de bois gagne entre 3000 à 3500 FCFA. Quant aux condiments, Minata témoigne gagner peu.

La commerçante du bois s’approvisionne auprès des grossiste. En permanence, elle paye le prix d’un tricycle. Elle le fait amener dans son petit dépôt ensuite elle commence à vendre devant sa maison et dans le marché. « Je paie le bois dans le tricycle à 30.000 FCFA pour revendre en détail » dit -elle.

Points d’Approvisionnement

Minata se procure le boit auprès des grossistes. Ils se rendent dans les petites  localités pour se ravitailler. Ils partent sur la route de Pâ , Sabou. Ils se rendent également dans les villages où certains habitants exposent des bois au bord des routes. Ces grossistes se procurent aussi le bois dans la Forêt de Mouhoun, sur l’axe de la ville de Dédougou.

Conditions de la coupe du bois dans les forêts

Pour ravitailler les vendeurs et vendeuses du bois, la plupart des grossistes se rendent dans les forêts. Avant d’y accéder, un ticket est requis.  Ils prennent une autorisation auprès des autorités en charge des Eaux et Forêts.  Pour les tricycles, le ticket coûte 3000F CFA, pour les camions, c’est plus de 10.000FCFA. 

Des clients plus ou moins satisfaites

La plupart des clients qui achètent du bois avec Minata Kaboré se réjouissent. Elles la félicitent et l’encouragent. « J’achète du bois chez elle pour faire la cuisine. Je ne les utilise pas fréquemment mais à chaque fois que le besoin vient, je vais les acheter avec Minata », témoignent Octavie et Flore.

Tandis que certaines se disent satisfaites, d’autres se plaignent du prix du bois.

« Le bois est très cher, souvent on nous vend 3 bois à 500 FCFA ou 1 petit morceau de bois à 100FCFA » grogne Jessica, une cliente. « Moi je vends de la bouillie, tous les jours je pays du bois 1000 ou 2000 FCFA pour préparer ma bouillie. C’est très cher, mais nous n’avons pas le choix, tout le monde se plaint, nous allons seulement nous supporter » indique Jocelyne, cliente des vendeuses de bois.

Des difficultés liées à la vente du fagot de bois

Minata rencontre d’énormes difficultés dans la vente de bois comestibles. Elle se plains de la cherété du prix des grossistes. Aussi, elle est le plus souvent victime de la période vache où elle n’arrive à rien vendre.

Outre, la saison pluvieuse freine la vente du bois. « Quand il pleut, on n’arrive pas à vendre le bois , surtout s’ils ne sont pas bien secs, les gens ne veulent pas acheter  et  aller les faire sécher chez eux » rétorque la commerçante Minata.

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Quant aux grossistes, la majorité se plaignent de l’insécurité du pays et des risques qu’ils prennent à aller couper le bois dans les forêts. « C’est vrai que nous voulons de l’argent mais les forêts sont très dangereuses. On y trouve fréquemment des serpents et autres bestioles » indique Gustave, un grossiste de bois. Il renchérit en expliquant qu’ils sont obligés de revendre plus chers à cause de tous les risques qu’ils prennent à aller chercher le bois.

Minata Kaboré se fait un bénéfice de 2000 FCFA à chaque fois que son stock de 30.000FCFA finit.

Elle souhaite agrandir davantage son fond de commerce pour s’approvisionner plus en bois. Aussi, pour la vente des condiments, Minata Kaboré espère avoir suffisamment de moyens pour vendre plus d’ épices.

Annick HIEN /Mousso News

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